Le gouvernement du Québec et le maire de Québec, Régis Labeaume, sans oublier Marcel Aubut, ont mis le paquet à Vancouver depuis deux semaines pour promouvoir l'idée de tenir les Jeux olympiques d'hiver à Québec en 2022.

L'un des partys les plus courus à Vancouver aura été l'ouverture de la Maison du Québec, le 15 février, en présence du gratin politique canadien.

 

Par ailleurs, le gouvernement du Québec a assuré sa visibilité pendant des mois à Vancouver, notamment par l'achat d'une pleine page de publicité dans le magazine consacré aux Jeux de Vancouver.

La méga-gifle qu'avait reçue Québec lors de sa tentative d'obtenir les JO d'hiver de 2002 semble maintenant n'être qu'un lointain souvenir et les pièces se mettent en place pour une nouvelle candidature.

Bonne idée. Québec a certainement appris de ses erreurs dans les années 90 et pourra, en plus, s'inspirer des bons coups de Vancouver. Et aussi prendre quelques notes pour éviter ses mauvais coups. De retour d'un bref séjour (de vacances) aux Jeux olympiques, voici, bien modestement, quelques-unes de mes observations et quelques leçons à tirer pour de futurs JO à Québec.

Mauvais coups

- Les files d'attentes et les interminables détours imposés aux spectateurs autour des sites de compétition: l'obsession de la sécurité aux JO de Vancouver a fait sombrer les organisateurs dans une paranoïa qui serait risible si elle ne se traduisait pas, pour les spectateurs, par de longues files d'attente pour passer dans les détecteurs de métal, en plus de devoir marcher parfois des kilomètres pour tourner en rond alors que leur navette les dépose à la porte.

- Transporter les spectateurs après les compétitions: samedi dernier, 14h, quai de North Vancouver, embarcadère du bateau-bus pour retourner au centre-ville de Vancouver, des milliers de spectateurs reviennent en même temps des compétitions à Whistler et à Cypress. Résultat: une file de 1 km, deux heures d'attente, aucun bus ou taxi comme solution de rechange... Heureusement, il ne pleuvait pas.

- Pénurie de taxis: problème récurrent à Vancouver depuis des années, qui s'est évidemment amplifié pendant les Jeux.

- Des sites de compétition trop éparpillés: ceci explique cela, le problème du transport des spectateurs est lié à l'éparpillement des sites. Le hockey féminin à un bout de Vancouver, le ski et la planche dans les montagnes (une heure pour Cypress, plus de deux pour Whistler), le patinage de vitesse longue piste à Richmond... Tout un défi logistique d'assister à plus d'une compétition par jour dans de telles conditions.

- La bouffe et les inévitables McDo et Coca-Cola: alors que de plus en plus de gouvernements font la chasse à la malbouffe, les deux principaux (et omniprésents) commanditaires des JO sont McDonald's et Coke. Cherchez l'erreur... Par ailleurs, il est sûrement possible aujourd'hui d'offrir autre chose que de la malbouffe dans les stades et les arénas, non?

- L'alcool: prendre une bière le soir en assistant à un match de hockey, ça fait partie des traditions, mais enfiler les canettes de Molson Canadian à 10h le matin en regardant du ski acrobatique en famille?

Les bons coups

- Les organisateurs de Vancouver 2010 ont eu l'excellente idée de boucler un quadrilatère du centre-ville (Robson Square) pour en faire un lieu de rassemblement familial le jour et festif le soir, avec feux d'artifice, spectacles, écrans géants et animation. Si le party a «pogné» à Vancouver, imaginez à Québec!

- Les produits dérivés: le COVAN fera beaucoup d'argent avec la vente de vêtements, peluches, souvenirs et autres produits dérivés des JO, des produits pour lesquels les gens faisaient la queue presque jour et nuit devant les portes du magasin La Baie. Ça aide à éponger les déficits.

- Transports en commun gratuits: les spectateurs peuvent se rendre aux lieux des compétitions (en ville, pas vers les montagnes) et en revenir en bus gratuitement, le billet de l'événement sportif faisant office de laisser-passer.

- Revente de billets en ligne: le COVAN a mis en ligne un guichet de vente de billets entre particuliers (fan to fan). Rapide, efficace, on peut en tout temps repérer les billets mis en vente par des particuliers. Les transactions se font par carte de crédit et on récupère les billets aux bureaux du COVAN, qui perçoit des frais pour gérer les transactions. On peut aussi revendre ses billets. On a accusé le COVAN d'encourager la spéculation en n'imposant pas de plafond de prix de revente, mais il vaut mieux acheter ou vendre des billets sur un site officiel que de faire affaire avec des scalpers dans une ruelle.