J'habite un quartier paisible de Montréal depuis bientôt un an. En tant que femme, je me suis toujours sentie en sécurité lors de mes allées et venues du métro à la maison. Or, cette situation a changé dans les derniers mois.

J'habite un quartier paisible de Montréal depuis bientôt un an. En tant que femme, je me suis toujours sentie en sécurité lors de mes allées et venues du métro à la maison. Or, cette situation a changé dans les derniers mois.

En effet, tous les jours pour me rendre au boulot je dois passer devant un bar où des hommes discutent sur une terrasse. Tous les jours, je me fais aborder par ces hommes qui lancent des commentaires de tous genres. Ces derniers temps, ces hommes sont devenus de plus en plus insistants, allant jusqu'à me suivre le long du trottoir.

Ainsi, je ne me sens plus en sécurité lorsque je circule dans la rue, même en plein jour. Cette situation me paraît totalement aberrante.

Mais il y a pire encore.

Il y a plus d'un mois, j'ai décidé d'écrire à la police de quartier afin de leur faire part de la situation et de mes préoccupations. J'ai demandé à avoir des conseils sur la façon dont je devrais agir face à ces hommes qui me harcèlent, et ce, sans compromettre ma sécurité. Le jour même, j'ai reçu un courriel me confirmant que la police avait bien reçu mon message et que je recevrais une réponse dans les 72 heures. Or, on ne m'a jamais répondu.

Dernièrement, j'ai appelé au poste de police de mon quartier afin d'obtenir réponse à mes questions. On m'a mise en attente sur la ligne pendant 10 minutes. J'ai rappelé une seconde fois et je suis enfin parvenue à parler à un policier. Après avoir décrit la situation que je vivais, on m'a conseillé d'emprunter un autre chemin ou de me rendre chez moi accompagnée.

Je trouve déplorable qu'au Québec une femme ne puisse circuler librement sur la rue sans se sentir traquée. Mais je trouve encore plus déplorable que les policiers soient incapables de jouer un rôle si simple qui est aussi le leur: servir les citoyens et rassurer la population.

Ainsi, ma question est la suivante: où sont nos policiers?

Personnellement, j'ai pu constater qu'ils sont nombreux à être mobilisés lorsqu'il est question de réprimer les manifestations étudiantes à coup de gaz lacrymogènes, tel qu'il en fut le cas à Montréal le 31 mars dernier. Est-il donc plus aisé de déployer des centaines de policiers en armes pour défendre l'«ordre public» que de répondre au simple courriel d'une citoyenne?