Ma succursale de la SAQ, à Pointe-St-Charles, va fermer dans quelques jours. Pas parce qu'elle n'est pas rentable, mais parce qu'elle n'est pas ASSEZ rentable, dit la Société des alcools du Québec. Les milliers de résidants du quartier et les milliers d'utilisateurs de la station de métro Charlevoix, juste en face avec ses trois lignes d'autobus, feront donc leurs provisions ailleurs, et les dépanneurs s'en réjouissent.

Ma succursale de la SAQ, à Pointe-St-Charles, va fermer dans quelques jours. Pas parce qu'elle n'est pas rentable, mais parce qu'elle n'est pas ASSEZ rentable, dit la Société des alcools du Québec. Les milliers de résidants du quartier et les milliers d'utilisateurs de la station de métro Charlevoix, juste en face avec ses trois lignes d'autobus, feront donc leurs provisions ailleurs, et les dépanneurs s'en réjouissent.

Notre succursale n'est pas la première, mais combien d'autres fermetures faudra-il subir avant d'avoir des explications? Peut-on savoir quel équilibre vise la SAQ entre le service aux citoyens-clients et les profits? Par exemple, même la prestigieuse succursale du Marché Atwater, récemment rénovée, offre désormais moins de choix, « moins de profondeur », a avoué une conseillère. Comment la SAQ évalue-t-elle désormais son progrès, sa performance? Moins de choix et de points de ventes pour de meilleures marges?

Ironiquement, après avoir développé une clientèle et une culture pendant 40 ans, voici notre monopole qui profite de son statut sans le moindre souci de transparence. Qui aurait pu prévoir qu'avec le plafonnement des ventes, suivrait si rapidement une dégradation du service aux citoyens? Dans leur tour d'ivoire, les rationnels roitelets de la SAQ n'ont  hélas aucune obligation de  justifier leurs coupures, mais pourraient-ils au moins nous rappeler encore une fois, pourquoi la privation serait une coûteuse catastrophe pour le Québec?