Hier après-midi au Village de la Coupe Grey, c'était vendredi, et vers 16h, le taux d'alcool avait beaucoup augmenté comparé à celui des jours précédents.

Mais tout se passait dans la joie; des gens heureux d'être là, c'est toujours beau à voir.

Et l'on pouvait comprendre, avec un peu d'imagination, pourquoi cette semaine de la Coupe Grey est si importante pour nos concitoyens du ROC. Ils étaient attablés, des gens de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Alberta et de la côte Ouest - on les reconnaît aux couleurs de leur équipe -, des gens qui ne se connaissaient pas et qui discutaient ferme. Peut-être d'agriculture et du prix du blé, ou du prix de l'essence. Ceux de Vancouver leur racontaient peut-être la Chine, qui est presque rendue chez eux.

 

Une semaine chaque année pour que des gens de coins différents se rencontrent et se racontent leurs problèmes. Ce n'est pas une mauvaise idée du tout.

Humour western

J'ai croisé deux humoristes d'Edmonton qui n'étaient pas drôles du tout. Je me suis dit tiens, tiens, il n'y a pas qu'au Québec...

En fait, il ne suffit pas de ne pas être gêné et de faire des farces plates à répétition pour être drôle. Qu'on se le dise...

Pas Dieu mais pas loin...

J'ai vu Jean Béliveau une centaine de fois dans ma vie. Je l'aime bien, surtout depuis qu'il est à la retraite et ne se gêne plus pour dire ce qu'il pense.

Le grand homme était au Panthéon des sports du Québec hier, au milieu du Village, et les gens qui le voyaient pour la première fois en restaient bouche bée.

Vite, passe-moi la caméra, chérie, c'est Jean Béliveau.

Les vieux journalistes ont perdu cette capacité de s'émouvoir devant les légendes sportives, hélas. On les a vues de trop près et trop longtemps.

Pour l'homme de la rue, croiser Jean Béliveau est un peu comme croiser Dieu. C'est vrai que M. Béliveau, avec sa crinière blanche et impeccable, sa haute taille et ses larges épaules, ressemble de plus en plus à un dieu.

Les gens voulaient lui toucher, ils lui donnaient de petites tapes dans le dos, ils lui disaient qu'ils l'aimaient, que leur défunt père aussi l'aimait, et le dieu leur souriait en retour.

Les pancakes

On ne peut pas vraiment les appeler des crêpes, n'est-ce pas? Trop épaisses, trop féculentes, trop sucrées...

Le déjeuner de pancakes, servies avec fèves au lard, est une autre tradition de la Coupe Grey. Stephen Harper en avait préparé et servi l'an dernier dans le cadre de la Semaine de la Coupe Grey. Ça allait bien avec sa grosse bedaine.

Si vous permettez, je vais passer mon tour.

En passant, il est étonnant qu'en pleine campagne électorale, aucun des chefs des trois partis du Québec n'ait encore récupéré l'événement sportif. D'habitude, ils ne ratent pas l'occasion. Trop ROC, peut-être?

Le maire Tremblay, lui, est très enthousiaste. Il prédit une victoire des Alouettes parce qu'ils sont une équipe merveilleuse.

Ma prédiction: Calgary par 10 points. Vous m'en donnerez des nouvelles.