Question: «Pour le renouvellement de mon assurance auto, on me demande d'autoriser mon assureur à avoir accès à ma cote de crédit, sans quoi ma prime augmentera de 30 à 40 %. Je suis plutôt frileux par rapport à la divulgation de renseignements personnels en ces temps où l'on ne compte plus les fuites. Suis-je paranoïaque?» - Sylvain

Réponse

Les assureurs sont de plus en plus nombreux à vouloir jeter un coup d'oeil au dossier de crédit de leurs clients.

En assurance habitation, c'est presque systématique. Et en assurance auto, certains assureurs vous promettent même un rabais allant jusqu'à 25 % si vous placez dans votre véhicule un appareil qui mesurera vos habitudes de conduite (freinage brusque, conduite de nuit, etc.). Big Brother devient votre copilote!

L'information sur votre dossier de crédit peut aussi générer des rabais de 30%... ou faire grimper votre prime de 15%, selon le Rapport sur la tarification en assurance automobile de l'Autorité des marchés financiers.

Pourquoi? Des études ont démontré que les consommateurs qui ont un bon dossier de crédit sont moins susceptibles de faire des réclamations, explique le Bureau d'assurance du Canada (BAC). Plus le risque est faible, plus la prime est basse.

À l'inverse, les gens qui sont souvent en retard dans leurs paiements sont moins enclins à faire l'entretien normal de leur maison, comme le remplacement du chauffe-eau ou la réfection du toit. Puisqu'ils sont plus vulnérables à des dégâts d'eau, leur prime leur coûte plus cher.

Le BAC jure que l'information sert uniquement à la tarification et que l'agent d'assurance n'y a pas accès. Et il assure que la consultation du dossier par les assureurs n'a pas d'impact sur la cote de crédit des clients.

N'empêche, l'utilisation du dossier de crédit en assurance demeure controversée. En augmentant la prime des consommateurs qui traversent une mauvaise passe, on crée un cercle vicieux.

Bien sûr, l'assuré n'est pas forcé de donner accès à son dossier de crédit. Mais quand une augmentation de 40 % vous guette, on ne peut pas dire que vous avez vraiment le choix...

La seule option est de magasiner votre prime : ça vaut la peine, car elle peut varier du simple au double, selon l'assureur.

Info : https://infoassurance.ca/static/pdf/fr/connaitre-credit-assurances.pdf

Question

« L'entreprise pour laquelle j'ai travaillé pendant plus de 20 ans vient d'être vendue. Je dois décider si je conserve le régime de retraite de mon ancien employeur ou si je transfère la somme accumulée dans un CRI.

«Suis-je mieux d'y aller avec la sécurité d'une rente ou de transférer l'argent à mon courtier qui me dit qu'il peut faire pas mal mieux? Il a fait des projections, prudentes selon lui, de 8% qui me donneraient une rente de 18 000 $ par année au lieu de 14 000 $. Est-ce réaliste, selon vous?»

Réponse

Non, ce n'est pas très réaliste. Pour rêver d'un rendement de 8 %, il faudrait que votre portefeuille soit à 100 % en actions, ce qui est trop risqué. Évidemment, votre courtier a avantage à utiliser un rendement élevé pour vous convaincre de lui confier votre argent. Mais ce n'est pas recommandé.

Quand on fait une planification financière, on devrait utiliser une hypothèse de rendement de 3,75 % pour un portefeuille équilibré, selon l'Institut québécois de la planification financière (IQPF). Tant mieux si votre courtier fait mieux. Mais il ne faut pas se fier là-dessus.

Quant à savoir si vous devriez opter pour le régime de retraite ou le compte de retraite immobilisé (CRI), mon coeur penche pour la rente qui vous assure une paix d'esprit jusqu'à la fin de vos jours. Peu importe les aléas des marchés financiers. Peu importe si vous vivez jusqu'à 100 ans!

Mais pour faire le meilleur choix, il faut se poser une série de questions:

*Est-ce que votre employeur est solide? S'il fait faillite alors que le régime est dans le rouge, votre rente pourrait être réduite.

*Y a-t-il une partie de la valeur de transfert qui est imposable tout de suite ? Dans ce cas, le transfert devient plus désavantageux.

*Quand prendrez-vous votre retraite? Si vous avez 52 ans et que la rente ne peut être versée qu'à partir de 62 ans, il peut être avantageux d'opter pour le CRI, car vous pourrez décaisser l'argent plus vite si vous prenez une retraite hâtive.

*Quelle est votre situation familiale? Si vous avez des enfants majeurs, mais pas de conjoint, le transfert dans le CRI peut les avantager : à votre mort, ils ne recevront pas de rente au-delà d'une courte période garantie, alors qu'ils peuvent hériter du CRI en entier (après impôt). Par contre, si votre conjointe est beaucoup plus jeune que vous, la rente peut être un bon choix, car à votre mort, elle continuera de recevoir une partie de la rente jusqu'à sa mort.

Consultez les normes de l'IQPF : https://www.iqpf.org/userfiles/File/outils/IQPF-normes-projection2013(1).pdf

Question

«J'aimerais savoir si les bénéficiaires nommés dans un testament ont priorité sur les bénéficiaires nommés sur d'autres documents. Par exemple, si ma conjointe est bénéficiaire de mon assurance vie, mais que mon fils est héritier de tous mes biens dans mon testament, comment se ferait le partage dans le cas de mon décès?» - Monsieur B.

Réponse

Si votre conjointe est bénéficiaire de votre assurance vie, elle recevra la somme de la police à votre mort. Votre fils aura tout le reste de votre patrimoine si votre testament indique qu'il est l'héritier de tous vos biens.

Toutefois, il est possible de changer le bénéficiaire de votre assurance vie, à même votre testament, explique Me Guylaine Lafleur, notaire chez Bachand Lafleur, groupe conseil.

Mais il faut prendre le soin d'indiquer très clairement le numéro de la police et le nom de la compagnie d'assurances. Il est aussi préférable d'avertir l'assureur pour éviter qu'il verse l'argent à la mauvaise personne.