Selon les données publiées mardi par le Centre canadien de la statistique juridique, la criminalité a reculé en 2009. En fait, le taux de criminalité est en baisse au pays depuis 1991. Cependant, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu conteste ces constats encourageants. Selon lui, les méthodes de calcul utilisées par le Centre sous-estiment le nombre de crimes. M. Boisvenu parle même de «manipulation des chiffres».

Qu'en dites-vous? La criminalité est-elle en baisse ou en augmentation? Personnellement, vous sentez-vous en sécurité?

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COMMENTAIRES

Le sénateur Pierre-Hugues Boivenu manipule l'opinion publique

Faire des comparaisons sur la base du nombre absolu de crimes au lieu du taux de criminalité est simplement idiot. Ça ne signifie absolument rien de dire que le nombre de crimes a augmenté, ce qui compte c'est la probabilité d'être victime d'un crime et cette probabilité est dépendante du taux de criminalité et non du nombre absolu de crimes par année. Que M. Boisvenu y aille en plus d'accusations à l'encontre du Centre canadien de la statistique juridique qu'il accuse de tordre les chiffres pour présenter un paysage complaisant de la criminalité au Canada est totalement farfelu. Ce type fait une fixation malsaine et c'était une grave erreur que de le nommer sénateur. Mais, il est facile de comprendre qu'il était un atout dans le jeu des conservateurs de durcir les lois et d'augmenter la répression au pays pour satisfaire la base dure du parti. J'écoutais le sénateur Boisvenu ce matin en entrevue à RDI et il disait critiquer la méthodologie de l'étude alors que tout ce dont il a parlé ne se rapportait absolument pas à la méthodologie, il a atteint son niveau d'incompétence et il est totalement inapte à discuter ces statistiques, il n'y comprend rien aux statistiques et aux études de ce type. Tout ce qu'il comprend c'est que ça menace ses idées fixes. Désolant!

Daniel Savard, Montréal

La criminalité est malade

Les statistiques sont sorties : la criminalité est en baisse au pays comme dans les 10 dernières années. Il faut donc investir des milliards pour construire de nouvelles prisons et pour renforcer les lois criminelles, rendre les peines plus sévères, étirer l'incarcération, donner plus de pouvoir à la police, quitte à couper dans les droits de l'homme. Les conservateurs à Ottawa ont justement de nombreux projets de lois pour engloutir des milliards dans un tel projet de société. Ils ont même pratiquement nommé ministre de la Justice un homme qui a un compte personnel à régler avec les criminels, le sénateur Boisvenue, au point qu'on pourrait le considérer comme un fanatique de la répression. Donc la criminalité est malade. Pour lui redonner sa vigueur, il faut empêcher les criminels d'avoir accès à la réhabilitation et les laisser assez longtemps en prison pour que leurs seuls amis et contacts soient des criminels, pour qu'ils aient assez côtoyé de racaille pour avoir adopté leur façon de penser et pour qu'ils aient accumulé suffisamment de rage grâce au traitement sans pitié qu'on aura apporté à leur cas personnel. Bref, qu'on s'assure qu'il y aura de nouveaux diplômés à l'Université du Crime.

Jeannot Vachon, Québec