Sur une des affiches que la Ville de Montréal a installées le long du boulevard Saint-Laurent pour raconter l'histoire de la Main, on voit un groupe de Portugais qui débarquent à Halifax, en route pour Montréal, en 1953. L'Église du Québec, qui encourageait l'immigration à condition qu'elle soit catholique, les accueillait à titre expérimental. On se demandait s'ils pouvaient s'adapter à l'hiver.

Ils se sont très bien adaptés.

Angle Coloniale et Duluth, on retrouve un peu cette ambiance des années 1950 au Café Central, un bistro portugais que le temps a oublié. Rien que des hommes, qui jouent aux cartes dans la pénombre et discutent de soccer, entre autres choses.

Un des descendants de ces immigrants est maintenant entraîneur-chef de l'Impact de Montréal.

Connaissez-vous Marc Dos Santos?

Accacio, un monsieur dans la cinquantaine qui fumait devant la porte du café, le connaît de nom. «C'est l'entraîneur de l'Impact. Je ne le connais pas personnellement, mais son oncle a été propriétaire du Café Central, il y a longtemps...»

«Je pensais qu'il était italien...» ajoute son copain.

Pendant que Dos Santos et ses joueurs remportaient samedi soir le premier match de la finale des USL à Vancouver, les Portugais de Montréal avaient autre chose en tête: le match Portugal-Hongrie, pour une qualification à la prochaine Coupe du monde, par exemple. Et puis il y a Porto et Benfica, les grands clubs portugais qui sont si facilement accessibles de nos jours.

Un de mes collègues appelle ces amateurs de foot, qui n'en ont que pour les grands matchs européens, les euro-snobs. Je suis un peu d'accord, même si le spectacle des grands clubs d'Europe est sublime. Le soccer nord-américain l'est beaucoup moins, hélas.

«Je suis allé à quelques matchs de l'Impact au cours des années. Mais pour nous, c'est d'abord le Portugal,» nous confirme Accacio.

Une façon de vivre un peu dans le vieux pays, peut-être... Les Portugais de Montréal sont aussi très forts sur les processions religieuses, avec la Vierge qui pleure et Jésus qui saigne, qui saigne... C'est Mgr Turcotte qui doit être content.

Et l'équipe portugaise, Accacio?

Il grimace longtemps avant de répondre...

«Elle a battu la Hongrie 3-0, mais elle est moins forte que lors du dernier Euro et de la dernière Coupe du monde. Beaucoup moins forte...»

Il serait peut-être temps de se tourner vers le jeune entraîneur portugais de l'Impact.

Se compliquer la vie...

Soyons francs, je n'ai pas aimé la victoire de 3-2 de l'Impact samedi dernier à Vancouver. Vous allez dire qu'on devient exigeant, sauf qu'accorder deux buts à l'adversaire alors qu'il joue avec un homme en moins, ce n'est pas rassurant. Nos p'tits gars se dirigeaient vers une belle victoire quand Martin Nash, le frère de l'autre et un des joueurs-clés des Whitecaps, a été expulsé. Au lieu d'en profiter, l'Impact y est allé d'une autre médiocre fin de partie. Comment se compliquer la vie 101... (Notez que Nash, suspendu, ne jouera pas à Montréal samedi.)

Ce laisser-aller pourrait revenir nous hanter samedi prochain au stade Saputo.

Le sieur de La Gauchetière

Cette année du centenaire du Canadien semble vouloir se prolonger indéfiniment. La radio de la SRC présentera une série sur les héros du Canadien, même si on a presque fait une overdose de héros du Canadien l'an dernier.

Le collègue Jean-François Chabot vient tout juste de publier La grande rivalité Canadien-Nordiques (Les Éditeurs Réunis), au moment où le maire Régis Surperstar Labeaume nous parle d'un retour dans la LNH. (Ne retenez pas votre souffle...)

Et voilà que nous avons une nouvelle rue, l'avenue des Canadiens-de-Montréal, inaugurée la semaine dernière. Pourquoi pas l'an dernier, année du centenaire? Mais bon.

En fait, l'avenue des Canadiens-de-Montréal - qui devrait s'appeler l'avenue du Canadien-de-Montréal - est une portion de la rue De La Gauchetière. Et notre maire à nous, Gérald Tremblay, qui n'en rate pas une, a déclaré: «Je pense que le sieur de La Gauchetière serait d'accord.»

J'ai failli tomber de ma chaise...

Rush

Dans la NFL, on s'inquiète un peu du fait que Rush Limbaugh, un des rois de la radio poubelle de droite, est membre d'un groupe d'hommes d'affaires qui veut acheter les Rams de St. Louis. L'Association des joueurs de la NFL, qui représente une majorité d'athlètes noirs, est un peu méfiante. Limbaugh est un de ceux qui ont souhaité au président Obama de se casser la gueule. Il est xénophobe, misogyne, homophobe, créationniste...

Comme il a beaucoup de succès, Rush Limbaugh a fait des petits au Québec. Les Jeff Fillion et Jean-François Plante sont ses descendants.

En passant, pourquoi Mario Dumont a-t-il intitulé son émission Mario Dumont 360 exactement comme Anderson Cooper 360 à CNN?

Pourquoi toujours singer?