Il s'en trouve toujours pour nous dire qu'il ne faut pas mêler les deux. Évidemment, c'est impossible. Suffisait d'écouter un peu le cours de science po 101 pour apprendre que tout est politique.

Quand Randy Cunneyworth a été nommé entraîneur du CH, des amateurs de hockey, anglophones surtout, mais francophones aussi, ont écrit aux journaux qu'il ne fallait pas tout mêler, que seul le hockey importait... Je crois que c'est ce que Pierre Gauthier pensait. Comme on a vu, il s'est royalement trompé. Même qu'il n'en est pas encore remis, à mon avis.

Les politiciens ne se gênent d'ailleurs pas pour de parler de sport quand ça sert leur intérêt. On le voit tous les jours, partout dans le monde.

Chez nous, un député péquiste déclarait la semaine dernière qu'il fallait au PQ «moins de Mike Cammalleri et plus d'Erik Cole.» N'importe quoi. Dans ce cas particulier, cela s'appelle de la démagogie. Ou bien du populisme. «Moins de Cammalleri, plus de Cole»... Je vais attirer l'attention et la sympathie de tous ces abrutis qui ne comprennent rien en dehors du sport. Abruti toi-même.

C'est partout pareil. Les grands sports populaires, surtout, sont continuellement récupérés. Par grands sports populaires, je veux dire chez nous le hockey, aux États-Unis le baseball, le football et le basketball, un peu partout dans le monde le soccer et dans quelques points chauds le cricket... En Inde et au Pakistan, des joueurs de cricket font carrière en politique à la fin de leur carrière sportive. Nous avons Ken Dryden, mais surtout des sénateurs comme Frank Mahovlich et Jacques Demers... Il ne faudrait pas mêler sport et politique?

J'aime bien quand même lorsque la langue du sport s'introduit dans le langage politique. Aux États-Unis par exemple, une victoire électorale écrasante est un slam dunk... Les exemples sont nombreux. K-O, hors-jeu, coup de circuit... J'aime «aller dans les coins», qui s'applique à toutes sortes de situations et que pas tout le monde n'aime faire.

Pour notre ami du Parti québécois, on lui souhaite bonne chance, mais pour un slam dunk, il lui faudra moins de chefs en béton et plusieurs Michael Jordan.

Le confusion des genres

D'autres gentils lecteurs qui nous écrivent ont tendance à confondre le sport et la politique. Comme ceux qui ont hâte que Pierre Karl Péladeau achète un club de hockey et bâtisse une équipe québécoise et francophone comme nous...

Ça serait bien, mais vous mettez beaucoup de pression sur monsieur Péladeau, parce qu'évidemment, il faudrait que cette équipe gagne, tout de suite et beaucoup.

Et puis je n'arrive pas à m'imaginer Quebecor en sauveur de la langue française. En sauveur des Nordiques, oui, mais pour la langue, ça serait avec Claude Poirier comme professeur, comme à Star Académie?

«La dame est confirmée dans un fauteuil roulant...» nous a dit le bon Claude l'autre matin.

Serbes et Croates

Ailleurs dans le monde, la Serbie, qui accueillait le Championnat du monde de handball, a perdu en finale contre le Danemark... Ce qui n'a pas empêché les partisans serbes, dans les jours qui ont précédé le match ultime, de saccager les voitures des partisans croates et de les poursuivre pour les tabasser...

Il ne faudrait pas mêler le sport et la politique. On commence à démêler par où?

Annulé, faute d'hiver

Alors vous organisez un tournoi de hockey en plein air le 29 janvier... et vous devez annuler parce qu'il ne fait pas assez froid pour que la glace gèle... Si vous ne pouvez pas planifier un tel événement à la fin janvier, alors quand? On ne peut même plus se fier à l'hiver...

La Classique du parc Beaubien, une sorte de fête du hockey pour familles rosemontoises, a été annulée hier par manque de glace pour patiner. Elle a été arrosée le matin, mais n'a jamais durci. Dommage, il n'y a rien comme une glace extérieure très dure qui fait crounch crounch à chaque coup de patin...

Quand je suis arrivé au terrain de jeu de mon enfance, il n'y avait que les employés de la Ville et une dame sur un traîneau à chiens qui s'amusait ferme avec ses trois bêtes de race indéfinie, mais terriblement en forme et enthousiastes. Celle-là avait tout compris de la vie... J'aurais voulu monter avec elle, mais elle est passée trop vite.

La Classique est remise à dimanche prochain. SVP, les amis, prière de m'avertir si vous annulez encore...