Le Dossier de santé du Québec (DSQ) m'interpelle. Où sont donc passés les 1,6 milliard?  Une telle gestion est-elle coutume dans notre modèle de gouvernance? Préoccupé, je le suis, puisque je n'y comprends plus rien.

Notre gouvernement a instauré une commission d'enquête au sujet des appels d'offres dans le domaine de la construction.  Doit-on se rendre à l'évidence qu'une commission d'enquête sur la gouvernance du DSQ et les justifications des dépenses sont requises?  Avons-nous affaire à une gérance de projet comme celle qui a fait le désastre de l'Îlot Voyageur de l'UQAM avec ses 510 millions engloutis?

Pendant mes 30 ans au sein d'une très grande entreprise parapublique, j'ai subi différentes approches de gouvernance.  Il y a principalement deux modèles que je retiens.  D'abord, le gestionnaire qui possède la suprême connaissance.  Celui-là même qui voit défiler les employés année après année qui s'envolent vers de nouveaux défis stimulants.

Travailler pour un gestionnaire qui semble détenir la connaissance en tout est aliénant.  Sous une telle approche de gestion, le désengagement des ressources se traduit par une fermeture au bon sens.  La convergence intellectuelle se dirige plutôt vers le souhait de la catastrophe.  Ainsi, le gestionnaire qui connaît tout sera confronté à sa propre bêtise.

Par chance, il existe une approche de gouvernance mobilisante.  Les employés ont droit à l'analyse et les suggestions sont prises en compte. Le partage des expériences, des connaissances et le regard sur ce qui existe ailleurs sont valorisés. J'ose croire qu'une telle approche est utilisée en ce qui concerne le DSQ.  Pour l'instant, j'en doute.

Il semble que cette majestueuse somme de 1,6 milliard est l'objectif limite d'ici 2021.  À mes yeux, nous frôlons déjà la déraison.  Où en serons-nous vraiment lors de l'implantation en province de ce DSQ?

Entretemps, le recours aux banques alimentaires explose, des enfants n'ont pas accès à un petit déjeuner, des ressources pour les campagnes de souscription de tout acabit se démènent. Et pourtant, de l'argent, on en a.