En réaction au texte d’André Dubuc, « Bassin Peel : Pas de place pour Bronfman et Devimco à la table de concertation », publié le 30 août

Le texte écrit par le journaliste André Dubuc au sujet de l’avenir du secteur Bridge/Bonaventure de Montréal1 a suscité une réaction et une réflexion au sein de notre organisation. Nous avons cru bon d’en faire part aux lecteurs de La Presse ainsi qu’à tous les membres de la communauté montréalaise, et ce, dans le but d’enrichir le débat afin de s’assurer que ce secteur de la métropole reçoive toute l’attention qu’il mérite.

Dans son article, M. Dubuc indique que l’IDU (Institut du développement urbain) a publié un mémoire la semaine dernière en réaction à la création de la table de concertation du Bassin Peel qui a pour mandat de se positionner et d’accompagner la Ville de Montréal afin d’élaborer une vision et de développer des outils de planification pour le secteur en question.

Il précise que ce groupe de réflexion inclut des représentants du milieu communautaire, quelques propriétaires du secteur public, de même que des représentants de la Ville, sans toutefois inclure aucun élu, promoteur ou investisseur. Or, nous considérons que le fait de limiter le type d’intervenants autour d’une telle table pourrait être néfaste pour les bienfaits du développement harmonieux de ce secteur, de même que pour sa vitalité et sa pérennité.

Nous sommes profondément convaincus – et notre modèle d’affaires en témoigne – que la diversité des expertises et des perspectives est la clé de l’innovation et de la créativité. Ceci s’applique non seulement en urbanisme et en architecture, mais aussi dans tous les domaines qui reposent sur les efforts coordonnés d’un groupe d’intervenants pour mener à bon port une idée originale.

En ce sens, le fait d’inclure des promoteurs, des investisseurs et des élus aux discussions qui auront lieu ne pourrait qu’être bénéfique et productif pour l’avenir du secteur visé et pour la ville qui l’abrite. En effet, il y a fort à parier qu’une approche ouverte et inclusive permettrait de mettre de l’avant une vision et des objectifs clairs pour le développement de ce secteur névralgique.

En plus d’établir des cibles précises, une table élargie qui ferait place à tous les intervenants concernés aurait également l’avantage de permettre la création d’un échéancier commun pour la réalisation des différentes étapes à venir. Cette approche permettrait également d’obtenir l’engagement de tout un chacun pour s’assurer d’aller de l’avant avec un projet répondant aux besoins des Montréalais.

Chez Lemay, lorsque nous offrons nos services intégrés en aménagement, nous nous assurons d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés dans nos projets dès la conception. Nous sommes d’avis que le secteur Bridge-Bonaventure doit aussi bénéficier de cette approche inclusive.

En effet, il est grand temps de passer de la réflexion à l’action, et d’avoir un positionnement clair de la part des élus quant au projet d’avenir de ce secteur. D’autant plus que le site a déjà fait l’objet d’un grand nombre de consultations au cours des trois dernières années, incluant un exercice d’envergure2 de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) qui a recensé plus de 4000 participations.

Le défi, bien entendu, sera de concilier les intentions des communautés, des développeurs, des autorités municipales et de l’ensemble des intervenants afin de réaliser un projet porteur qui fera la fierté des Montréalais, tout en assurant la transition écologique du secteur.

De plus, sachant que les besoins de logements abordables sont pressants, que la protection du patrimoine industriel constitue le phare de l’identité de ce secteur, que la transition écologique est urgente et que le secteur est stratégique du point de vue du développement, Lemay croit qu’il est pressant d’agir sans plus attendre en s’appuyant sur une vision claire, porteuse et rassembleuse.

Il nous semble essentiel que le site Bridge-Bonaventure demeure une priorité pour l’administration municipale étant donné les nombreux enjeux en présence.

En effet, c’est dans ce secteur que convergent de nombreux projets qui contribueront à redéfinir complètement l’entrée de Montréal au cours des prochaines années. Pensons seulement au triangle de Pointe-Saint-Charles Nord, à la transformation de l’autoroute Bonaventure entamée par la société Les ponts Jacques Cartier et Champlain, de même qu’à la future transformation de la cour de voirie de la Commune qui a récemment fait l’objet d’un concours international.

Nous croyons profondément au potentiel du secteur Bridge-Bonaventure pour redonner sa pleine valeur à l’entrée de ville et à tous les quartiers qui s’y rattachent. Il nous semble donc primordial de définir, dès maintenant, les lignes directrices et les objectifs du développement du secteur. Il est essentiel, pour l’avenir de la métropole et de ses citoyens, de faire de cette initiative un projet phare et une réalisation exemplaire en développement durable pour les années à venir.

Nous croyons fermement que l’avenir de Montréal passe par ce type de grands projets transformateurs et stimulants à fonctions urbaines mixtes.

1 Lisez l’article d’André Dubuc 2 Consultez le rapport de consultation publique de l’OCPM Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion