J'ai bien réfléchi à votre proposition de bilinguisme intégral des Québécois, M. Deltell. Elle n'est peut-être pas si bête. Après tout, peut-être en sommes-nous rendus là, collectivement.

J'ai bien réfléchi à votre proposition de bilinguisme intégral des Québécois, M. Deltell. Elle n'est peut-être pas si bête. Après tout, peut-être en sommes-nous rendus là, collectivement.

Peut-être n'avons-nous vogué sur les rives de l'indécision, de référendum en référendum, que pour nous fondre dans le Grand tout du Canada-USA. Peut-être que notre destin collectif de petit peuple se limite à nous angliciser. Peut-être que notre seule ambition collective légitime consiste en fin de compte à aspirer au sort des Acadiens et des Franco-Ontariens.

En ce sens, l'extension de l'enseignement de l'anglais dès la première année et son imposition au collégial ne visaient qu'à paver la voie à une anglicisation plus complète. Chose certaine, la bilinguisation massive des francophones aurait le net avantage d'épargner aux pauvres anglophones de passage au Québec d'apprendre des rudiments d'une langue de vaincus perpétuels! Dès lors, le français ne règnerait plus que dans les chaumières, et encore.

Une fois l'immersion anglaise imposée en sixième année, rien n'empêchera plus d'étendre cette mesure «urgente» (comme vous le dites) à la cinquième année, et ainsi de suite jusqu'en première. Resteront la maternelle et la garderie, auxquelles il faudra s'attaquer avant qu'il ne soit trop tard. Tout cela pour dire que la loi 101 est dépassée. Tous les francophones sans exception devraient aller à l'école anglaise. Point final. Fini le tétage unilingue.

Ouf! Vivement que l'ADQ prenne le pouvoir: je n'en peux plus d'entendre du français autour de moi! Ça urge! Qu'on disparaisse, au plus sacrant!

D'un professeur de français reconnaissant, devenu réaliste grâce à vous, et qui songe de plus en plus à switcher de job pour enseigner l'anglais.