En s'opposant au projet de loi spéciale du gouvernement et en allant jusqu'à proposer un amendement qui aurait prolongé le conflit de Postes Canada durant tout l'été, le NPD nous a montré ces derniers jours son véritable visage et sa conception de la gauche: défendre et promouvoir la syndicalisation mur à mur du pays au mépris des centaines de milliers de petites gens et de petites entreprises plongés dans le désarroi par l'arrêt du courrier. La défense de syndiqués aux conditions dorées (sept semaines de congés payés, sécurité d'emploi, confortable caisse de retraite, salaires et avantages sociaux enviables, etc.) est manifestement plus importante aux yeux du NPD que celle des millions de citoyens modestes qui se demandaient comment vivre alors que leur argent était coincé dans le courrier. Où sont passés l'humanisme et l'empathie qui sont habituellement censés être la marque de la gauche? Qu'on se le dise, le parti de Jack Layton n'est pas l'ami des citoyens, mais celui des puissants et richissimes syndicats. Un député du NPD a même essayé de me convaincre que les syndicats ont essayé de respecter la population en pratiquant des grèves tournantes, alors qu'il est clair que les stratèges expérimentés des syndicats savaient pertinemment que la pagaille provoquée par ces grèves tournantes mettait en péril l'intégrité du courrier et contraindrait Postes Canada à déclencher un lock-out. Le NPD n'aura pas été long à tourner le dos à ceux qui ont placé leur espoir en lui en l'élisant pour retourner frayer avec ses vrais commettants, les syndicats.