D'une histoire triste pourrait peut-être naître un dénouement heureux. En partie, du moins.

Plusieurs petits fromagers du Québec en ont contre les nouvelles méthodes d'inspections du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. Ils pestent contre la fréquence des visites des inspecteurs et le fait que ceux-ci refusent de leur remettre des informations les concernant, entre autres. Bref, ce n'est pas l'harmonie au pays des fromages fins et artisanaux. Pour échapper aux griffes des inspecteurs provinciaux, des artisans se tournent alors... vers les inspecteurs fédéraux!

Ironique à souhait de voir des fleurons des fromages de la province préférer traiter avec Ottawa plutôt que Québec. «Ça n'en demeure pas moins des produits typiquement québécois», précise tout de même Louis Arsenault, président de l'Association des fromagers artisans du Québec. Lui-même, à sa fromagerie des Grondines, a demandé à des représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) de lui rendre visite pour voir s'il pourrait obtenir un permis fédéral. Les règles sont plus strictes, dit-il. Il devrait notamment changer son comptoir de mélamine et faire des aménagements pour la ligne qui transporte le lait des vaches du troupeau jusqu'à la fromagerie. «Mais leurs règles sont claires et leurs procédures bien établies», dit-il. Certaines entreprises ne peuvent d'ailleurs pas obtenir le fameux permis fédéral car leur étable est trop près du lieu de transformation et qu'un réaménagement demanderait des investissements majeurs.

 

Avant la crise de l'automne dernier, les fromageries qui préféraient travailler avec l'ACIA le faisaient car elles avaient le désir de vendre leurs produits à l'extérieur de la province. Les grandes entreprises de transformation laitière du Québec ont toutes un permis fédéral en main. Quelques petites faisaient de même, comme La Station de Compton dont le magnifique Alfred est vendu aux États-Unis.

Les fromageries Médard et Lehmann du Lac-Saint-Jean ont toutes deux demandé un permis fédéral. Pour la distributrice de cette bande de Fromages de pays, c'est finalement un beau revirement de situation car les vrais fromages artisans du Québec pourront s'ouvrir à un nouveau marché.

 

POISSON

La pêche durable à l'épicerie? Pas pour demain...

La pêche durable est-elle une préoccupation pour les grands supermarchés du Canada? Pas si on se fie à Greenpeace qui a remis hier ses bulletins aux épiceries canadiennes. Les notes sont lamentables. On ne voudrait surtout pas que fiston rentre à la maison avec un pareil bulletin en main...

En tête de la liste, le groupe Loblaw récolte un mince 24% au final. Sobeys, qui compte les épiceries IGA et Rachelle-Béry au Québec, suit avec 11%. Et Wal-Mart, 10%. Costco obtient 7% et à la queue de la liste, Métro coule au fond avec un minuscule 1%. Pourquoi une note aussi lamentable? L'épicier vend presque toutes les espèces qui se trouvent sur la liste rouge de Greenpeace qui compte des poissons dont la méthode de pêche ou de production engendre des répercussions négatives sur l'écosystème. Ou alors des espèces carrément menacées pour cause de surpêche. Le bar du Chili, la morue de l'Atlantique, le thon, le saumon d'élevage de l'Atlantique et la crevette tropicale sont notamment citées sur cette triste liste. De plus, l'évaluation tenait compte de la traçabilité et de l'étiquetage.

Ceux qui croient que les groupes de supermarchés n'ont rien à cirer des évaluations de Greenpeace se trompent peut-être. L'automne dernier, de gros poissons ont manifesté devant certains Loblaws. Greenpeace avait organisé des manifestations pour les sensibiliser à l'importance de s'approvisionner en poissons venant de pêches durables. Eh! Bien, Loblaws annonçait cette semaine que tous les produits de la mer vendus dans ses magasins proviendront de source durable d'ici quatre ans. Même les poissons et fruits de mer en conserve et congelés. Ils obtiendront certainement une meilleure note au prochain bulletin....

ALIMENTATION LOCALE

Au tour des restos de se convertir

Pour son 400e, l'année dernière, Québec avait demandé à ses restaurants de mettre plus de produits locaux au menu. Le projet a si bien fonctionné que l'Association des restaurateurs du Québec le relance pour l'été, mais à l'échelle de la province. On demande aux restaurants intéressés de mettre au moins un plat contenant 80% d'ingrédients d'ici. Les restos de toutes tailles sont appelés à tenter l'expérience. Un répertoire des établissements participants sera distribué à l'été, notamment dans les haltes touristiques.

ALIMENTATION LOCALE, BIS

Les épiceries font la promotion des produits québécois

La saison des récoltes au Québec coïncide aussi avec la relance des campagnes de promotion de l'achat local dans les épiceries. Évidemment, il est plus facile de vanter l'achat québécois quand le comptoir de légumes est garni de radis, de laitue et de tomates d'ici. Coïncidence, précise Marie-Claude Bacon, directrice des affaires corporatives chez Métro qui lance le programme Servons le Québec. Les affiches en épiceries où la fourchette prend la forme d'une fleur de lys sont là «pour mettre de l'ambiance» et rappeler aux consommateurs la possibilité d'acheter des produits d'ici. IGA va plus loin en indiquant clairement devant chaque produit portant le logo Aliments du Québec qu'il s'agit bel et bien d'un achat local.

Photo: Archives La Presse