Snowbird avisée, Geneviève a transféré récemment quelques milliers de dollars dans un compte bancaire aux États-Unis, au lieu d'attendre le début de l'hiver prochain. Quand elle a vu le dollar remonter autour de 83 cents US, en mai, elle s'est dit que le moment était bien choisi, surtout que son planificateur financier prévoyait un nouveau plongeon du huard à environ 75 cents US.

Il n'est pas le seul. Il y a quelques jours, l'équipe économique de Desjardins prévenait justement les investisseurs que le dollar canadien retournerait probablement sous la barre des 80 cents US au cours des prochains mois, notamment à cause des risques de rechute du prix du pétrole.

Mais voilà que Geneviève a des doutes. Elle réalise que l'argent investi aux États-Unis lui rapportera des intérêts. « Ce revenu "américain" nous obligera-t-il à faire une déclaration à l'Internal Revenue Service ? Et devra-t-on payer l'impôt en double, au Canada et aux États-Unis ? », me demande la dame qui est propriétaire d'une « modeste » maison au centre de la Floride.

« Nous n'avons aucun autre revenu américain. Pour le moment, nous sommes exemptés de l'obligation de faire une déclaration à l'IRS et nous aimerions bien le demeurer », ajoute-t-elle.

On peut la comprendre, car ces formalités pourraient lui coûter facilement 300 à 500 $ par année en frais de comptable.

Mais Geneviève peut se rassurer. Normalement, les Canadiens qui ont simplement ouvert un compte d'épargne aux États-Unis n'ont pas à faire une déclaration de revenus américaine, explique Daniel Fortin associé des services fiscaux chez PwC.

Par contre, les Canadiens doivent déclarer sur leurs revenus mondiaux dans leur déclaration canadienne. Et donc payer de l'impôt au Canada sur les intérêts versés dans leur compte de banque à l'étranger. De plus, il y aura probablement un gain de change à déclarer, note M. Fortin.

Lorsque le gouvernement américain a fait une retenue d'impôt, les investisseurs peuvent réclamer un crédit d'impôt étranger pour éviter de payer l'impôt en double, ajoute le fiscaliste.

« Mais attention aux snowbirds qui passent trop de jours aux États-Unis », prévient M. Fortin.

Je vous rappelle que si vous avez passé plus de 6 mois (183 jours) aux États-Unis au cours d'une année, vous serez considéré comme un résident fiscal des États-Unis. Pour éviter la double imposition et toutes sortes d'autres ennuis fiscaux, vous devez remplir une déclaration de revenus américaine et toutes sortes de formulaires.

Si vous passez entre un et six mois par année aux États-Unis, il faut faire un petit calcul. Additionnez le nombre de jours passés durant l'année courante, à un tiers des journées de l'année précédente, à un sixième des journées de la deuxième année précédente.

Mais si la somme dépasse 182 jours, vous devrez remplir un formulaire 8840 et l'envoyer à l'IRS avant le 15 juin. Le fisc américain ne vous embêtera pas davantage. Mais ne passez pas tout droit, car vous devrez alors remplir une déclaration de revenus.

TÉLÉCOMS

Ça y est ! Depuis le 3 juin dernier, finis les contrats de trois ans dans le monde de la téléphonie sans fil. Après 24 mois, vous pouvez dire adieu à votre fournisseur, sans pénalité, même si vous avez un contrat d'une durée plus longue qui n'est pas encore arrivé à échéance.

En magasinant un nouveau forfait, il est alors possible de réaliser des économies de plusieurs dizaines de dollars par mois, comme je vous le démontrais dans ma chronique de la semaine dernière.

« Est-ce que cette règle s'applique également aux ententes corporatives ? », me demande Jean-Guy.

Oui ! Le Code sur les services sans fil s'applique tant aux particuliers qu'aux petites entreprises, précise le commissaire aux plaintes relatives aux services de télécommunications.

« Vous parlez des frais de déverrouillage. Que sont exactement ces frais ? Est-ce que tous les appareils cellulaires sont verrouillés ? Qui verrouille ces appareils et pourquoi ? », s'interroge Monique.

Vous pouvez acheter un téléphone déverrouillé si vous payez votre téléphone entièrement de votre poche. Vous aurez alors tout le loisir de magasiner le meilleur fournisseur, ici ou ailleurs dans le monde.

Cela est bien pratique lorsque vous êtes à l'étranger : vous pouvez acheter une carte SIM auprès d'un fournisseur local et ainsi éviter les frais d'itinérance très élevés exigés par les fournisseurs canadiens.

Par contre, lorsqu'un fournisseur de télécoms subventionne l'achat de votre téléphone, l'appareil est généralement verrouillé. Cela vous empêche de l'utiliser sur le réseau d'un concurrent.

Toutefois, depuis l'entrée en vigueur du Code, les clients qui ont un appareil subventionné peuvent exiger le déverrouillage, 90 jours après la signature de leur contrat.

Mais les fournisseurs exigent 35 à 50 $, même quand votre contrat est terminé, ce qui est un peu ridicule puisque le téléphone vous appartient totalement. Une vraie barrière à la concurrence !