On fêtait joyeusement chez les proches de Guy Lafleur, hier soir, quand certains de ses amis ont pu lui parler. L'acquittement du célèbre ailier droit du Canadien est devenu la nouvelle du jour. Une nouvelle qui s'est répandue comme une traînées de poudre.

Toutes les couches de la société québécoise semblaient contentes du verdict des trois juges de la Cour d'appel. Acquittement pur et simple. Le pompiste de la rue Saint-Denis en après-midi avait de bons mots pour Lafleur. Et Louis Vachon, président de la Banque Nationale qui assistait aux matchs de la Coupe Rogers, partageait cette satisfaction. Et j'aurais pu demander l'opinion et les réactions de 100 personnes, le score de satisfaction aurait été extraordinaire.

Je ne récrirai pas les chroniques que j'ai publiées lors de la condamnation inique de Lafleur il y a déjà deux ou trois ans, mais je voudrais rappeler que c'est toute la notion de justice qui sort gagnante dans ce jugement.

Les gens sont d'accord sur un point. Ils ne veulent pas que la richesse ou la célébrité achètent un verdict blanc des juges. Mais ils ne veulent pas plus qu'on s'acharne et qu'on soit injuste envers quelqu'un parce qu'il est célèbre et qu'il a un peu d'argent. Or, dans le cas de Lafleur, il y a eu acharnement injuste et d'autres juges qui auront à se prononcer sur la poursuite intentée au civil par Lafleur pourront peut-être le confirmer.

Chose certaine, cette condamnation était tellement absurde que les trois juges devaient être contents de trouver un point faible dans la preuve de la Couronne pour enfin pouvoir corriger une épouvantable injustice. Cette réparation est maintenant faite et j'espère qu'un procureur de la Couronne en mal de caméras et de micros n'ira pas flamber quelques autres centaines de milliers de dollars de nos impôts en voulant se rendre à la Cour suprême.

Il y a six semaines, j'ai mangé au Bleu Blanc Rouge, le vaste restaurant de Lafleur à Rosemère. J'ai jasé un bon bout de temps avec le Démon blond. Il attendait avec anxiété ce verdict. Il espérait de tout son coeur que justice serait faite, mais tant qu'il y a des hommes (et dans ce cas des femmes!), il y a de l'hommerie. Il était inquiet.

Hier soir, avec les siens, c'était un homme tout neuf qui pouvait reprendre toutes ses activités personnelles et professionnelles. J'en suis fort heureux.

Lucian Bute... on vise beaucoup plus gros

J'étais à Chicoutimi lundi soir pour l'enregistrement d'une émission de France Beaudoin. Le bon Dieu étant gentil avec les journalistes qui travaillent fort, qui c'est que je vois arriver dans la salle de maquillage? Lucian Bute avec Stéphane Larouche, qui étaient de l'émission eux aussi.

J'en ai profité pour poser plein de questions concernant Jean Pascal. Tant Bute que Larouche s'entendent sur une même position. Il est beaucoup trop tôt pour présenter ce combat: «Jean Pascal et Lucian vont continuer à boxer dans leur catégorie. HBO va contribuer à leur notoriété et dans deux ou trois ans, cet affrontement va devenir incontournable. Toute la planète boxe va attendre le combat et on va parler de 15 ou 20 millions pour chacun des boxeurs. Et sans doute que le combat pourra attirer la plus grosse foule de l'histoire de la boxe au pays», d'expliquer Stéphan Larouche, entraîneur et match maker de Bute.

Par ailleurs, Bute s'envolera avec son équipe pour la Floride le 30 août. Il va s'y entraîner pendant quatre ou cinq semaines pour se préparer pour son combat du 15 octobre au Centre Bell. Larouche et lui vont répéter point par point le plan de travail qui a si bien fonctionné contre Edison Miranda.

DANS LE CALEPIN - Marc Messier, le grand comédien québécois, est un fan invétéré du Canadien. Mais il fait la grimace quand il voit le sort réservé aux francophones dans l'organisation: «Mettons que des fois, ils sont ben durs à aimer», a-t-il lâché cet été lors d'une conversation.

Depuis hier matin, Messier doit se sentir encore plus déchiré dans son amour. Je fais allusion à Cédrick Desjardins...

Photo: PC

Guy Lafleur