Carey Price mérite amplement tout le bien qui lui arrive. Price s'est repris en main cette saison et c'est grâce à lui si le Canadien est encore en bonne position pour participer aux séries éliminatoires.

J'aimais mieux Jaroslav Halak et je l'ai dit et écrit. Et l'an dernier, Halak a donné raison à ses défenseurs en conduisant le Canadien jusqu'à la finale de l'Association de l'Est. Un exploit.

Personnellement, j'aurais gardé Halak au moins jusqu'en février et j'aurais eu tort quand on voit le brio de Price.

C'est pour ça que Pierre Gauthier est le directeur général du Canadien et qu'il y a des journalistes.

«Nous avons misé sur la taille et le physique de Carey Price, m'a expliqué Gauthier en décembre dernier. Même si les deux hommes avaient eu le même talent et les mêmes réflexes, j'aurais pris le pari fondé sur le physique. Dans le cours d'une longue saison, plusieurs lancers vont être déviés parce que Carey est plus grand et plus costaud que Halak. À la fin de la saison, ce sont des buts qui sont importants. Je suis convaincu que le physique des gardiens va jouer un rôle de plus en plus grand dans les décisions que prendront les dirigeants des équipes.»

Jusqu'à maintenant, il a raison. Il est évident que la prodigieuse épopée de Halak la saison dernière a servi une magistrale leçon à Price. Il a été confronté pour la première fois à de la pression dans son propre vestiaire. Et il a été relégué à un rôle de deuxième pour la première fois depuis son entrée dans le junior. Bob Gainey l'avait traité en chouchou et je suis loin d'être convaincu que c'était la bonne façon de faire.

Le Canadien a échangé rapidement Halak pour que Price se sente en confiance. On savait qu'il était capable de résister à la pression générée par les adversaires. Le pari a été le bon et les résultats sont fantastiques.

Il suffit maintenant que Price demeure un jeune homme le moindrement discipliné et qu'il travaille dur à l'entraînement pour qu'il remplisse les promesses faites lors de son repêchage.

Pendant ce temps, Halak éprouve des difficultés à soutenir soir après soir un niveau de jeu qui soit celui d'un grand numéro 1 dans la Ligue nationale.

Comme dirait l'autre, c'est toujours de la «dureté du mental» dont on parle...

Pour Crosby, rester fâché!

J'espère que Sidney Crosby va rester fâché. Fâché noir. Le meilleur joueur de la Ligue nationale souffre d'une commotion cérébrale et on ne sait pas quand il va recommencer à jouer régulièrement. C'est le plus grand joueur à avoir été démoli par une de ces mises en échec perverses et hypocrites qui ont envoyé tant de bons joueurs à l'hôpital. Ça comprend Eric Lindros et son frère Brett, Simon Gagné, Paul Kariya, Patrice Bergeron, Marc Savard et plusieurs autres excellents joueurs.

Cette fois, ce n'est pas juste Crosby qui est blessé. C'est toute la Ligue nationale et ses dirigeants, tellement conservateurs, qu'ils laissent les arbitres polluer par leur laxisme commandé un sport sorti du Moyen Âge depuis le lock-out, qui sont atteints.

Sidney Crosby est la carte de visite de la LNH. Il remplit l'aréna de Pittsburgh mais aussi les 29 autres amphithéâtres et il assure à cette entreprise de 2,2 milliards qu'est la Ligue nationale une crédibilité dont elle a cruellement besoin.

Voilà que Crosby a mal à la tête, mal au coeur et qu'il souffre lui aussi d'une commotion cérébrale. J'ai vu les coups qu'il a reçus et personne ne me fera croire que ces mises en échec dangereuses n'étaient pas volontaires. On ne voulait peut-être pas envoyer Crosby chez le neurochirurgien, mais on voulait lui faire mal. Bravo, c'est réussi.

Les chantres de l'horrible chanson «la victime aurait dû se protéger», Mike Milbury en tête, ont beau clamer que ces coups étaient légaux, la Ligue nationale va finir par réagir. Par changer un règlement obsolète pour adapter des règles qui seront conformes à la nouvelle réalité du hockey. Les joueurs sont plus gros, plus forts, plus rapides, la patinoire n'est pas plus grande, les systèmes de jeu obligent les joueurs à se déplacer en diagonale sur toute la surface de jeu et les équipements sont fabriqués dans des matériaux composites qui en font des armes de destruction massive.

La Ligue nationale de football tente désespérément de faire face à la situation. Les commotions cérébrales sont légion dans la NFL depuis une trentaine d'années. On se retrouve avec des anciens joueurs de 50 ans à peine qui souffrent de démence précoce, de perte de mémoire ou de paranoïa et on attribue ces maladies mentales à toutes ces commotions subies dans le cours d'un match.

J'espère seulement que Crosby, Bergeron, Gagné, Lindros, Kariya et les autres pourront jouir de leur retraite et de leur fortune sans connaître les effets néfastes des commotions qu'ils ont subies.

C'est pour sauver tous ces jeunes joueurs qu'il faut agir maintenant. Il faut que celui qui frappe soit responsable de ce qui pourrait arriver à la victime du coup.

«Watch out!» ça se comprend dans toutes les langues dans le hockey professionnel.

Jean Alesi et une Lotus Nordique!

Gino Rosato, vice-président de Lotus, continue à brasser.

La compagnie va annoncer aujourd'hui à Birmingham, en Grande-Bretagne, que Jean Alesi se joint à Lotus pour représenter le constructeur partout dans le monde.

C'est un étrange retour des choses puisque le sympathique pilote était la star de Ferrari quand Rosato a commencé comme balayeur dans le garage Ferrari à Montréal et qu'il n'osait pas lui parler tellement il était intimidé.

Le beau Gino a frappé un coup double puisque les amateurs qui visiteront le salon de l'auto de Montréal au cours des prochains jours pourront admirer cette Lotus préparée aux couleurs des Nordiques de Québec. C'est un clin d'oeil à Marcel Aubut.

La voiture a été préparée par les gens de John Scotti, le concessionnaire des modèles de grand luxe à Montréal. Et une façon d'appuyer les démarches pour ramener les Nordiques à Québec.