Voici un homme que, lorsqu'il changeait de coiffure, des millions de garçons et de jeunes hommes imitaient. On dira ce qu'on voudra, une vraie star est de passage à Montréal... une star planétaire.

Au Stade olympique, hier, pour un entraînement et une conférence de presse, David Beckham portait une tuque, ce qui devrait mousser les ventes de tuques du Galaxy de Los Angeles. Ce gars-là fait vendre jusqu'en Chine.

Beau bonhomme?

Tout à fait.

La rumeur veut que Beckham ne soit pas un sphinx et qu'il ne faille pas le questionner trop serré, parce qu'il ne sait plus quoi dire. La rumeur ne s'est pas confirmée hier. Beckham a répondu à une multitude de questions de toutes sortes sans jamais trébucher dans le tapis.

Sauf peut-être une fois... Quand on lui a dit que Montréal était une ville de hockey, il a eu cette réponse: «À l'heure actuelle, je dirais que Los Angeles est une ville de hockey. Je ne veux pas offenser qui que ce soit... Bon, je n'en dis pas plus!»

La vedette planétaire a été d'une gentillesse et d'une patience impeccables. Richard Legendre, qui a préparé ce grand jour, confirme: «Il n'y a pas eu de demandes spéciales pour Beckham. Il n'est pas capricieux.»

Pas de jus de goyave ou d'eau de source de Crimée... David Beckam n'est pas Madonna.

Le confrère Patrick Leduc a eu droit à une entrevue télévisée où Beckham a souri sans arrêt et répondu du mieux qu'il pouvait. À voir sur RDS cet après-midi.

Vous direz que Beckham est en mode promotion, et vous aurez raison. Promotion du soccer en Amérique du Nord. Mais il y a la manière...

«J'ai dit quelques fois déjà que tout ça était excitant, que Montréal était une bonne acquisition pour la MLS... Mais avouez que 60 000 spectateurs, c'est gros. Nous ne donnons pas de conférence de presse dans toutes les villes où nous passons. Ce match est spécial.»

On l'a fait rôtir un peu en essayant de lui faire dire s'il jouerait demain [aujourd'hui]. Beckham n'a pas l'habitude de jouer sur des surfaces synthétiques à cause de ses vieux genoux. Il a souri, il a renvoyé la question à son entraîneur, il n'a jamais perdu patience.

De l'Impact, son adversaire de cet après-midi, il a dit: «Une équipe très athlétique et qui travaille fort. Ça sera un match difficile.»

«Je ne suis pas surpris des succès de Jesse Marsch. On s'est bousculés quelques fois tous les deux, en pleine action. Il a connu une belle carrière.»

Le match sera surtout difficile parce que le Galaxy, champion de la MLS, connaît une mauvaise saison.

Enfin, Beckham a répété qu'il était toujours disponible pour l'équipe nationale de l'Angleterre en vue de l'Euro. On ne lui ferme d'ailleurs pas la porte malgré sa trentaine bien sonnée et son long parcours. C'est que l'homme a toujours son pied droit, capable de passer le ballon en courbe - Bend It Like Beckham - directement sur le pied d'un coéquipier à 30 mètres de lui. Il n'y a pas grand-monde sur la planète qui l'égale dans ce domaine, même aujourd'hui.

L'autre star invitée à la conférence de presse, l'Américain Landon Donovan, nous a dit que le Galaxy «n'arrivait pas à la mettre dedans», ou quelque chose d'équivalent.

On a compris.

60 000 et plus

Richard Legendre, de l'Impact, a décidé de ramener la vieille tradition des places debout tellement il y a de demandes pour le match d'aujourd'hui. On parle de 60 000 spectateurs et un peu plus, ce qui est quand même étonnant.

Il y a deux mois, pour le match d'ouverture, c'était 58 912.

«Montréal aime les grands événements. Ce fait, combiné à la visite de David Beckham, et voilà. On n'a même pas fait beaucoup de publicité!»

Montréal est aussi perturbé par des «troubles», comme ils disent en Irlande du Nord, et les stations de métro Pie-IX et Viau se trouvent justement sur la ligne verte touchée jeudi dernier...

«On est prêts, a répondu Legendre. On est toujours prêts.»

Enfin, dans le contexte de cette euphorie du ballon rond, la rumeur veut que le PSG ou la Juventus viennent jouer en Amérique du Nord... Montréal est-il en demande?

«Jusqu'ici, ce sont des rumeurs. Nous parlons à beaucoup de monde», a dit l'homme qui ne cesse de nous étonner.