Une décision récemment rendue dans une province de l'Ouest accepte qu'une travailleuse puisse avoir congé de cotisations syndicales pour des fins religieuses. Cela va à l'encontre du principe général qui veut une cotisation obligatoire pour tous les employés. Avec les allégations concernant la FTQ Construction, l'intimidation pratiquée à la STL (Société de transport de Laval) et les critiques mitigées à l'endroit de la CSN dans le conflit du Journal de Montréal, il y lieu de réfléchir sérieusement sur la façon dont fonctionne les syndicats au Québec.

Une décision récemment rendue dans une province de l'Ouest accepte qu'une travailleuse puisse avoir congé de cotisations syndicales pour des fins religieuses. Cela va à l'encontre du principe général qui veut une cotisation obligatoire pour tous les employés. Avec les allégations concernant la FTQ Construction, l'intimidation pratiquée à la STL (Société de transport de Laval) et les critiques mitigées à l'endroit de la CSN dans le conflit du Journal de Montréal, il y lieu de réfléchir sérieusement sur la façon dont fonctionne les syndicats au Québec.

Je ne prétends aucunement que les syndicats sont tous dépourvus d'utilité. Cependant, comme citoyenne d'un pays démocratique, je souhaiterais que les syndicats soient maintenus à partir d'une décision prise par une majorité de travailleurs. J'ai plutôt l'impression qu'actuellement, une fois formés, ils deviennent un droit acquis, voire une obligation acquise, selon la position que l'on prend. Bien sûr, il peut y avoir demande de désaccréditation, mais compte tenu de l'intimidation pratiquée dans certains milieux et la difficulté d'organisation d'une telle démarche, cette possibilité devient un peu illusoire. Les moyens disponibles pour faire régner la démocratie sont bien minces comparativement aux moyens des puissants syndicats.

La Déclaration universelle des droits de l'homme mentionne que «nul ne peut être obligé de faire partie d'une association». Si les syndicats sont nés pour adresser des besoins fondamentaux, qu'en est-il aujourd'hui? Si les travailleurs décident en majorité (donc plus de 50% et non plus de 50% des membres présents à une assemblée ou participant à un vote) qu'ils souhaitent être syndiqués pour protéger leurs droits, cela sera respecté. Pourquoi ne pas rendre le vote obligatoire pour s'assurer qu'un processus fondamentalement démocratique sera suivi? Au Québec, on doit reconnaître de façon claire le droit de ne pas appartenir à un syndicat. Si les syndicats sont convaincus d'être utiles à leurs travailleurs, pourquoi ne pas laisser ces travailleurs décider? La non-démocratie ne se vit pas que dans les pays arabes.