Parce que ses chiffres sont hors normes. Tenez, la NFL discute présentement d'un nouveau forfait avec les réseaux de télévision américains: 8 matchs du jeudi soir, tous en première moitié de saison. Prix demandé: 700 millions, soit 87,5 millions par rencontre!

Selon le Sports Business Journal, la NFL trouvera preneur. Les discussions s'accéléreront lorsque les négociations avec ESPN pour le renouvellement du Monday Night Football seront complétées, une affaire de... 1,8 milliard par saison.

À titre comparatif, le nouveau contrat de la LNH avec NBC Sports Group est de 187,5 millions annuellement, soit l'équivalent du montant évoqué pour deux matchs de la NFL le jeudi soir...

Parce que même la négociation de la convention collective est excitante. Aux États-Unis, on a qualifié de «lock-out parfait» le conflit de travail qui s'est réglé avant le début des camps d'entraînement. Au bout du compte, seul un match pré-saison a été annulé.

Comme tout ce qui touche la NFL, les négos ont constitué un événement en soi: recours juridiques, déclarations menaçantes du commissaire, réactions virulentes des joueurs, querelles par l'entremise des médias sociaux, tout y est passé!

Tous les jours ou presque, un nouvel élément s'ajoutait au dossier, comme un feuilleton à la télé. La France a eu l'affaire Bettencourt, les États-Unis, les négos de la NFL! À chaque pays sa querelle de riches...

Pendant ce temps, le lock-out dans la NBA se poursuit dans une quasi-indifférence médiatique.

Parce qu'on trouve des héros obscurs à l'extérieur du terrain. Le noeud gordien du conflit était la manière de diviser les 9 milliards de revenus entre les proprios et les joueurs. Selon Sports Illustrated, l'impasse a été brisée par une suggestion de Joe Siclare, le trésorier de la NFL. Il a suggéré de diviser les revenus en trois tranches selon le risque encouru par les proprios.

C'est ainsi que les joueurs ont obtenu 55% des revenus de télé, 45% des revenus de produits dérivés et 40% des revenus de billetterie. Le raisonnement est simple: les proprios n'investissent aucune somme pour vendre les droits de télé, mais des millions de dollars pour développer des concepts promotionnels et améliorer les stades. Normal qu'ils en conservent une plus grande part.

Parce qu'elle est pleine de paradoxes. Les proprios ont justifié le lock-out en disant que la part des revenus distribuée aux joueurs était trop élevée.

Or, l'encre à peine sèche sur le nouveau contrat de travail, les Cards consentent 120 millions (8 ans) au receveur Larry Fitzgerald; les Colts, 90 millions (5 ans) au quart Peyton Manning; les Eagles, 100 millions (6 ans) au quart Michael Vick et 60 millions (5 ans) au demi de coin Nnamdi Asomugha... Ces sommes ne sont pas entièrement garanties, mais elles représentent néanmoins une petite fortune.

Au-delà de ces hauts salariés, des dizaines de joueurs de la NFL touchent le salaire minimum: 375 000 $ pour une recrue, 685 000 $ pour un joueur de quatrième année et 910 000 $ pour un vétéran de 10 ans d'expérience.

Parce que les nouveaux joueurs sont intrigants. Tenez, cette saison, on verra si Cam Newton, premier choix au repêchage, survivra à sa saison initiale dans l'uniforme des Panthers de la Caroline. Le gars a du talent, mais le métier de quart-arrière n'est pas facile pour un néophyte, encore moins lorsqu'il s'aligne avec une équipe si pathétique.

Newton deviendra-t-il une vedette ou sombrera-t-il dans l'oubli comme Ryan Leaf, Jamarcus Russel, Akili Smith et tant d'autres quarts qui devaient relancer leur concession? Moi, je soutiens que Newton relèvera le pari.

Parce que, tout simplement, les Bills de Buffalo! Comment ne pas compatir au triste sort des partisans des Bills, parmi les plus passionnés de la NFL? Au début des années 90, leur équipe a atteint le Super Bowl quatre fois et l'a perdu à chaque occasion. Depuis cette époque glorieuse, mais frustrante, ils naviguent dans la médiocrité. Et les rumeurs de déménagement flottent dans l'air.

J'aimerais que les Bills retrouvent un peu de leur gloire du passé, lorsque le duo Marv Levy-Jim Kelly inquiétait ses rivaux. Sports Illustrated rappelait récemment cette anecdote formidable à propos de Levy et de son sens de la perspective.

Un jour, un journaliste lui demande si le prochain match est un «must win», c'est-à-dire une rencontre qu'il faut absolument gagner. Réponse de Levy: «Non. La Deuxième Guerre mondiale était un must win

Go Bills! Mais avec Ryan Fitzpatrick comme quart partant, une autre saison éprouvante s'annonce.

Parce que l'ego de Jerry Jones est démentiel. Jones, le proprio et DG des Cowboys de Dallas, est un personnage hors du commun. Il a bousculé la NFL, congédié une flopée d'entraîneurs, construit un stade gigantesque au coût de 1 milliard de dollars... Son équipe déçoit depuis plusieurs années, mais cela ne touche pas son amour-propre. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, Jones est de ces types qui font vibrer le sport professionnel.

Parce qu'elle a inventé le «Kick-Off Game». En 2002, la NFL a eu une idée lumineuse: amorcer la saison le jeudi soir avec un match vedette diffusé partout en Amérique, et précédé d'un concert. C'est ainsi qu'est né le «Kick-Off Game».

Ce soir, les Packers de Green Bay, champions en titre du Super Bowl, reçoivent les Saints de La Nouvelle-Orléans.

Bonne saison à tous!

Photo: Reuters

Le quart Cam Newton, des Panthers de la Caroline, deviendra-t-il une vedette ou sombrera-t-il dans l'oubli?