L'attentat manqué vendredi contre le vol 253 de la Northwest Airlines vient nous rappeler que nous - les Occidentaux - demeurons vulnérables.
Bien que les membres d'Al Qaeda soient pourchassés en Afghanistan et au Pakistan, bien que le contre-espionnage soit beaucoup plus actif depuis le 11-Septembre, malgré les mesures de sécurité supplémentaires mises en place partout, nous sommes toujours à la merci des idées détraquées des islamistes.
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On ne sait trop pourquoi l'attentat a échoué. Abdul Farouk Abdulmutallab, 23 ans, a tenté de faire exploser un mélange constitué de poudre et de liquide, ce dernier apparemment contenu dans une seringue. Le mélange a pris feu mais des passagers se sont précipités sur le présumé terroriste pour le maîtriser et éteindre le début d'incendie.
On ignore si le jeune homme a agi seul ou bien s'il est lié, comme il l'a dit au FBI, au réseau Al Qaeda. Quoi qu'il en soit, ce plus récent incident démontre que, même si le mouvement terroriste islamiste est affaibli par la guerre sans relâche menée contre eux par les États-Unis et leurs alliés, il se trouve encore bien des jeunes gens déterminés à tuer des Occidentaux innocents et à mourir pour faire avancer leur cause.
Plusieurs complots ont été déjoués au cours des dernières années, en particulier au cours des derniers mois. On se souvient, notamment, de l'arrestation de 17 personnes, en 2006, à Toronto, soupçonnées de préparer des attentats d'envergure. Celui planifié par Abdul Farouk Abdulmutallab n'est que le dernier de cette série. Aucune attaque contre des pays occidentaux n'a réussi depuis celle des transports collectifs de Londres, en juillet 2005, qui avait fait 52 morts. Malheureusement, il est probable qu'un jour ou l'autre, les terroristes réussiront un de leurs coups macabres.
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Ceux qui ont cru que la politique étroite et bête de George Bush était responsable de la montée de l'islamisme anti-Amérique devront se raviser. Les islamistes n'ont pas été émus par l'élection de Barack Obama ni par la main que ce dernier a tendue aux musulmans, lors de son fameux discours au Caire il y a six mois. «Je suis venu ici en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas et qu'ils n'ont pas lieu de se faire concurrence», disait le président américain. Les fous d'Allah ne sont évidemment pas intéressés par ce «nouveau départ».
Ce qu'on sait du parcours d'Abdulmutallab ressemble au portrait type du terroriste islamiste: jeune, venant d'un milieu aisé, instruit. L'homme avait complété des études en génie mécanique dans une université anglaise réputée, le University College London. Abdulmutallab serait le fils d'un important banquier nigérian Alhaji Umaru Mutallab. Selon CNN, M. Mutallab aurait avisé les autorités américaines il y a quelques mois que son fils tramait quelque chose. Le jeune homme a été placé sur une liste de surveillance, mais cela ne l'a pas empêché de conserver son visa d'entrée aux États-Unis et de prendre l'avion.
Cette affaire soulève plusieurs questions. Sur les motifs du terroriste, bien sûr. Sur son appartenance (ou non) à une organisation terroriste, aussi. Sur la sécurité dans les aéroports et à bord des avions, enfin.
Déjà, les mesures de contrôle dans les aéroports sont en cours de révision. Air Canada a annoncé aujourd'hui plusieurs changements aux règles relatives à ses vols à destination des États-Unis. Elle en explique les détails ici. Notamment, «les passagers et leurs bagages de cabine seront soumis à des fouilles complètes d'abord à un point de contrôle de sûreté à l'aéroport puis dans la zone d'embarquement avant de monter à bord.»
Sans doute des mesures additionnelles entreront-elles en vigueur dans tous les aéroports lorsque les autorités auront compris quels produits le jeune homme transportait et comment il a fait pour échapper aux contrôles existants. On le voit, même lorsqu'ils échouent, les terroristes perturbent la vie quotidienne de milliers de gens. Voyager par avion sera désormais plus pénible. Qui sait quel impact cela aura sur la situation financière des sociétés aériennes, déjà amochées par la récession ?
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On ne peut donc pas jouer à l'autruche. D'une part, il faut résister de toutes nos forces à la tentation d'islamophobie, dont on voit déjà la tête se relever sur internet. D'autre part, nos dirigeants ont le devoir de faire tout ce qui est légal et légitime pour protéger les populations innocentes. Cela comprend des opérations militaires ciblées (plutôt que des guerres tous azimuts comme en Afghanistan), de même que des mesures judiciaires et policières exceptionnelles, dans le respect des droits fondamentaux des personnes visées.
La lutte au terrorisme coûte cher et soulève des questions délicates. Cependant, c'est une lutte que nous ne pouvons pas abandonner. La vigilance continue de s'imposer... car nous demeurons vulnérables.