À la suite de la controverse entourant ses contributions au Parti libéral, le procureur-chef de la commission d'enquête sur la nomination des juges, Pierre Cimon, a démissionné hier. Certains estiment que l'objectivité de la commission Bastarache est en cause. Le député de Québec-Solidaire, Amir Khadir, affirme que «le juge Bastarache a «une pente de crédibilité à remonter». Qu'en pensez-vous? Faites-vous toujours confiance à la commission Bastarache pour faire la lumière sur l'influence des collecteurs de fonds du Parti libéral dans le choix des juges?



MERCI DE NOUS AVOIR FAIT PARVENIR VOS COMMENTAIRES

La vérité

Je n'ai pas confiance en cette commission et elle n'est pas dans la bonne voie. Ce que le public veut savoir, c'est si le parti libéral donne des contrats aux donateurs politiques.

Charles Caron

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Je laisse une chance aux coureurs

Je ne sais pas si je suis le seul à croire que les policiers font un bon travail, mais je trouve que l'opération Marteau obtient de bons résultats jusqu'à maintenant. J'ai écouté la commission Gomery et je trouve que, finalement, il n'y a pas eu beaucoup de résultats. Personne ne se souvenait de rien, de toute façon, les témoins bénéficiaient de l'immunité parlementaire. Je me souviens que cela a coûté extrêmement cher aux contribuables. Avec la récession, je trouve que ce n'est peut-être pas la meilleure idée en ce moment. On a le temps de voir ce qui se passe avec les enquêtes policières, je laisse la chance aux coureurs!

Maxime Sauvé

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Le juge parachuté

Non, je n'ai pas confiance du tout. M. Bastarache, qui a été «parachuté» d'urgence pour sauver Jean Charest à la suite d'une très solide mise en échec de Marc Bellemare.

Martin Fafard, Laval

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Une autre patente gouvernementale

Quand on voit comment le procureur Pierre Cimon banalise les dons qu'il a faits au PLQ, on ne peut avoir confiance en cette autre patente gouvernementale qu'est la commission Bastarache. M. Cimon n'est pas un citoyen ordinaire, c'est un avocat. La plupart des avocats donnent aux partis politiques dans le but d'être nommés juge un jour. Ce n'est peut-être pas son cas, mais c'est comme ça que ça marche. Qu'il ne se compare pas à un citoyen ordinaire, qui lui n'attend et n'aura jamais rien d'un parti politique. Il n'est pas le seul: tous les professionnels s'attendent à des retours d'ascenseurs et paient les politiciens pour qu'ils se souviennent d'eux un jour. Son seul discours qui trompe l'homme de la rue fait de M. Cimon un homme habitué, qui n'y voit rien d'irrégulier, à un système de protection que cette commission est censée dénoncer.

Gérard Lamontagne

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Nominations indépendantes

Les membres de cette commission, qui doit faire la lumière sur le processus de nomination des juges, devraient être nommés par des indépendants et non pas par Charest, trop concerné. A-t-on vu souvent l'accusé choisir son juge? C'est avec de telles aberrations qu'on perd tout à fait confiance en cette commission.

Lorraine Vinet

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Des questions

Je ne dispose d'aucuns éléments qui pourraient me faire douter de l'impartialité du juge Bastarache. Cependant, je me questionne. Mandater un juge pour enquêter sur le processus de nomination des juges? Cela m'apparait étrange. Pour assurer la mort de tous les questionnements d'ordre éthique, il aurait peut-être été préférable de nommer un juge extérieur au Québec. Tout comme la GRC enquête lorsque la SQ est impliquée. Simplement par souci de totale transparence.

A.-S. Latour

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Nous en perdrons notre latin

Je crois sincèrement qu'il n'y a personne au Québec susceptible de piloter une commission d'enquête sur le financement des partis politiques. Le monde de la politique est tellement structuré, organisé, protégé, manipulé, en plus d'être supporté et alimenté par les médias, que nous perdrons notre latin avec une telle commission. Le véritable problème dans le monde de la politique demeure l'existence même des partis politiques. Je comprends les raisons de voter pour une personne afin qu'elle nous (circonscription) représente auprès de l'appareil gouvernemental (fonctionnarisme), qu'elle participe à certaines commissions parlementaires. Je ne comprends toujours pas les élues de vouloir nous gouverner alors qu'elles avaient été élues pour nous représenter. Ces personnes qui doivent représenter le peuple et plus précisément les concitoyens de leur circonscription respective sont soudainement éprises d'un sentiment erroné de gouvernance. Les députés ainsi élus devraient avoir le droit de voter en fonction des vérités dictées par leurs âmes et consciences. Le vote en fonction de la ligne du parti est ce qui est de plus antidémocratique sur terre. C'est une arnaque à l'honnêteté, la transparence et à la démocratie.

Gilbert Filion

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Il faut se tenir debout

Je fais entièrement confiance à l'intégrité et à la compétence de l'ancien juge Bastarache. Mais le procureur en chef Cimon n'aurait jamais dû démissionner. Il faut se tenir debout devant toutes les critiques et Marc Bellemarre de ce monde. Oui! Se tenir debout! Mais le gouvernement Charest est faible, sans leadership qui inspire confiance. Il est responsable de sa déconfiture. S'il avait eu la force morale nécessaire, il n'aurait jamais crée cette commission Bastarache. Mais comme le vin est maintenant tiré, il faut le boire.

Michel Lebel, Entrelacs

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Ma confiance en cette commission est intacte

Le PQ n'en finit plus de se rapetisser en dénonçant comme un crime les contributions à un parti politique. Entendons-nous: seules les contributions au PLQ sont suspectes. La députée Hivon vient d'établir ce principe en déclarant que le procureur Cimon n'aurait pas commis quoi que ce soit de répréhensible s'il avait souscrit aux deux partis. Et leurs déclarations outragées sont particulièrement malhonnêtes lorsqu'ils dénoncent le total des contributions de plusieurs années, ce qui leur permet de mettre un gros chiffre en évidence, comptant sans doute sur la possibilité pour plusieurs lecteurs de ne pas faire le calcul qui leur permettrait de réaliser que lesdites contributions étaient parfaitement légales. Misère!

Guy Tremblay

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Les dés sont pipés d'avance

Monsieur le juge, comment un homme de votre stature et avec votre expérience s'est-il laissé embarquer dans cette galère? Me Dupuis vous a choisi et va exiger que chaque membre de votre commission soit approuvé par lui-même et dont les noms vous ont déjà été suggérés. Il ne vous reste aucune latitude pour faire la lumière dans cette sombre affaire. Les dés sont pipés d'avance, il ne reste qu'une chose qui n'est pas encore terminée: «C'est votre rapport final qui vous sera probablement fourni d'ici quelques temps par Me Dupuis, si cela n'a pas déjà été fait.»

Jacques Gagné, Saint-Jérôme