Il ne s'agit pas seulement de larguer des vivres par avion, mais d'apporter des soins spécialisés à des enfants en situation de sous-alimentation extrême.

La chronique de Stéphane Laporte concernant la sécheresse en Afrique de l'Est est sobrement émouvante. Nous savons tous le drame qui ce déroule en ce moment-même, mais je ne pense pas que nous n'ayons pour autant «des coeurs de pierre». L'ABC de tout secouriste est de se protéger soi-même afin de pouvoir porter assistance aux personnes en danger et ne pas être un fardeau supplémentaire pour les premiers autres intervenants. Dans le cas de la Somalie, le fait que les factions armées refusent de laisser intervenir les ONG (à part Médecins sans frontières) complique considérablement la tâche. Il ne s'agit pas seulement de larguer des vivres par avion, mais apporter des soins spécialisés pour alimenter des enfants en situation de sous-alimentation extrême, soins qui ne peuvent apportés que par des personnes formées pour installer des tubes nasogastriques et de les alimenter grâce à des nutrients spéciaux. Si la sécurité de ces personnes ne peut être garantie, toute la logistique d'intervention est compromise. Outre la sécurité des personnes, il faut donc s'assurer que les supplément alimentaires parviendront à leurs destinataires, sinon ce serait un gaspillage complet des ressources tant humaines que matérielles. Régulièrement, les médias font état de travailleurs humanitaires, leurs interprètes et leurs chauffeurs qui font ou ont fait l'objet de séquestrations, de demandes de rançon, de torture, voire de mise à mort. Dans le cas de la Somalie, il faudrait que les forces impliquées comprennent la gravité de la situation et que l'aide internationale soit admise pour venir au secours des populations en danger.