Claudette Carbonneau, dirigeante de la CSN, s'attaquera donc en 2011 au discours de droite qui, selon elle, se fait de plus en plus provocant. Pardon? Est-ce que l'arrogance et l'ego des centrales syndicales au Québec sont gonflés à un point tel qu'il leur apparaît dorénavant nécessaire de s'attaquer au discours politique en long et en large?

Claudette Carbonneau, dirigeante de la CSN, s'attaquera donc en 2011 au discours de droite qui, selon elle, se fait de plus en plus provocant. Pardon? Est-ce que l'arrogance et l'ego des centrales syndicales au Québec sont gonflés à un point tel qu'il leur apparaît dorénavant nécessaire de s'attaquer au discours politique en long et en large?

Aux dernières nouvelles, la mission d'un syndicat s'arrêtait strictement à représenter les travailleurs qui lui sont affiliés lors de ponctuelles, mais non les moindres, négociations de conventions collectives. Un point, c'est tout.

En effet, l'importance et le poids que les centrales syndicales ont acquis depuis la Révolution tranquille au Québec représentent une démesure qui pervertit le fragile spectre politique. L'équilibre et la balance des idées est une qualité essentielle de tout système démocratique. Or, les syndicats, et en particulier Mme Carbonneau, utilisent l'influence et l'immense tribune à leur disposition pour des fins qui leur sont illégitimes et impropres.

Dans un élan de lucidité, Mme Carbonneau avance même que les Québécois préfèrent encore un État interventionniste à un désengagement de celui-ci. Mais de quelle légitimité jouit-elle pour oser parler au nom des Québécois avec des termes aussi importants et lourds de jugement? Les Québécois sont en mesure de décider par eux-mêmes ce qui leur semble bien et n'ont certainement pas besoin de se faire dicter une marche à suivre par quelqu'un à qui ils n'ont pas confié cette mission.

Si Mme Carbonneau désire faire de la politique, qu'elle s'y lance. Cela est bien facile de faire des déclarations partisanes du haut d'une tour d'ivoire lorsqu'on n'a pas à affronter l'électorat quatre ans plus tard! Alors, Mme Carbonneau, gardez vos idées de grandeur et de réaménagement politique pour votre salle à manger, les Québécois n'en ont pas besoin.