Le croisé

Le croisé

Je me méfie de ces apôtres zélés comme Stephen Harper qui se croient investis d'une mission sacrée: «Promouvoir la tolérance religieuse partout sur la planète»! Quel programme! Il faut au contraire promouvoir la liberté de pensée, la liberté de conscience et la liberté de ne croire lucidement à aucun mythe religieux. Notre croisé moderne se portera-t-il à la défense des libres penseurs et des athées qui luttent courageusement dans bien des pays contre l'obscurantisme et revendiquent la liberté de ne pas croire? Quel cas fera le premier ministre de la laïcité? L'«ambassadeur» catholique Andrew Bennett, nommé à la tête du nouveau Bureau de la liberté de religion, ira-t-il dire au maire de Saguenay, Jean Tremblay, de mettre fin aux prières au conseil municipal de sa ville ou, au contraire, encouragera-t-il ce genre de pratiques en invoquant la «tolérance religieuse» dont chacun doit faire preuve? On le voit, en créant cet organisme à vocation religieuse, les conservateurs ouvrent une boîte de Pandore et bafouent du même coup le principe de la séparation de l'État et des religions. Bel exemple de confusion des genres et de dépense inutile.

Jean Delisle, professeur émérite à l'Université d'Ottawa

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Demande de désaffiliation pertinente

La motion pour se désaffilier de l'ASSÉ au collège de Valleyfield était prévisible. Les étudiants s'étaient affiliés à l'ASSÉ l'an dernier, dans le feu de l'action, entre deux votes de grève. J'ai fortement dénoncé cette pratique. Sans véritable débat, sans réflexion approfondie, sans campagne de sensibilisation sur tout ce qui entoure une affiliation à l'ASSÉ. La victoire ne pouvait qu'être remise en question lorsque l'euphorie de la célèbre bataille étudiante qu'a été la grève de l'an dernier aurait fait son temps. La demande de désaffiliation est saine, car c'est maintenant qu'aura lieu le véritable débat sur la place que les étudiants du collège de Valleyfield prendront dans la société. Si c'est l'ASSÉ, tant mieux; si c'est l'indépendance, tant mieux également. Le résultat sera le résultat d'une véritable consultation. Ce qui n'a pas eu lieu lors de l'affiliation. C'est le prix à payer pour cette affiliation arrachée sans débat véritable. Cette motion s'inscrit dans l'esprit d'une véritable démocratie directe, celle où le peuple s'exprime dans un contexte sain où chacune des parties aura le temps et les instruments pour véritablement faire valoir ses arguments.

Roch Amyotte, conseiller à la vie étudiante au collège de Valleyfield

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Vraiment utile?

Le registre canadien des armes à feu aura coûté aux citoyens plus de 1 milliard de dollars et, pourtant, il ne semble pas y avoir eu d'études sérieuses qui aient évalué ses retombées réelles. Et voilà que maintenant, le gouvernement québécois souhaite se lancer dans la même aventure. Et encore une fois, sans nous démontrer les avantages, ou du moins l'importance de ces avantages. Pendant ce temps, nous continuerons d'attendre l'informatisation de nos dossiers médicaux, malgré ses bénéfices certains pour le bien-être de notre population. Il faut nous poser de sérieuses questions sur la capacité de ce gouvernement à bien cerner les priorités et à bien analyser les répercussions de ses décisions.

Ginette Lajoie, Montréal