Le gouvernement fédéral annonce aujourd'hui la conclusion d'un contrat de 16 milliards pour l'achat et l'entretien de 65 nouveaux avions chasseurs F-35.

Le gouvernement et les Forces armés estiment que le Canada doit disposer de tels avions, notamment pour protéger son espace aérien. Des commentateurs croient au contraire que le pays peut se passer d'appareils aussi avancés. Beaucoup trouveront que de toute façon, 16 milliards, c'est trop cher. Quel est votre avis?

Faites-nous parvenir votre opinion à forum@lapresse.ca. Les commentaires signés seront publiés sur Cyberpresse et/ou dans La Presse.

VOS COMMENTAIRES:

Notre sécurité est menacée

On achète des joujoux à nos militaires, sans appel d'offres et à un prix astronomique, et on annule un contrat de transport collectif qui permettrait la pérennité d'une entreprise d'ici, pour aller en appel d'offres sur le marché international, afin que nos gestionnaires paraissent à leur meilleur.  Le contrat du métro de Montréal coûtera de toute façon plus cher que si on avait accordé le contrat initial à Bombardier. Pour nos militaires, pas question de magasiner sur le marché français, chinois ou autre, pas question de bien paraître, notre sécurité étant menacée...

Michel Raymond

Payer pour des gadgets inutiles

Je crois qu'on risque d'acheter des éléphants blancs volants. J'ai rapidement parcouru les blogues et les vidéos de spectacles aériens de F-35 et ça semble très décevant pour la manoeuvrabilité et la vitesse de l'appareil. À nombre égal, nos F-35 se feraient sûrement abattre rapidement par des F-22 moins coûteux et ils en arracheraient peut-être même à vaincre nos vieux CF-18.  On paiera pour l'achat et l'entretien d'une technologie qui nous sera inutile défensivement, soit le décollage vertical et l'invisibilité radar. Ça me parait des gadgets inutiles pour des combats air-air... ce qui serait sûrement LA façon de protéger le si grand territoire qu'est le nôtre.

Martin Labonté

Une dépense judicieuse

C'est plus facile à justifier qu'un milliard pour la sécurité du G8 et G20!  Au moins, il y aura des retombées économiques durables et, comme d'autres l'ont mentionné, l'industrie aéronautique canadienne en profitera, en ces temps de vaches maigres pour l'aviation en général, pourvu que le contenu canadien soit appréciable. Les F-18 sont techniquement dépassés et coûtent de plus en plus en entretien.

François Ouellette, Toronto.

Lester B. Pearson doit se retourner dans sa tombe

Les seuls qui profiteront vraiment de l'achat de ces avions de chasse sont ceux qui les fabriqueront et qui les entretiendront. Des jouets de mort haute-technologie particulièrement inutiles - comme les sous-marins d'occasion achetés de la Grande-Bretagne et qui sont plus souvent en cale sèche que sous l'eau! - contre les menaces réelles que le Canada pourrait devoir affronter à l'avenir!  Quelqu'un peut-il d'ailleurs m'expliquer contre qui ces avions de chasse sont supposés pouvoir nous protéger : Les Russes, les Chinois, Al Quaeda, les États-Unis?  Lester B. Pearson, premier ministre canadien, créateur de la Force de maintien de la paix des Nations-Unies, doit se retourner dans sa tombe en voyant les Forces Armées Canadiennes s'éloigner un peu plus chaque année de son rôle historique de gardien de la paix dans le monde.  L'Armée canadienne doit s'équiper de moyens de transport, d'hôpitaux de campagne et de matériel sanitaire pour redevenir une force d'intervention rapide capable de venir en aide, protéger et soulager les victimes de la guerre ou de catastrophes naturelles dans le monde. Pas leur faire la guerre!!

Robert Giroux, Québec

Un achat justifié

Les CF-18 arriveront à la fin de leur vie utile dans la prochaine décennie et un tel programme d'achat ne se fait pas du jour au lendemain. De plus, l'attribution des places de production doit se faire dès maintenant, si nous voulons que nos F-35 arrivent à temps pour le remplacement de nos CF-18.  Il faut se rappeler que F35 est issu d'un programme international de développement dont le Canada fait partie depuis près de 15 ans. Les autres pays participants au programme Joint Strike Fighter - F35 sont, en plus des É.-U.: la Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas,  la Turquie, l'Australie, la Norvège et le Danemark. Israël et Singapore y ont un statut d'observateur. Le F35 a donc été conçu dès le départ comme un système intégrer de défense interalliée. Il est impensable de prendre un autre appareil à la fin du programme, ce serait tout simplement stupide.  De plus, il ne peut y avoir d'appel d'offres, parce que le F-35 est unique. Seul le F-22 lui est supérieur et il n'est pas disponible pour exportation; et à 500 000 000 $ l'unité, il est hors de notre budget. Le Rafale français n'a pas été acheté par aucun autre pays et l'Eurofighter Typhoon est d'une génération antérieure. Il nous resterait le Sukhoi 27 et son successeur le Su-50 (une mauvaise copie du F-22 américain), mais les Russes sont-ils maintenant des "alliés" assez fiables pour leur acheter un tel équipement? Posez la question c'est y répondre. L'achat des F-35 est une suite logique de notre participation au programme de développement et ce n'est pas parce qu'on annonce l'achat aujourd'hui qu'on va les recevoir et les payer demain matin. Les livraisons vont se faire sur plusieurs années fiscales de 2018 à 2022, de même que pour l'entretien, sur 20 ans.  Les F-35 sont nécessaires pour patrouiller notre immense territoire et pour répondre à nos obligations envers l'OTAN et le NORAD. On ne peut pas laisser notre sécurité seulement entre les mains de nos alliés, car c'est le propre d'une alliance; il faut faire notre part aussi. Finalement, il faut se rappeler le fiasco causé quand les libéraux ont annulé le contrat pour les hélicoptères de la Marine, ça a laissé nos militaires avec des équipements désuets et dangereux; les fameux SeaKing. On se rappellera que les frais judiciaires de l'annulation et les hélicoptères alternatifs ont couté presque autant que les hélicoptères achetés par le gouvernement Mulroney.  Alors, je suis tout à fait d'accord avec cette décision et cette annonce, et ce, même si je suis libéral.

Luc Giguère, Montréal

Problèmes à l'horizon pour F-35

Les CF-18 ont eu leur lot de problèmes avec le câblage qui s'usait prématurément contre le fuselage. Mais les F-35 ont eux aussi un problème assez évident avec ce "shaft" central qui relie la deuxième turbine au moteur principal. Cette pièce qui fait rotation des dizaines de milliers de fois par minute sera le maillon faible de l'appareil et risque de clouer au sol toute la flottille canadienne. Des Mirages ou même des Sukhoi auraient coûté moins chers...mais bon, faut faire avec. De toute façon, l'avenir est aux avions sans pilote.

Michel Rochette

Et pourquoi pas?

Un appareil de haute technologie engendre des connaissances de haute technologie. Mon expérience personnel en est une preuve et je ne suis pas l'exception, car une bonne partie de mes confrères de travail, eux aussi ont appris avec des appareils faits à partir des dernières technologies comme le F-18 et autres dans le temps.  Le Québec devrait encourager cet achat. Avec plus de 200 compagnies en aéronautique, les nouveaux matériaux et les systèmes informatiques et avioniques qui équiperont les F-35 vont assurément avoir des répercussions sur les industries aéronautiques du Québec. Et ceci produira des emplois spécialisés avec les salaires qui s'en suivent.

Yves de la Laurin, Inspecteur de la Qualité

Attendons

Concernant le remplacement des F-18 par les Forces armées canadiennes, je crois qu'il nous manque beaucoup de détails pour émettre une opinion éclairée.  Depuis combien de temps ces F-18 sont-ils en services? Quels sont les comparatifs avec d'autres pays ayant notre population? Quels sont les autres achats faits ailleurs au cours des dernières années?

Rémi Bastien,  Québec

Pourquoi cette précipitation?

Jusqu'ici, personne n'a grandement parlé des déboires de ce programme F-35 qui bat des records de dépassements de coûts.  Il y a tout lieu de croire que cette commande canadienne est là pour rassurer les Américains, alors que déjà deux pays européens se sont désistés. Le problème réside dans le fait qu'il s'agit de nouvelles technologies mal maîtrisées encore. Ce qui résulte en un avion largement inférieur en capacité d'attaque, comparativement au F-22 de génération équivalente, mais pour un coût injustifiable de 50 millions de dollars de plus. Et ça grimpera encore!  Le programme de recherche et développement de cet avion n'est pas encore terminé et notre gouvernement s'engage à les acheter, alors même que le coût final n'est même pas connu! Qu'est-ce qui justifie cette précipitation? Et ce sera encore une boîte de pandore à la mauvaise surprise pharaonique au frais des contribuables.

Alexandre Sirois, Analyste

Pourquoi 65 nouveaux avions?

Pourquoi pas 35? Un contrat octroyé sans appel d'offres en plus! Mais c'est quoi ces histoires-là? Ce gouvernement fait vraiment ce qu'il veut et se fout totalement de ses électeurs. Quelle est l'utilité d'avoir de tels avions pour le Canada? Il me semble que des investissements dans la marine et dans des sous-marins neufs auraient été plus importants; le Canada étant un pays qui s'étend sur trois océans, avec une saga territoriale à long terme dans l'océan Arctique.

Yves Capuano

 

Est-ce justifié cette dépense de 16 milliards?

L'achat de quincaillerie militaire donne généralement toujours lieu à de longs débats, les intérêts en jeu étant multiples. La démarche conservatrice actuelle me rend fort sceptique: le tout est fait à la sauvette, en plein été, sans vision d'ensemble. Étrange! Comme si 16 milliards étaient des « peanuts »! Ces conservateurs me surprennent toujours: il y a un côté « plouc » chez eux qui perdurent vraiment!

Michel Lebel

 

Toujours les Conservateurs

En 1959, le gouvernement conservateur minoritaire de Diefenbaker annula le développement et la production du Avro CF-105 Arrow pour ensuite acheter des missiles Bomarc et des chasseurs Voodoo des Américains. Supposément pour se défendre d'une éventuelle attaque des Soviétiques. En 2010, le contexte géopolitique mondial a bien changé. Pourtant, nous avons encore un gouvernement conservateur minoritaire qui, une fois de plus, cède aux pressions du lobby de l'industrie militaire américaine. Toujours pour protéger son espace aérien. Mais contre qui, au juste? Au lieu de dépenser des milliards pour des appareils censés nous protéger contre d'éventuels agresseurs, le gouvernement Harper devrait plutôt s'attaquer à une menace bien réelle: celle des changements climatiques. Vous dites? Pas vraiment une priorité? Pas de retombées économiques potentielles?

Philippe Labelle, Montréal

 

Le prix et la technologie vont de pair

Ce sont des avions d'avenir. Si vous me donniez le choix entre 16 milliards sur 20 ans, pour un appareil comme celui-ci, ou 10 milliards pour des appareils usagés ou de vieilles générations, je dirais non! Merci Monsieur Ignatieff. Si les Forces aériennes veulent avoir la capacité de se défendre, il faut avoir des appareils de premier ordre. Prenez, par exemple, le remplacement des sous-marins, on se retrouve avec des navires qui ne sont pas opérationnels parce que nous avons trop attendu. Les Seakings qui tombent en ruine et qui coûtent un prix de fou à entretenir, alors que le dernier gouvernement conservateur avait prévu le coup il y a bien des années. Les navires de classe Protecteur qui ne peuvent plus être déployés dans toutes les régions du monde parce qu'ils ne répondent pas aux normes environnementales et aucun appel d'offres n'est jugé acceptable. Nous avons l'occasion d'avoir des appareils de technologie fiables, qui, d'après les spécialistes militaires, répondront aux besoins de la Force aérienne future à un coût jugé abordable par le gouvernement en place. Quoi demander de mieux? Les libéraux veulent annuler le contrat. Bravo! S'ils prennent le pouvoir, ce sera encore des millions de dollars perdus et nous n'aurons toujours aucun avion de remplacement, comme avec les hélicoptères de la marine.

Cédrick Vaillancourt, Rimouski

 

Un chasseur mal chaussé qui ne chasse rien

Les CF-18, qui viennent tout juste de terminer une cure de jeunesse sont maintenant désuets. Heureusement qu'on les a remis à neuf avant de les envoyer sur le tas de ferraille! Les 138 CF-18 sont avec nos Forces Armées depuis 1982. En 28 ans, comment est-ce qu'ils ont protégé le Canada? Ils ont participé à la première guerre du Golfe (26 appareils), la mission à Kosovo (18 appareils), la mission en Afghanistan et l'interception d'avion patrouille russes. Bravo. Selon Wapedia (https://wapedia.mobi/en/CF-18_Hornet), les CF-18 ont protégé le Canada de 3 000 menaces. Mais combien de ces menaces étaient réelles? Combien de ces missions ont réellement protégé le Canada, et de qui exactement? Quels pays envoient leurs avions attaquer le Canada? Sans CF-18, serions-nous devenus une république soviétique? Maintenant, sans CF-35, allons-nous devenir une province afghane? Le problème, ce n'est pas l'avion.... il sera excellent. Le problème, c'est que les menaces du Canada sont de petits groupes terroristes, des désastres naturels, un énorme manque de productivité et une infrastructure qui s'écroule (salut Turcot). Voilà ce qui nous menace. Alors on trouve $16 milliards dans le fond d'un tiroir et on résout ces menaces en achetant des chasseurs supersoniques! On est drôlement mal chaussés par ces chasseurs. À quoi bon une arme, s'il n'y a personne contre qui l'utiliser?

Au lieu de 65, pourquoi pas 15? Dix pour patrouiller le Nord et nous protéger des Russes et cinq pour l'Afghanistan, même si je ne vois pas en quoi un chasseur supersonique peut défaire une bombe en bordure de route.

Paul Gendron, Montréal