À la manière dont Joey Saputo et Nick De Santis ont exprimé leurs réserves envers Marco Schällibaum, hier, on les imagine mal renouveler leur confiance à l'entraîneur en vue de la prochaine saison.

Les deux hommes forts de l'organisation disent ne pas se sentir assez «confortables» pour décider dès maintenant de l'avenir de Schällibaum. Ils renforcent ainsi le scepticisme ambiant à son endroit.

Saputo, De Santis et Schällibaum se sont rencontrés lundi. Ce dernier a manifesté son désir de poursuivre l'aventure. Mais la dégringolade de l'Impact en fin de saison fait hésiter la direction.

Il semblait pourtant entendu que Schällibaum reviendrait si l'Impact participait aux séries éliminatoires. En fait, c'est son salaire qui semble assuré pour 2014, pas sa présence sur les lignes de touche. Dans ces circonstances, et étant donné qu'il a relevé le défi indiqué dans son contrat, on voit mal pourquoi il tirerait sa révérence de son propre chef.

«L'année a bien commencé, mais s'est mal terminée, a dit Saputo. Je veux comprendre pourquoi. Marco participe à ces discussions. On verra après si ça vaut ou non la peine de continuer...»

Bref, pour l'enthousiasme, faudra repasser!

Si jamais Saputo et De Santis donnent une autre chance au «Volcan suisse», leur stratégie de communication devra être très créative lorsqu'ils annonceront la nouvelle...

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En cas de retour, Schällibaum sera manifestement sous haute surveillance. Les joueurs le sauront, les partisans aussi. Il suffira d'une mauvaise séquence pour que les rumeurs concernant son avenir enflamment les discussions.

Est-ce la meilleure façon d'amorcer le prochain calendrier? Poser la question, c'est y répondre.

En manifestant si ouvertement leurs doutes envers Schällibaum, ses patrons ont singulièrement compliqué sa tâche s'il conserve son boulot. La stratégie est curieuse. Tellement curieuse, en fait, qu'elle ne fera en rien taire les rumeurs à propos d'Alessandro Nesta.

Interrogé sur la possibilité que le jeune retraité prenne les rênes de l'équipe, comme un journaliste américain bien branché l'a récemment écrit, Saputo a plaidé l'ignorance.

«Je n'ai jamais parlé à Alessandro de ce poste, a-t-il dit. J'ignore d'où vient cette rumeur. Et je ne pense pas qu'il veuille directement passer de joueur à entraîneur.»

Bref, à défaut de lui avoir fait de l'oeil, Saputo semble tout de même connaître un peu ses projets.

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Si Schällibaum est remercié, il se souviendra amèrement du 26 octobre dernier. Ce jour-là, ses joueurs n'avaient qu'à vaincre un des pires clubs du circuit, le FC Toronto, pour terminer au troisième rang de l'Est. En panne de mordant, l'Impact a perdu.

«Nous ne sommes pas arrivés à ce match avec une équipe affamée, une équipe prête à tout faire pour entrer dans les séries», a dit De Santis, qui a toujours cet échec sur le coeur.

Cinq jours plus tard, le match éliminatoire de barrage a été disputé à Houston. Les scènes disgracieuses de fin de rencontre ont terni l'image de l'organisation.

Les dirigeants de Major League Soccer (MLS) en ont manifestement assez des écarts de l'Impact. Schällibaum, faut-il le rappeler, a été suspendu pour cinq rencontres durant la saison. Dans ces conditions, le comité de discipline n'allait certes pas se montrer clément après le dérapage de jeudi dernier.

«Je veux m'excuser à la famille de la MLS pour notre conduite, a dit Saputo. Ce n'est pas cette image que nous voulons projeter.»

De toutes les sanctions imposées à l'Impact, la suspension à Marco Di Vaio fait le plus mal. L'attaquant vedette ratera les trois premiers matchs de la saison 2014, ce qui est considérable dans un calendrier de 34 rencontres.

«Ça nous place dans une position difficile, reconnaît De Santis. À mon avis, la sanction est un peu trop sévère. Di Vaio s'est bien comporté toute l'année.»

On a l'impression que la MLS a voulu envoyer un message dur, mais mérité, à l'Impact.

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La saison a pris fin sur une note amère. Cela ne doit pas faire oublier les bons moments de l'équipe cette saison.

De Santis a raison de rappeler que le Toronto FC, après sept ans en MLS, ne s'est pas qualifié une seule fois pour les séries. Et que l'Impact a réussi l'exploit dès sa deuxième saison. «On mérite un 7 sur 10», dit-il.

La note s'annonçait meilleure en milieu de saison. Pour Schällibaum, il est dommage que ce recul soit attribuable aux ratés des deux derniers mois. Un entraîneur qui termine en force fait toujours meilleure impression.

Le départ de David Heurtel

Certains membres du gouvernement Marois n'ont jamais montré d'empressement à régler le dossier du toit du Stade olympique.

En mars dernier, lorsque le ministre Jean-François Lisée a promis une décision avant l'été, il a vite été rabroué par son collègue du Tourisme, Pascal Bérubé, beaucoup moins pressé.

Le départ de David Heurtel, qui a démissionné de son poste de président de la RIO afin, semble-t-il, de devenir candidat libéral, offre malheureusement une chance au gouvernement de reporter encore plus loin sa décision. Il faudra dénicher un successeur, attendre que cette personne se familiarise avec le projet, qu'elle dévoile ses intentions...

Tout cela risque de prendre du temps, beaucoup de temps. Pas sûr que cela déplaira au gouvernement, pour qui ce dossier est une patate chaude.

Un nouveau toit sur le Stade? Denis Coderre devra mettre son poing sur la table...