Mine de rien, les filles des Carabins de l'Université de Montréal (hockey), à leur première année d'existence, à titre de seule équipe francophone de leur circuit, se défendent très bien. Elles sont solidement installées en deuxième place derrière les Martlets de McGill, l'équipe numéro un au Canada, et assurées de commencer les séries éliminatoires au CEPSUM. Leur fiche est de 11-6-1.

La capitaine de l'équipe, Stéphanie Daneau, une toute petite bonne femme de Drummondville, a accueilli La Presse hier... comme une capitaine.

«Bonjour monsieur King, je me présente...

- Est-ce qu'on peut parler de résultats inespérés, Stéphanie?

- Je pense que oui. Mais nous connaissons présentement notre première période difficile. Une victoire dans nos quatre dernières parties. Avant, on avait battu tout le monde, sauf McGill. Mais deux défaites de suite à Ottawa nous ont ramenées sur Terre.

«Ce qui me surprend le plus, c'est notre jeu collectif. Nous étions un groupe de filles qui ne se connaissaient pas. Mais nous avions le même but et nous étions motivées.»

La belle aventure a commencé dès le premier match de la saison. «Il y avait 1600 spectateurs au CEPSUM. Je n'avais jamais joué devant plus de 200 personnes. On a gagné 4-1 contre Concordia.

«Il y a eu d'autres moments-clés: une défaite de 3-2 à McGill en prolongation. On commençait à penser que nous n'étions pas mal du tout. Je dirais que notre creux de vague actuel est un autre moment important. Il faut trouver le moyen de s'en sortir.»

L'entraîneure Isabelle Leclaire ajoute un autre moment fort. «Contre Carleton, nous avons tiré de l'arrière trois fois, mais nous sommes revenues et nous avons fini par gagner le match!»

- Peut-on parler de résultats inespérés?

«Non, je ne dirais pas ça. Au début, nous ne savions pas à quoi nous attendre. On ne se connaissait pas, on ne connaissait pas les autres équipes, on ne savait même pas si nous serions compétitives.

«Nous avons pris des décisions qui représentaient un certain risque, a ajouté l'entraîneure. Nous avons mis un an à préparer l'équipe, sans jouer un seul match hors-concours. Nous n'avons pas porté notre chandail avant le premier match de la saison. Nous ne voulions pas que les filles le voient, espérant que ça allait les motiver la première fois qu'elles le porteraient. Elles auraient pu paniquer ce jour-là, mais elles ont explosé sur la glace.

«Il faut dire que nous profitons d'une clientèle négligée: les hockeyeuses francophones.

«Après avoir fait le tour des autres équipes, je savais que nous serions dans la course.

«Nous connaissons notre première mauvaise séquence de la saison et c'est normal. Nos adversaires nous connaissent mieux, elles se sont ajustées. À Ottawa, sur leur petite patinoire, elles ont choisi l'agressivité, comme toutes les équipes ontariennes. Elles mettaient beaucoup de pression sur la porteuse de la rondelle.

«C'est maintenant le temps de shaker nos filles.»

Shaker les filles.

Go Isabelle!

Une fois réchauffé

Il faudra maintenant croire les gardiens de but quand ils nous disent qu'il est difficile de demeurer alerte et réchauffé quand on ne reçoit pas beaucoup de lancers. Ce qui paraît à première vue comme une excuse un peu faible a été remis en question par Jaroslav Halak.

Halak a battu les Canucks, mardi, après avoir encaissé 47 lancers. Il s'agissait pour lui d'un sixième match de plus de 40 lancers cette saison... et ils les a tous remportés!

Il faut croire que lorsqu'on est bombardé de rondelles, ça réchauffe.

Mais je ne recommanderais pas cette stratégie à long terme.