Le Canadien a gagné six matchs dans les présentes séries éliminatoires. Quatre contre les Capitals de Washington et deux autres contre les Penguins de Pittsburgh. Jaroslav Halak a mérité la première étoile lors de ces six victoires. Ça en dit beaucoup sur cette randonnée miraculeuse du printemps de vos Glorieux.

Encore hier, après avoir concédé deux buts dans les cinq premières minutes de jeu, Halak a fermé les livres. Ses coéquipiers ont été dominés et plantés à tour de bras pendant les deux premières périodes. Halak a tenu le fort. Incluant un arrêt contre Evgeni Malkin en troisième qui s'était échappé tout fin seul devant lui.

Ce n'est pas juste la quantité des arrêts de Halak qui mérite qu'on s'arrête à son brio. C'est aussi la qualité de son jeu. Halak est en train d'écrire un traité sur l'art de garder les buts. Il est à genoux quand la situation le commande, il reste debout quand il doit assurer ses déplacements, il retient les retours de lancer et surtout, il est toujours d'aplomb pour arrêter les tirs. Et il inspire confiance, il rassure ses coéquipiers. Ça n'a pas de prix.

D'ailleurs, le match s'est joué devant les buts. Halak a été solide et Marc-André Fleury a été moins que moyen. Et une équipe ne peut gagner une Coupe Stanley avec un gardien qui cède un aussi mauvais but que celui de Pyatt en première période. Quand on compare le jeu de Fleury à celui de Halak, on remarque à quel point il semble souvent hors d'équilibre et comment les arrêts de routine deviennent des arrêts à haut risque. Fleury n'est pas assez compact devant son but, trop ballerine, trop bondissant. Mais Gilles Meloche doit lui répéter souvent que le plus bel arrêt est celui où tu n'as pas à bouger.

Puis en troisième, Maxim Lapierre assisté de Mathieu Darche et de Marc-André Bergeron a déjoué Marc-André Fleury qui a tardé à se déplacer devant son but. Une minute et des poussières plus tard, Kristopher Letang faisait dévier un lancer de Brian Gionta dans son propre but et le Canadien était parti pour une autre invraisemblable victoire.

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J'écrivais avant le sixième match contre les Capitals de Washington que le Canadien, s'il gagnait ce match, pouvait espérer un long printemps. Les choses se précisent, si les hommes de Jacques Martin continuent à trouver des moyens invraisemblables de battre de meilleures équipes, il se peut qu'on se rende au Grand Prix du Canada avec le Tricolore. La série contre les Penguins en est maintenant une de trois matchs. Un petit deux de trois. Ça ne prend qu'un autre but chanceux pour complètement bouleverser l'ordre des choses et éliminer les champions de la Coupe Stanley. C'est aussi fou que ça.

Ce sont les plombiers qui ont fait gagner le Canadien hier. Maxim Lapierre, qui est teigneux à souhait sur la glace, connaît de très bonnes séries. Il a du chien et c'est certain que s'il portait un autre uniforme que la Flanelle, il serait copieusement hué et détesté à Montréal. Il a une face à claques, il frappe tard et il n'arrête jamais de picosser. Sauf qu'hier, encore une fois, il a été un facteur important dans la victoire improbable des siens. Pas juste à cause de son but mais à cause de l'intensité féroce qu'il montre au jeu.

Chez les Penguins, le meilleur a été Evgeni Malkin et ils étaient plusieurs à se demander si Sidney Crosby ne cachait pas une blessure. Il est combatif, mais il ne semble pas pouvoir déborder ses adversaires comme il le faisait si bien en saison régulière ou contre les Sénateurs d'Ottawa. Il se peut cependant que les défenseurs du Canadien, hargneux et courageux, l'empêchent de manoeuvrer à sa guise. Chose certaine, si les Penguins veulent poursuivre la défense de leur titre de champions de la Coupe Stanley, il va falloir que Crosby trouve une solution pour se débarrasser de Gorges, de Gill et de Halak. Sinon, ça va faire une autre tombe à creuser pour ces fossoyeurs de grandes équipes et de grandes vedettes.

Soit dit en passant, je regardais jouer Mathieu Darche et je ne comprenais toujours pas pourquoi Jacques Martin ne l'avait pas fait jouer dans la défaite de mardi soir...

DANS LE CALEPIN - Joey Saputo annoncerait aujourd'hui que l'Impact est admis au sein de la Major Soccer League et entreprendrait ses activités dans le plus important circuit de soccer en Amérique du Nord en 2012. C'est une excellente nouvelle pour les fans du ballon rond et pour la ville de Montréal. Je me rappelle des années fabuleuses du Manic de la NASL et des 55 000 spectateurs qui remplissaient le Stade olympique. C'est la ligue qui a lâché, pas le Manic. Cette fois, l'Impact, une organisation soigneusement bâtie et développée, va entrer dans un circuit sérieux et bien dirigé. Ça pourrait durer beaucoup plus longtemps que le Manic. Et puis, une autre équipe majeure dans la ville, ça permettrait de respirer un peu. Ne pas être obligé d'écrire sur le Canadien tous les jours, ça serait bien...

Photo: André Pichette, La Presse

Hier encore au Centre Bell, le gardien Jaroslav Halak a été choisi la première étoile du match, comme lors des autres victoires du Canadien dans les séries.