Un combat entre le gouvernement et les étudiants, certes. Mais trop souvent, on en oublie le protagoniste des plus concernés: le contribuable.

Un combat entre le gouvernement et les étudiants, certes. Mais trop souvent, on en oublie le protagoniste des plus concernés: le contribuable.

Je suis un contribuable. Je contribue. Je contribue à notre système de santé, à nos infrastructures, nos services, et aux droits de scolarité, et ce 5 jours par semaine.

Je contribue, en donnant près de 30% de mon salaire durement gagné, afin que notre société puisse avancer, s'épanouir, se rétablir ou innover.

Je, comme tous les autres contribuables, contribue à payer de 60 à 95% des formations universitaires, selon le programme. Les universités ont besoin d'argent pour maintenir la qualité de la formation. Pourquoi? Parce que la contribution demandée aux étudiants a été gelée longtemps, défiant le cours du temps, les crises économiques, l'augmentation du coût de la vie, etc. On ne peut accomplir la même charge de travail en 2012, avec le même montant qu'en 1994. C'est un fait. Ça cogne dur, rattraper de multiples années de recul en cinq ans. C'est douloureux, mais nécessaire.

Je suis un contribuable. Et je considère que je contribue plus qu'adéquatement aux études de nos universitaires. Le surplus nécessaire au bon fonctionnement du système, je n'ai pas à l'assumer. Surtout quand je sais, que même après ces hausses, les hautes études seront encore les moins chères du pays, et parmi les moins dispendieuses au monde.

Je suis un contribuable, qui voit des étudiants manifester, iPad à la main, téléphone intelligent de l'autre, avec des vêtements de marque de la tête au pied. C'est le syndrome «Québec gâté» qu'on voit souvent revenir dans plusieurs sphères de nos services publics. Tout m'est dû, je veux tout, je ne veux rien donner, donnez-moi.

Je suis un contribuable, comme bien d'autres, qui en a assez de la bisbille, des blocages de ponts, et autres entraves dans ma vie quotidienne. Je suis un contribuable, comme bien d'autres, qui en est venu à ressentir une aversion pour la cause.

Je suis un contribuable, qui voit des étudiants manifester, clamant leur droit démocratique. Ceux-là même qui empêchent d'autres étudiants d'entrer dans les établissements. N'est-ce pas un droit démocratique de ne pas vouloir faire la grève?

Comme toujours, la démocratie est à sens unique. 

Un combat entre le gouvernement et les étudiants, certes. Mais au bout du compte, le gouvernement n'est qu'un gestionnaire de portefeuille; le portefeuille des contribuables. Donc qui, ultimement, devrait prendre la décision? Celui qui recevrait la facture. On aime tellement les référendums au Québec, pourquoi n'en ferions nous pas un qui serait pertinent en ce moment: voulez-vous, oui ou non, assumer la hausse des droits de scolarités ?

Je suis un contribuable. Je contribue. J'ai contribué. Je ne contribuerai pas davantage. 

Étudiants, contribuez. Contribuez donc. Contribuez à votre futur.