À peu près toutes les nouvelles de La Presse concernant la saga du Grand Prix du Canada sont maintenant confirmées. C'est avec Guy Laliberté qu'on a négocié jusqu'à tard cette semaine pour le convaincre d'investir dans le Grand Prix et d'en devenir le promoteur.

Mais Guy Laliberté n'est pas un négociateur facile à endormir. Ce n'est pas Bernie Ecclestone qui va l'embarquer dans un contrat dont ti-Guy ne peut contrôler les paramètres. Laliberté est un homme très sympathique mais on ne construit pas une multinationale comme le Cirque du Soleil sans être un dur homme d'affaires. Des villes comme Miami et Montréal l'ont appris à leurs dépens.

 

Et je pourrais ajouter Vancouver et son comité organisateur des Jeux olympiques. Ils ont invité Guy Laliberté à les rencontrer à propos des cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux de 2010. Les membres du comité étaient habitués à se faire chouchouter par les promoteurs. Laliberté s'est assis devant eux et avec la nonchalance nerveuse qu'on lui connaît, il leur a annoncé qu'il avait 20 minutes à leur consacrer. C'était à eux de LE convaincre. Après 20 minutes, il s'est excusé et s'est levé. Certains des administrateurs n'en sont pas encore revenus.

George Gillett et Guy Laliberté ne seront pas les sauveurs tant souhaités par les gouvernements. Oncle George est prêt à «aider» si ce sont les contribuables qui prennent tous les risques et payent les déficits. À ce compte, Jean-Charles Lavoie est prêt à devenir promoteur des 24 Heures Picpic de Cowansville.

On approche de la conclusion de la saga. Michael Fortier, toujours mandaté par le premier ministre Steven Harper, fait du bon travail avec Raymond Bachand. Le maire Gérald Tremblay qui espère ramasser les dollars du Grand Prix sans investir un sou, fait des pirouettes pour sauver l'événement.

Mais on sait à quoi s'en tenir. Pour garder le Grand Prix du Canada à Montréal, il faudra créer un organisme à but non lucratif, trouver un gestionnaire et organisateur (pourquoi pas Michael Fortier?) et faire les calculs. S'il en coûte 10 millions par année pour avoir le Grand Prix et si la course rapporte 20 millions en retombées fiscales directes, alors le jeu en vaut la chandelle et on fonce.

Si ça risque de coûter plus cher que ça va rapporter, alors on dit à Bernie d'aller se faire voir. C'est quand même simple. Un sous-ministre qui sait compter pourrait prendre la décision.

Il y a un dernier élément dont il faut tenir compte. B'wana a maintenant 78 ans. Faut-il espérer qu'il se retire bientôt dans son foyer de vieux? Faut-il compter qu'il va finir par se fatiguer de faire valser les gouvernements d'Amérique et d'Europe? Faut-il se dire que les grands manitous de la F1 ne peuvent pas piétiner tout le passé Formule 1 de grands pays passionnés de courses comme la France, le Canada ou la Belgique pour se tourner vers des émirats et des pays asiatiques qui n'en ont rien à cirer de la Formule 1?

Peut-on espérer que BMW, Mercedes, Renault, (également propriétaire de Nissan), Toyota, Honda et Fiat, propriétaire de Ferrari, tous des constructeurs importants, feront entendre raison à Mini-Lui?

Autrement dit, est-il raisonnable de prendre un risque de rester dans la parade pour un autre trois ans? En attendant que les rhumatismes de Bernie fassent leur oeuvre?

Si les gouvernements disent oui, B'wana aura gagné sur toute la ligne. Et Normand Legault aura réussi à sauver à la fois une partie de sa dette et également un Grand Prix qui faisait sa fierté et celle de sa ville.

De toute façon, on le sait tous maintenant. Ce sont toujours les contribuables qui finissent par payer pour les folies des banquiers... et des B'wana de ce monde.

Si la tendance se maintient

En début de saison, j'ai pensé que le Canadien terminerait au neuvième rang et raterait les séries éliminatoires. Je n'avais pas trop confiance en Carey Price et je me disais que vos p'tits gars seraient déjà un petit peu gâtés par leurs succès de la saison dernière.

Heureusement, les Hurricanes de la Caroline ont gagné hier parce que sinon, ben, j'aurais été déjà mûr pour imiter Bernard Derome et clamer: «Si la tendance se maintient, le Canadien va participer aux séries.» J'attends encore un peu. C'est long une saison.

Je dois reconnaître que l'équipe de Guy Carbonneau est plus solide que je ne le croyais. Ce qui me fait douter de mes propres prévisions, c'est que la Flanelle ne joue pas particulièrement bien mais réussit quand même à gagner. C'est le propre des bonnes équipes.

De plus, Guy Carbonneau a toujours été un leader dans un vestiaire. Comme joueur et comme capitaine. C'est un homme très intelligent qui a vite appris l'essentiel de son nouveau métier d'entraîneur. Le Canadien joue en équipe et ceux qui sont mécontents de leur temps de glace ne peuvent que se plier aux exigences du coach. Ceux qui ont la chance de jouer, je pense à Maxim Lapierre, doivent se défoncer. Il le fait.

Par ailleurs, Carbo, même s'il est très près de Bob Gainey, ne fait pas tous les caprices de son directeur général. Georges Laraque est une décision de Gainey. Carbo n'était pas convaincu de la nécessité d'avoir Laraque dans son vestiaire. Jusqu'à maintenant, il utilise le gros ailier avec une parcimonie qui a bien servi l'équipe. On va voir à long terme mais pour le moment, Laraque ne nuit pas aux Glorieux. C'est correct ainsi.

Cela dit, si je comprends tout ça, pourquoi je l'ai pas compris au mois de septembre? C'est ce que je me demande aussi!

Don Matthews... c'est fini!

Don Matthews aura essayé. Mais huit défaites d'affilée à la barre des Argonauts de Toronto auront mis fin à son retour. À 69 ans, le Don a bien essayé mais les dés étaient pipés. Les Argos formaient une équipe pourrie jusqu'à la moelle avant son arrivée et Mathews n'a eu ni le temps ni les éléments pour changer le cours de la saison des Argos. Connaissant Mathews, il devait avoir perdu le sommeil et il devait être rongé par l'anxiété. Qu'il retourne à la maison, c'est parfait ainsi. Il a bien mérité de son sport.