Une récente décision du gouvernement du Québec visant des garanties de prêt de 58 millions de dollars pour l'extraction de l'amiante est en quelque sorte une aide à la vente de bombes à retardement!

Ce qui est particulièrement dérangeant est que nous avons cerné les difficiles conditions d'utilisation sécuritaire de l'amiante (différents minerais, extraction et utilisation), mais que nous exportons cette matière vers des pays qui n'ont pas ces mêmes normes (Inde, Mexique, etc.)! Les Québécois ont un plus grand sens éthique que ça.

Le Québec favorise de plus en plus la responsabilité élargie des producteurs surtout en ce qui a trait à la gestion des déchets et des soins de santé. Que ferons-nous lorsque des victimes de l'amiante d'autres pays réclameront des soins de santé et des compensations? Les bénéfices à court terme de cette industrie seront moindres que les coûts de santé futurs associés à ce produit!  

Mon père est décédé en octobre 2009 d'un mésothéliome pulmonaire associé à une exposition à l'amiante. Il a mené ses traitements avec la détermination de prolonger sa vie! On lui donnait quelques mois à vivre et c'est pendant presque trois ans qu'il a défié les probabilités. Rationnellement, il me semble inconcevable de reproduire cette souffrance ailleurs et de poursuivre l'exploitation et l'exportation de l'amiante.  

Investissons à la place 58 millions de dollars pour convertir l'économie de la région d'Asbestos qui produit l'amiante et bannissons les exportations d'amiante. L'amiante est une matière dangereuse, le Québec et le Canada doivent le reconnaitre.

Favorisons le développement responsable et durable du Québec. Ne nous abaissons pas au niveau de vendeurs d'armes sans scrupules, car sinon nous sommes assis sur une bombe à retardement!