Depuis 2007, les nouvelles économiques font souvent la manchette. Des exégètes improvisés donnent  à coeur joie leurs prédictions bien souvent apocalyptiques. Ainsi du jour au lendemain, sur le bruit d'une rumeur l'action de la Banque Royale, la première au Canada et parmi les 10 meilleures banques au monde selon des spécialistes réputés, peut culbuter, chuter et faire mal. C'est comme si elle pouvait d'effondrer soudainement. Le lendemain, toujours sur la foi d'une rumeur, voilà que le titre remonte.

Une autre banque ou entreprise annonce d'excellents résultats trimestriels, mais elle est punie sur le parquet car des analystes imberbes, fraîchement diplômés d'une université de la Ivy League, décrètent que les profits ne sont pas  à la hauteur de leurs estimations.  Des agences de notation peuvent à l'aide d'un communiqué laconique démolir l'économie planétaire. Quand elles auront décoté l'univers, peut-être songeront-elles à faire subir le même sort aux habitants de la planète Mars. Ces gens n'ont jamais pour la plupart d'entre eux géré quoique ce soit, mais n'hésitent pas à pérorer et à pontifier allègrement. Il suffit de galoper sur internet pour croiser des oiseaux de malheur ou des  optimistes incorrigibles. Tous dispensent des conseils à vous donner le vertige : achetez ! vendez !

Pendant ce temps-là, des investisseurs aux poches profondes profitent de la situation pour s'enrichir davantage.  Ils jouent, et le mot est faible, contre les devises. Je me demande même si la chancelière allemande Angela Merkel,  par ses déclarations pessimistes, ne provoque pas la faiblesse de l'euro car cela avantage les exportations de l'Allemagne. Le président Nicolas Sarkozy, en exhibant une volonté de réussir, n'en profite pas pour remonter dans l'estime de ses concitoyens à la veille de la prochaine élection présidentielle.

Mais que doivent donc faire le petit épargnant, le retraité, la veuve et l'orphelin  qui voient leurs économies fondre alors que leurs courtiers leur avaient certifiés,  la larme à l'oeil et la main sur le coeur, que l'avenir serait rose ? Sans doute changer de courtier et se confier à ceux qui savent tenir la barre en pleine tempête.  J'ai la chance d'avoir les conseils d'un gestionnaire qui sait tempérer mes ardeurs, car je dois l'avouer,  j'ai une tendance à être un peu casse-cou malgré mon âge canonique. L'autre avis est, si on ne se sent  pas à la hauteur, si on n'a pas le temps de décortiquer les états financiers bien souvent nébuleux pour les néophytes, est de se réfugier dans des placements sûrs comme les obligations d'épargne du Canada ou simplement laisser l'argent dans un compte dans une banque ou une caisse populaire. Investir n'est pas un jeu de casino  et  surtout pas à la portée de tous.