La langue française s'épanouira chez nous dans la mesure où les efforts seront centrés vers sa culture avant tout, autant par sa qualité que par son rayonnement dans toute l'Amérique.

La langue française s'épanouira chez nous dans la mesure où les efforts seront centrés vers sa culture avant tout, autant par sa qualité que par son rayonnement dans toute l'Amérique.

C'est sur cette première prémisse qu'une nouvelle formation politique, si besoin est, doit fonder ses assises. Inutile de parler de gestion de l'État sans avoir au préalable établi une position ferme sur l'essence de la culture distincte québécoise.

La manière la plus sûre de protéger sa langue, c'est de la valoriser. Avant l'Afrique, pensons à l'Amérique. Considérant que plus de 15% des francophones vivent hors Québec, on devra proposer aux Québécois de devenir la tête de proue à l'égard de l'usage de la langue française sur le continent.

Peu importe les dispositions présentes ou futures de la constitution, le fait français demeurera minoritaire. De ce fait, le Québec doit assumer un rôle majeur à l'épanouissement de la francophonie en Amérique. Non pas uniquement par des lois contraignantes, mais par la promotion de l'usage d'une langue juste et correcte, et par un soutien intensifié aux principaux vecteurs de la culture tels, la littérature, le cinéma, et surtout par des productions télévisuelles respectueuses de la langue. En offrant, de plus, des services de soutien aux organisations francophones hors Québec. Sur ce plan, le Québec est totalement souverain.

Autre prémisse, le progrès économique du Québec s'accomplira dans la mesure où l'attitude du vase clos préconisée par certains partis évoluera vers une recherche intense de partenariat avec les autres provinces. À cet égard, afin d'échapper au piège constitutionnaliste-souverainiste-autonomiste, ce parti devra se distancer des revendications, dites, traditionnelles du Québec, axées uniquement sur ses besoins internes, ignorant ainsi les francophones vivant hors Québec. Ignorant également les réalités et particularités des autres provinces.

Un manifeste d'orientation devra proposer aux Québécois de considérer les provinces comme des alliés, dans le respect de leurs spécificités propres à promouvoir. Autonomie et souveraineté ne sont pas exclusivement affaires du Québec, elles le sont tout autant à certains égards pour l'ensemble des provinces.

Prenant acte que chaque province est unique, un mouvement politique sérieux devra exercer un leadership en proposant à l'ensemble des provinces de négocier des ententes administratives basées sur les réalités et besoins actuels afin de mieux se positionner sur les marchés extérieurs. La répartition des pouvoirs établie lors de la rédaction de la constitution de 1867 correspondait à des besoins de l'époque, lesquels ont peu en commun avec la réalité canadienne actuelle. Un train transcontinental n'est plus une priorité, mais d'autres défis tels les changements climatiques, le développement économique et autres appellent au partage d'un certain nombre de pouvoirs, dans une confédération aussi décentralisée que celle du Canada.

De même, les Français et les Italiens doivent maintenant penser et agir en termes de résidants de l'Europe, nous devons maintenant commencer à penser et agir en termes de résidants des Amériques.

Bref, le repli sur soi n'est plus une option. Une nouvelle formation politique devra proposer aux Québécois un Québec qui sort de lui-même.