Quand il s'est présenté sur la patinoire à titre de première étoile du match, lundi, Jaroslav Halak n'a pas pris la peine d'enlever son masque ; il a fait un bref salut plutôt froid avant de disparaître. La foule s'était pourtant roulée par terre à lui rendre hommage pendant toute la soirée.

Est-ce la coutume slovaque? De l'indifférence?

J'aime à penser qu'il s'agit du sang-froid de celui qui sait. La série n'est pas terminée et nous connaissons très bien les amateurs de hockey du Québec, capables de changer complètement d'idée en une soirée.

Ou peut-être Halak n'avait-il plus la force d'enlever son masque et de lever les bras. Peut-être avait-il les bras pleins de bleus.

Cinquante-quatre lancers, ça épuise son petit gardien. Quatre-vingt-dix en deux matchs aussi.

Et pourtant, on lui en demandera encore. Ce soir, ce sera encore à lui de gagner le match et la série. D'autres l'ont fait dans le passé, ce n'est pas impossible, mais un peu d'aide serait sûrement apprécié.

Pendant ce temps, à l'autre bout de la patinoire, Semyon Varlamov accordait trois buts en 21 lancers.

Il ne devait pas être fier de lui...

Olé! Olé!

À mon avis, les fans du CH sont un peu trop pressés de célébrer au Centre Bell. Ils ont d'ailleurs déjà eu l'air un peu fou dans le passé...

Avec une équipe explosive comme les Capitals de Washington, par exemple, il suffit de quelques minutes pour combler un déficit de deux et même trois buts. On l'a vu dans le deuxième match de la série, alors que nos p'tits gars menaient 4-1 en fin de deuxième période.

Et je ne suis pas certain que les joueurs du CH apprécient ces Olé! Olé! quand il reste encore beaucoup de hockey à jouer. Ils savent, c'est eux qui jouent.

Il n'y a rien de plus facile que de célébrer dans les gradins, une bière à la main.

À retenir, au cas où il y aurait une autre série...

Mystère...

Il s'agit de la pénalité qui déplaît le plus aux entraîneurs: trop d'hommes sur la patinoire.

Il y a des méthodes à suivre dans les changements de trios. Un joueur ne saute sur la patinoire que lorsque celui qui occupe sa position rentre au banc, par exemple. Il y a des variantes, mais une chose est certaine, le synchronisme des changements de trios n'est pas laissé au hasard.

Dans cette première ronde des séries éliminatoires 2010, 20 pénalités pour avoir eu trop d'hommes sur la patinoire ont été décernées. L'an dernier, il y en avait eu 17 dans toutes les séries.

Difficile à expliquer, mais lorsque ça se produit, remarquez la tête d'enterrement que font les entraîneurs-chefs et leurs adjoints. Quelqu'un doit être tenu responsable pour ce manque d'organisation et de discipline.

Jacques et les stars

Jacques Lemaire part en retraite après 17 années comme entraîneur dans la LNH. Avant la LNH, il a été entraîneur dans la LHJMQ, dans un collège américain ainsi qu'en Suisse. Il a fait le tour de l'univers hockey, y a puisé des points forts partout, avant de se lancer dans la ligue la plus puissante du monde.

Les futurs entraîneurs devraient envisager ce parcours particulier.

Du New Jersey, des rumeurs veulent qu'il n'ait pas été à l'aise avec la présence d'Ilya Kovalchuk, la grande star offensive du club. Au Minnesota, il n'a jamais été un fan de Marian Gaborik, la grande star offensive du club.

Et oui, il y a plusieurs années, à Montréal, il avait montré la porte à Guy Lafleur...

Adepte du jeu collectif avant tout, Lemaire n'a jamais supporté qu'on accorde des privilèges à un membre de l'équipe, surtout si ce joueur a une personnalité forte et une tendance à l'individualisme.

C'est le dilemme éternel. L'équipe avant chacune de ses pièces, ou bien les joueurs vedettes et le reste derrière.

Sauf que le monde et le hockey ont changé. Les stars occupent beaucoup plus de place et grugent une bonne partie de la masse salariale. Ils font vendre des produits dérivés et attirent des commanditaires.

De nos jours, il faut savoir trouver une sorte d'équilibre. Ce n'est pas évident. En se fiant trop sur Alex Ovechkin, par exemple, on peut se compliquer la vie...

Voir ou ne pas voir

- Alors, Rocket, prêt pour le grand match?

- Je ne pense pas que je vais le regarder...

- QUOI?

- C'est trop dur...

Il est vrai que j'ai surpris mon joli poisson rouge à faire des signes de croix lundi soir. Surtout quand Halak arrêtait quatre lancers de suite à bout portant.

- Je ne savais pas que tu étais porté sur la religion, Rocket.

- Je ne le suis pas. C'est ça qui m'inquiète. Tu me feras un résumé.