« J'ai 67 ans, divorcée, avec deux garçons et je n'ai pas de testament comme beaucoup de gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir un notaire. J'aimerais que vous nous donniez des exemples de testament et que vous me disiez comment l'écrire pour que le document soit valable légalement. » - Claire

« À part le testament notarié qui coûte cher, y a-t-il un moyen de faire un document qu'on pourrait faire authentifier par quelqu'un et qui pourrait être légal ? » - Chantale

Réponse

Oui ! Il existe trois formes de testament - olographe, devant témoins et notarié - qui comportent chacune leurs avantages et inconvénients.

Le testament olographe est le plus simple. Il suffit de prendre sa plume, d'écrire ses dernières volontés à la main (pas à l'ordinateur) et de le signer. Ça ne vous coûte pas un cent. Mais vous ne bénéficiez d'aucun conseil. Il y a donc plus de risque d'erreur de rédaction. Sans compter que le document pourrait être égaré.

Si vous tenez à minimiser les coûts, il est aussi possible de faire un testament devant témoins. Plusieurs sites web proposent d'ailleurs des formulaires qui vous guident dans la rédaction du document à partir de 35 $. Cela vous évitera de passer à côté d'éléments importants. Mais comme le formulaire est standardisé, il se peut qu'il ne colle pas parfaitement à votre situation.

Par la suite, vous n'aurez plus qu'à déclarer devant deux témoins (pas des bénéficiaires du testament) qu'il s'agit de votre testament et le signer.

Mais après votre mort, tant le testament olographe que le testament devant témoins devront être vérifiés par la Cour ou par un notaire, ce qui coûtera entre 600 et 1500 $ à votre succession et occasionnera des délais de plusieurs semaines.

Il est donc plus avantageux de faire un testament notarié, à partir d'environ 300 $ pour une situation simple (mais souvent beaucoup plus pour une situation plus complexe), car vos héritiers n'auront pas besoin de le faire vérifier. En prime, vous bénéficierez de conseils juridiques et financiers sur mesure.

Au pire, vous pouvez vous passer de testament si vous souhaitez léguer tous vos biens à vos enfants qui seraient de toute façon vos seuls héritiers légaux. Ce sera l'option la moins coûteuse : à votre mort, vos enfants devront seulement obtenir une déclaration d'hérédité (environ 200 $) qui leur permettra de régler la succession.

Quelques références pour faire votre testament en ligne :

https://www.avocat.qc.ca/testament/tni/testament4.htm

https://www.scriptalegal.com/Service/id/91.html

Demi-frère et héritage

« Est-ce que les demi-frères et demi-soeurs sont considérés comme des héritiers légaux ? » - Isabelle

« Comptent-ils comme de " vrais " frères et soeurs ? »- Mariette

Réponse

Si vous n'avez pas fait de testament, comme la moitié des Québécois, c'est le Code civil qui déterminera vos héritiers, selon des règles complexes qui dépendent de votre situation familiale.

Par exemple, si vous êtes célibataire et sans enfant, la moitié de votre héritage ira à vos parents et l'autre à vos frères et soeurs. Si vos parents sont décédés, vos frères et soeurs auront 100%, en parts égales entre eux. Et si l'un d'eux est décédé avant vous, sa part reviendra à ses enfants, donc vos neveux et nièces.

Mais dans tout ça, qu'arrive-t-il en présence de frères et de demi-frères? Il y aura réduction de la part dédiée aux demi-frères, répond Me Julie Lebreux, notaire et fiscaliste de l'étude Jolin Lebreux, à Granby.

Pour commencer, il faut savoir combien de frères ont les mêmes deux parents que le défunt (ce sont les frères germains), le même père seulement (frères consanguins) ou de la même mère seulement (frères utérins).

Après avoir dressé ce beau portrait de famille, la succession est d'abord divisée en deux. Une moitié pour ceux qui ont le même père et l'autre moitié pour ceux qui ont la même mère. Par conséquent, ceux qui ont le même père et la mère que le défunt compteront dans les deux groupes.

Disons qu'un célibataire décède sans testament et laisse comme seuls héritiers un frère (Luc) et un demi-frère (Guy) qui a la même mère que le défunt, mais pas le même père.

Sur un héritage de 100 000$, la première moitié ira entièrement à Luc et la deuxième moitié sera divisée entre Luc et Guy. Au final, on remettra donc 75% au frère «total» et 25% au «demi», si bien que le premier aura trois fois plus que l'autre.

Conclusion: Si vous vivez dans une famille recomposée, il est beaucoup plus simple faire un testament en bonne et due forme que de laisser la loi décider à votre place!

L'abc des courtiers hypothécaires

« Pouvez-vous me donner les grandes lignes des différences entre les banques et les firmes de courtage hypothécaire comme Multi-Prêts ? » - Marc

Réponse

Lorsque vous contractez une hypothèque, deux choix s'offrent à vous. Vous pouvez négocier directement avec la banque ou vous pouvez consulter un courtier hypothécaire qui magasinera à votre place.

Notez que le consommateur n'a jamais à payer pour les services du courtier qui est rémunéré par l'institution financière qui fera le prêt.

Au Québec, on dénombre 641 courtiers hypothécaires enregistrés auprès de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) qui encadre la profession et veille à la protection du public.

Les plus importantes enseignes sont Multi-Prêts Hypothèques, Hypotheca courtier hypothécaire, Centres hypothécaires Dominion, Planiprêt Agence hypothécaire et Intelligence Hypothécaire.

Les courtiers ont gagné en popularité au cours de la dernière décennie. L'an dernier, 42 % des récents acheteurs de maison ont fait appel à un courtier hypothécaire, alors qu'ils n'étaient que 25 % à le faire il y a 10 ans, selon l'Association canadienne des conseillers hypothécaires accrédités (ACCHA).

Quel est l'avantage d'aller voir un courtier ? Le spécialiste vous aidera à vous y retrouver dans l'univers de plus en plus complexe des hypothèques (taux variable ou fixe, 5 ans ou 1 an, marge de crédit, etc.). Il connaît non seulement les meilleurs taux des banques, mais aussi des prêteurs moins connus du public qui peuvent avoir des taux très concurrentiels.

Le courtier peut être particulièrement utile pour les clients qui ont du mal à dénicher une hypothèque parce que leur dossier de crédit est amoché.

Par contre, certains clients préféreront négocier directement avec leur banque qui pourrait leur offrir des rabais avantageux s'ils ont déjà plusieurs services chez eux (compte bancaire, carte de crédit, investissement, etc.).

Mais rappelez-vous qu'il faut négocier serré, car il y a un écart de presque deux points de pourcentage entre les taux affichés par les banques et les taux consentis aux meilleurs clients. Sur une hypothèque de 5 ans, le taux que les clients obtiennent ces temps-ci est 2,81 %, alors que le taux officiel est de 4,86 %, selon l'ACCHA.

Petit conseil : avant d'aller voir votre banque, jetez un coup d'oeil sur les meilleurs taux affichés sur le site web des courtiers hypothécaires. Ça vous donnera une idée de votre pouvoir de négociation.

Assurée en double

« J'ai une assurance-voyage obligatoire par l'intermédiaire de mon ordre professionnel et aussi par la carte de crédit Master Card World Élite de la Banque Nationale. En cas de réclamation, comment choisir l'option la plus avantageuse ? Comment m'y prendre pour ne pas être soupçonnée de fraude ? » - Louiselle

Réponse

Normalement, il n'est pas très utile d'être assuré en double. Pourquoi payer des frais annuels sur sa carte de crédit si vous bénéficiez déjà d'une couverture d'assurance avec votre travail ?

Mais Louiselle ne prend pas sa carte pour les assurances, mais plutôt pour les remises en argent qui lui rapportent plus de 1000 $ par an. Assurée en double, un peu malgré elle, elle se demande comment procéder pour la réclamation.

Disons d'abord que l'assurance offerte avec les cartes de la Banque Nationale est une assurance « secondaire » qui couvre uniquement le solde impayé par le premier assureur.

Louiselle peut faire sa réclamation soit à l'assureur de son ordre professionnel, soit à celui de sa carte de crédit. On lui demandera alors (dans le formulaire ou au téléphone) si elle est couverte par une autre assurance, m'a expliqué la Banque Nationale.

Les deux assureurs vont ensuite collaborer pour déterminer qui lui verse combien. La cliente sera indemnisée jusqu'à concurrence des frais qu'elle a engagés. Pas un cent de plus. Ainsi, elle ne sera pas accusée d'avoir magouillé pour être indemnisée en double.

Il est intéressant de souligner que les assureurs parleront aussi à la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) afin de réclamer la portion « couverte » par la RAMQ pour tout résidant du Québec.

Avis aux assurés malhonnêtes qui seraient tentés de réclamer deux fois pour le même pépin : les assureurs ont plusieurs mécanismes bien rodés pour déterminer s'il y a déjà eu une réclamation pour le même événement.