Nous sommes gré à Christian Sauriol de Sherbrooke de l'intérêt passionné qu'il porte au diffuseur public, mais sa lettre («Radio-Canada gaspille mon argent») s'appuie sur des erreurs et trahit sa méconnaissance des responsabilités et du fonctionnement du service de l'information de Radio-Canada.

Nous sommes gré à Christian Sauriol de Sherbrooke de l'intérêt passionné qu'il porte au diffuseur public, mais sa lettre («Radio-Canada gaspille mon argent») s'appuie sur des erreurs et trahit sa méconnaissance des responsabilités et du fonctionnement du service de l'information de Radio-Canada.

Le mercredi 3 août, comme le dit lui-même M. Sauriol, «survient un accident hors du commun qui aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus tragiques». C'est ce que les salles de nouvelles ont compris: voici un événement d'une très grande importance qui fera la une dans la région assurément, au réseau, très probablement, et qui sera couvert dans son déroulement sur RDI. Qui plus est, la couverture doit se faire en plusieurs endroits: le lieu de l'accident et de l'hôpital qui accueille les blessés en priorité.

Pour assurer une couverture adéquate à tous les niveaux Radio-Canada a non seulement mis à contribution ses journalistes de Sherbrooke, mais aussi envoyé en renfort le journaliste Pascal Robidas, de Montréal, dont la responsabilité à ce moment de la journée consistait à couvrir un événement de cette nature, notamment dans le cadre de RDI en direct. Le reportage au Téléjournal de 22h a été confié à la journaliste Marie-Ève Lacas de Sherbrooke. Quant au lendemain à la radio, C'est bien meilleur le matin a eu recours au journaliste Dominic Brassard dont le mandat est de couvrir ce genre d'événements, puisque les journalistes de Sherbrooke étaient mobilisés par leurs contributions aux bulletins locaux comme au national.

Nos équipes ont donc fait en sorte que le public du Téléjournal de 18h en Estrie et à Montréal, du Téléjournal national de 22h et de RDI tout au long de la journée et de la soirée, ainsi que de la radio ont bénéficié de la couverture que méritait cet événement qui s'est soldé par un bilan moins dramatique qu'on aurait pu le craindre.

Soulignons par ailleurs que le personnel de Radio-Canada Estrie ne totalise pas 80 personnes comme l'affirme M. Sauriol, mais bien 45, comprenant ceux et celles qui travaillent pendant les week-ends. Compte tenu des vacances estivales, ils sont encore moins nombreux ces temps-ci. Ainsi, pendant la saison automne-hiver, 13 journalistes (télé, radio, internet) couvrent l'ensemble du territoire de l'Estrie et du Centre-du-Québec. Pendant la semaine du 1er août, ils étaient sept, et six au moment du drame.

En conclusion, les seuls coûts supplémentaires engendrés par cette couverture optimale se résument à un per diem, une nuit d'hôtel et de l'essence.

Ce n'est certes pas là gaspiller l'argent des contribuables!

* Les auteurs sont respectivement directeur-général des services régionaux et directeur-général de l'information des services français de Radio-Canada.