En Colombie-Britannique, une femme atteinte de la maladie de Lou Gehrig revendique son suicide assisté. Alors que les gouvernements font des campagnes de prévention du suicide, ils seraient bientôt engagés dans la prestation du suicide assisté comme une «mort digne»? (mais seulement pour un petit groupe bien restreint). Le deuxième message ne neutraliserait-il pas le premier? Et ne serait-il pas discriminatoire de refuser le suicide assisté aux personnes souffrant psychologiquement? Aujourd'hui, il y a moyen de vivre n'importe quelle mort naturelle en toute dignité, dans le confort et dans un minium de douleur, pourvu que les personnes qui nous aident le fassent avec beaucoup de respect et d'admiration, quel que soit notre niveau d'autonomie. Nul besoin de légaliser le suicide assisté et de mettre en péril la vie des personnes malades, âgées ou handicapées, qui eux seront vus comme des «sans coeur» s'ils n'acceptent pas de «dégager». Léguer aux jeunes une mort par suicide est un très mauvais cadeau à leur faire, alors que vivre pleinement jusqu'à la mort naturelle est un exemple de courage et de dignité qui les inspirera à ne pas laisser les épreuves les terrasser.