Il faut continuer à taper sur le clou. Il faut continuer à dénoncer le laxisme de la Ligue nationale qui tolère toujours ces bagarres grossières entre joueurs de hockey. Il faut espérer qu'un jour, les joueurs pourront disputer des matchs enlevants sans avoir à craindre les coups de poing d'un gorille payé un million pour tabasser les adversaires.

La mort du colossal Derek Boogaard devrait être un autre clou dans le cercueil des bagarres dans le hockey. Sans triste jeu de mots.

Je ne suis pas d'accord avec mon ami Georges Laraque quand il défend la place des batailles dans le hockey organisé. Même si je comprends Georges de défendre une profession qui lui a permis de gagner sa vie et d'acquérir la célébrité.

Pas plus tard que jeudi dernier, j'ai soutenu mon désaccord devant Laraque à l'émission Le Match. Malheureusement, les arguments de Georges ont été balayés par la mort de Boogaard. Georges soutient que les joueurs ne se blessent pas vraiment lors de ces batailles de rue. C'est faux. En 36 ans de carrière, c'est par dizaines que j'ai vu des joueurs subir des blessures graves au cours de bagarres. Mains cassées, nez fracturés, commotions cérébrales, genoux tordus, la liste s'éternise.

Peut-être que Derek Boogaard est mort de causes naturelles. Mais il semble bien qu'il peinait à se remettre d'une commotion cérébrale subie à l'automne lors d'une violente bagarre. De plus, comme c'est arrivé à Dave Morissette (qui s'en est brillamment sorti) et à d'autres bagarreurs comme John Kordic qui en est mort, l'abus de stéroïdes et de stimulants a certainement joué dans le décès de Boogaard.

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Il ne faut pas oublier que la vie de bagarreur sur une patinoire est très difficile. Parce que pour la plupart de ces hommes, elle exige un renoncement à plusieurs principes reçus dans leur éducation. Ce ne sont pas tous les bagarreurs qui arrivent à concilier bagarre, sens de l'honneur et esprit sportif dans la pratique de leur métier.

Georges Laraque y est arrivé et il vit avec son passé. Mais Enrico Ciconne, un homme instruit et éduqué, éprouve un malaise quand il doit expliquer à son fils qui grandit ce qu'était son «métier» de joueur de hockey.

Que certains aient trouvé dans les stéroïdes, dans la coke ou les amphétamines (sans parler de l'alcool pour Chris Nilan), des ressources pour survivre, n'est pas surprenant. Mais cet abus est directement lié à un métier qui n'a plus sa place dans le hockey professionnel.

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C'est une simple question de courage de la part des dirigeants de la Ligue nationale. Ce n'est pas une empoignade souvent grossière et épaisse entre deux gorilles payés pour donner un mauvais spectacle, qui attire les amateurs dans les stades. Même dans les marchés les plus ignorants de la LNH.

De plus, ces intermèdes grossiers passent très mal à la télévision et je sais pour l'avoir vérifié avec des analystes américains, que les têtes des grands réseaux sont mal à l'aise avec ce produit. Pour 16000 personnes qui se lèvent dans une patinoire, il y en a des millions à la maison ou dans les bars qui trouvent que le hockey est un cirque digne du roller derby. Où est le gain, dites-moi?

De plus, l'argument voulant que les bagarreurs assurent la protection des joueurs plus vulnérables est faux... et au moins très faible. Il y a des bagarreurs qui ont le droit de jeter les gants... et il n'y a jamais eu autant de coups vicieux et inutiles et de commotions cérébrales.

À moins de ramener Hopalong Cassidy et Roy Rogers sur les patinoires, les «justiciers» n'inspirent plus le respect et n'apportent plus de protection aux joueurs. Ils ne font que retarder le jeu et satisfaire l'instinct de quelques refoulés.

Derek Boogaard aurait été mieux protégé et encadré s'il avait été boxeur pour InterBox ou GYM. Au moins, il aurait su pourquoi il se battait.

Jean Pascal est d'aplomb

En tous les cas, la voix de Jean Pascal ne tremble pas. Et quand il remet Bernard Hopkins à sa place, il semble le faire avec conviction.

C'est tant mieux. Rien n'est plus dangereux pour un jeune (Jean Pascal a quand même 16 ou 17 ans de moins que Bernard Hopkins) boxeur que d'affronter une de ses idoles de jeunesse. Peut-être que Hopkins n'était pas le boxeur favori de Jean Pascal, ado, mais il l'impressionnait sûrement avant le premier combat disputé à Québec.

Larry Holmes avait le coeur brisé quand il s'est rendu compte que Muhammad Ali n'était plus de taille pour l'affronter dans un ring. Ali était son modèle et son inspiration. Si Ali avait eu la force et l'habileté qu'a encore Hopkins à 46 ans, il aurait pu surprendre Holmes. C'est ce qui s'est passé à Québec.

Bernard Hopkins arrive en ville aujourd'hui et la guerre psychologique va reprendre de plus belle. Et à ce jeu, je crains Hopkins comme la peste. Piétiner et déchirer le drapeau d'un pays pour déstabiliser un adversaire ne le dérange pas. Il l'a déjà fait.

Yvon Michel soutient que Jean Pascal est en colère comme Hopkins. Dans ce cas précis, j'ose croire que la colère est... bonne conseillère.

DANS LE CALEPIN - L'ancien directeur général de la Ville de Québec dans le temps du maire L'Allier, Denis de Belleval, menace de poursuivre la ville pour empêcher la construction d'un amphithéâtre et le retour des Nordiques. Heureusement, tant l'opposition que le gouvernement Charest vont rendre caduques ces tentatives d'intimidation. Mais dans ce cas, je voudrais juste savoir à qui le crime profite?

Par ailleurs, j'ai pu voir plusieurs épisodes de la série Les Canadiens à V. Je corrige une première critique faite après la première émission. C'était bien fait compte tenu des exigences des joueurs et des propriétaires de l'équipe. L'animatrice faisait un peu trop groupie dans la forme, mais ça ne m'a pas empêché d'en apprendre beaucoup sur vos Glorieux grâce à ses questions et aux mises en situation.