Malalai Kakar a été tuée. La femme d'une quarantaine d'années était capitaine de police à Kandahar, la première à s'engager dans ce service après la chute du régime taliban, il y a près de sept ans. Elle dirigeait la section des crimes contre les femmes dans cette région la plus conservatrice et violente du pays - autant dire qu'elle s'était investie dans une mission presque suicidaire.

De fait, après avoir reçu nombre de menaces, elle a finalement été abattue par balle, dimanche, en sortant de chez elle pour se rendre à son travail. Son fils (l'un de ses six enfants lui servait de chauffeur) a été grièvement blessé.

Hier, les talibans ont fièrement revendiqué cet assassinat

Comme bien d'autres, le mot «courage» est aujourd'hui servi à toutes les sauces, banalisé, vidé de son sens. Mais dans le cas de Malalai Kakar, il n'est tout simplement pas assez fort pour décrire la force qui l'animait. Cependant, l'événement, lui, est suffisamment parlant pour remettre en mémoire le type de société qui a existé, et pourrait exister encore, en Afghanistan.

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