C'était une nouvelle «coup de masse»: Quebecor s'engage dans la construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec. Une bonne et grande nouvelle pour tous ceux qui souhaitent le retour des Nordiques, une nouvelle qui expliquait la confiance du maire Labeaume et qui remontait le moral à des fans qui en avaient bien besoin.

Mais la livraison de ce qu'on a présenté comme un scoop était moins glorieuse, même dans un milieu où l'on voit de plus en plus de relations incestueuses.

Imaginez: Yvon Pednault, chroniqueur du Journal de Montréal et employé modèle de Quebecor, annonçait la soi-disant primeur dans une émission de fin de soirée de Quebecor qui tarde, par hasard, à prendre son envol, Le match.

C'est un peu comme si un journaliste annonçait la démission de Jean Charest et qu'il était le frère de Jean Charest. Pas de quoi se péter les bretelles. Un faux scoop, quoi. Tout ça est légal, bien sûr, mais de là à jouer les grands journalistes d'enquête...

Et puis ça fausse les données d'un des grands plaisirs de ce métier: une honnête compétition dans la poursuite de la nouvelle.

Je trouve que ce milieu commence à manquer sérieusement de pudeur par moments et à prendre le grand public pour une énorme cruche.

Reste cette drôle d'idée de construire un aréna sans avoir la garantie d'obtenir une équipe de la LNH, quand on sait que Gary Bettman s'enorgueillit d'avoir conquis de nouvelles régions des États-Unis. On dirait que, pour le commissaire, retourner au Canada représente un pas en arrière. Feriez-vous confiance à Call Me Gary?

Mais on doit commencer à prendre le maire Labeaume et sa ville très au sérieux. Si la LNH refusait d'accorder une équipe à cette vraie ville de hockey, il s'agirait d'un péché à l'endroit des dieux du hockey sur glace. Sauf que de la part de ces hommes d'affaires de New York qui n'ont jamais été des fans et qui pensent uniquement aux bénéfices, on peut s'attendre à tout.

Les Québécois devront s'armer de patience et le maire devra cesser de vouloir bulldozer tout le monde, y compris, et peut-être surtout, les gens de Québec eux-mêmes.

La soirée de Saku

En période de prolongation, je me disais que s'il y avait un Dieu, Saku Koivu marquerait le but vainqueur pour son retour à Montréal. Un de nos allumés commentateurs aurait immanquablement utilisé le cliché du «scénario hollywoodien» - ils sont fiables comme des métronomes en ce qui regarde les clichés - et tout aurait été beau.

Mais Saku a connu une soirée affreuse. Le bonhomme a vieilli et, par moments, il ressemblait à un joueur de La Série Montréal-Québec, un peu «passé date».

Sa troisième pénalité a permis au Canadien d'annuler en fin de partie. Il a obtenu une passe même s'il a beaucoup joué, mais sa performance a été, finalement, ordinaire.

Ce qui ne l'a pas empêché d'être choisi deuxième étoile du match, comme quoi ce concept est complètement ruiné.

Mais tout ça valait le coup, puisqu'il a été très bien reçu, ce qui n'était pas une certitude. Le gars n'a pas appris le français, ce qui n'était pas fort de sa part, en plus d'ouvrir la porte à tous les esprits susceptibles de cette province.

Côté hockey, Koivu n'était pas responsable de toutes les équipes médiocres qui l'ont entouré à Montréal. On a bien fait de l'applaudir de tout coeur.

Pocket Rocket

«Belle journée pour taquiner le poulamon»

Rocket, mon brave poisson rouge, portait sa tuque et son foulard du CH dans son bocal et refusait d'en sortir. Surtout qu'il est contre la pêche.

«Les poulamons, ce sont quand même mes frères...»

Je lui ai alors proposé d'accompagner nos perruches, Céline et René, au Salon de l'amour et de la séduction à la Place Bonaventure.

«Il paraît qu'il y a un nouvel appareil qui s'appelle le «Pocket Rocket», peut-être en l'honneur d'Henri Richard. En sais-tu quelque chose, Rocket?

Dis donc, le football va bientôt commencer. Pourquoi n'irais-tu pas t'installer et préparer ton junk food? Tu pourrais me foutre la paix en même temps...»

Dans le fond, c'est ce que je voulais. Et vous aussi, probablement.

Photo: PC

Malgré une performance ordinaire, Saku Koivu a été très bien accueilli par ses anciens partisans, samedi, au Centre Bell.