Lors du colloque de la Fédération des commissions scolaires, Réal Jacob, un chercheur aux HEC de Montréal qui fait la promotion de l'enseignement par l'internet pour contrer le décrochage scolaire, affirmait: «Avec l'internet, les élèves ont autant accès au savoir que l'enseignant, ce qui change complètement la relation prof-élève.»

Lors du colloque de la Fédération des commissions scolaires, Réal Jacob, un chercheur aux HEC de Montréal qui fait la promotion de l'enseignement par l'internet pour contrer le décrochage scolaire, affirmait: «Avec l'internet, les élèves ont autant accès au savoir que l'enseignant, ce qui change complètement la relation prof-élève.»

Personne ne peut nier que l'internet facilite l'accès à l'information et qu'il est d'une facilité déconcertante d'y naviguer. Toutefois, les chemins qui mènent au développement des compétences sont beaucoup plus ardus à emprunter. On le sait, sur internet, on trouve tout et son contraire; comment distinguer le vrai du faux? La réalité de la fiction? Penser que l'internet peut remplacer l'enseignant et confiner ce dernier au rôle d'accompagnateur est assez réducteur. Il faut méconnaître l'art de la pédagogie pour véhiculer de telles légendes urbaines. Pas une machine ne pourra se substituer au pédagogue qui transmet son savoir avec passion et nuance, qui amène l'étudiant à développer sa capacité d'analyse, son jugement, son esprit critique, son esprit de synthèse, son savoir-faire, son savoir-être, sa créativité, le tout couronné d'humour et d'encouragements. La génération C (computer, click et connected) est en fait la génération du CLIP: tout doit être court et divertissant. Pas étonnant que l'on retrouve de plus en plus de jeunes atteints de trouble de l'attention; on n'a jamais exigé d'eux qu'ils se concentrent plus de quelques minutes. Les enseignants sont des professionnels conscients que l'internet à temps plein à l'école n'est pas la panacée à tous les problèmes sociaux. Oui, les profs sont dépassés, mais ce n'est pas par manque de connaissance des technologies de l'information, mais bien par toutes les pirouettes pédagogiques et les gadgets qu'on veut leur imposer. «Apprendre» n'est pas synonyme de «s'informer» et, quel que soit le moyen utilisé, cela demandera toujours des efforts. Des efforts que plusieurs décrocheurs ne sont pas prêts à fournir, habitués à tout obtenir d'un simple clic.