Le phénomène nous enseigne peut-être quelque chose sur notre époque: de nombreux nouveaux sports apparaissent à Montréal et au Québec et plusieurs personnes s'y aventurent. On dirait qu'ils veulent être des originaux, des pionniers, on dirait qu'ils en ont ras-le-bol du hockey et des autres vieilles habitudes.

Hier, par exemple, au parc Lafontaine, il n'y avait pas de matchs de baseball ni de soccer en vue. Mais on entendait de loin les cris provenant du tout nouveau terrain permanent de volleyball de plage. Sauf que le grand carré de sable servait à quelque chose d'encore plus neuf et de plus bizarre: le sandball, sorte de handball de plage, mais en plus fantaisiste.

En fait, la fantaisie était récompensée. Un but normal valait un point, alors qu'un but farfelu en valait deux. Se mettre à deux pour lancer un coéquipier dans le but avec le ballon, par exemple... Ou lancer après une roulade, ou par-derrière, sans regarder... Ou en s'élevant dans les airs et en sautant du dos d'un coéquipier...

Ça s'amusait ferme, et on pouvait se demander comment ils ont fait, pendant trois jours de chaleur accablante, pour se rouler dans le sable.

Le tournoi était organisé par le Club Celtique de Montréal, de vrais handballeurs qui tentent de ramener ce très beau sport chez nous. Vingt-trois équipes mixtes ont payé 160 $ pour participer.

«Nous voulons faire connaître le sandball, explique François de Vic, et financer le Club Celtique en même temps. Ce sont des amis, des connaissances et des invités, tous réunis pour une fête de trois jours. Le sandball est le sport qui ne se prend pas au sérieux.»

Autour de la buvette...

Il y avait plusieurs employés d'Ubisoft dans le groupe. Ubisoft, une entreprise vedette de Montréal en jeux vidéo. On croisait une équipe de New York aussi, des gens de jeux vidéo qui ont fait le voyage à l'invitation de leurs amis.

De Vic et sa clique ont aussi accueilli 70 enfants de camps de vacances pour les initier, et c'est très bien qu'Ubisoft, qui envahit les cerveaux des jeunes, ait pensé à les faire jouer dehors...

Hier, les joueurs évoluaient dans un nuage de poussière de sable lorsqu'ils se sont livrés à des duels à genoux, et puis avec les yeux bandés. «Le pire, c'était vendredi, raconte un sandballeur. Le soleil était terrible. Le sable était tellement chaud qu'il fallait mettre des bas. Hier aussi, c'était très chaud. Aujourd'hui [hier], c'est mieux.»

La buvette sous parasol a peut-être sauvé quelques vies... Mais sûrement pas les hot-dogs.

Il y avait des joueurs anglos, latinos, français et québécois, avec des noms d'équipe comme les Touristes, les Brasilieros, les Québécois ou les Moineaux, une des formations les plus redoutables.

Les organisateurs ont eu la bonne idée de remettre le score à 0-0 après la première demie. Alors si vous traînez de l'arrière 8-0, vous pouvez gagner la deuxième demie et annuler.

«Tout se déroule bien, a conclu de Vic. Tout le monde s'amuse, il n'y a pas eu de blessé, sauf lui là-bas avec son genou bandé, mais il était déjà blessé en arrivant. Ça ne compte pas.»

Pour inscrire votre équipe de huit joueurs au tournoi de l'an prochain, consultez le site du Club Celtique de Montréal.

Gino Bartali

Le nom est légendaire... En plein Tour de France, une biographie du grand cycliste italien, deux fois champion du Tour, vient de paraître... en anglais.

On y apprend que pendant la Deuxième Guerre mondiale, Bartali a aidé des Juifs d'Italie à se cacher et à s'enfuir, souvent en se servant de sa notoriété pour distraire les soldats.

Road to Valor: A True Story of World War II Italy, the Nazis, and the Cyclist who Inspired a Nation, Aili et Andres McConnon. Éditions Doubleday Canada.