La photo du magazine People est étrange, pour ne pas dire furieusement kitsch. Juchée 18 pi dans les airs, en robe de vestale rose, Céline Dion pose dans les bras du David. Pas la vraie sculpture de marbre de Michel-Ange. Plutôt sa réplique, conçue pour épater la galerie qui fréquente le casino du Caesars Palace à Vegas. L'idée de se retrouver dans les bras du David était, paraît-il, une idée de Céline. Une «big» idée, faut-il le préciser. Une idée à la René Angélil...

Or, par un curieux concours de circonstances, au moment où Céline se blottissait dans les bras du colosse en marbre, René Angélil se préparait à ne plus être son imprésario et à passer le flambeau. Un peu comme si, par ce geste de repli dans les creux du colosse en marbre, Céline avait déjà un peu quitté René qui l'avait lui-même poussée dans les bras d'un autre.

C'est une métaphore, bien entendu. Mais ce n'est un secret pour personne qu'à 72 ans et après une récidive de son cancer, René Angélil n'est pas dans la meilleure des formes. Vient un temps où un homme doit préparer sa succession et le faire avec celui en qui il a une confiance absolue. Dans ce cas-ci, il a pour nom Aldo Giampaolo.

Selon Mike Gauthier, Aldo ne serait rien de moins qu'un génie. C'est ce que l'animateur a affirmé sur les ondes de TVA. Disons que le mot génie requiert de la prudence et de la retenue. Michel-Ange était un génie. Pour l'instant, Aldo Giampaolo ne lui arrive pas à la cheville...

N'empêche. Le choix d'Aldo Giampaolo comme directeur général de l'Empire Céline est probablement le meilleur choix possible. Qui d'autre qu'un homme qui a gravi avec succès tous les échelons du show-biz peut s'acquitter d'une tâche aussi lourde et imposante?

Depuis l'Auditorium de Verdun, où le jeune Giampaolo a fait ses classes, jusqu'à aujourd'hui, son parcours est celui d'un futé et d'un ambitieux à qui tout a réussi. De la reconfiguration du Forum à la construction du Centre Bell en passant par le projet d'amphithéâtre à Québec, Giampaolo n'a cessé de faire évoluer le concept du divertissement d'aréna, au moment précis où la chute des ventes de disques faisait du concert vivant le dernier rempart.

En prenant le relais du promoteur Donald K. Donald dans les années 90, il aurait pu se contenter de maintenir ce qui existait déjà. Il a préféré pousser la machine du concert rock et pop à fond, quitte à laisser le loup entrer dans la bergerie, et la mondialisation gruger le champ culturel des artistes québécois.

Si Montréal est aujourd'hui un passage obligé sur la route des grandes vedettes mondiales, c'est un peu beaucoup grâce à lui. On n'a qu'à se rappeler la cour frénétique qu'il a faite à Madonna, la poursuivant de ses assiduités et de ses lys blancs pour qu'elle se produise à Montréal. Bien que Madonna ait fini par craquer alors qu'Aldo était parti au Cirque du Soleil, il avait ouvert la voie à son retour.

Son succès, Aldo Giampaolo le doit sans doute à son flair, mais surtout au fait qu'il semble toujours avoir été au bon endroit au bon moment. C'est un art qu'il maîtrise à merveille. En fera-t-il aussi bon usage en gérant la carrière de Céline? Cela reste à voir. Car Aldo n'est plus un jeune loup de 20 ans. Il a 64 ans. Et puis, gérer la construction d'un amphithéâtre et gérer la carrière d'une star mondiale n'exige pas le même talent. Giampaolo en sait quelque chose, lui qui a échoué à conquérir Broadway avec Gregory Charles, son poulain du moment.

En même temps, on peut difficilement comparer Céline à Gregory. Céline est une marque mondiale au succès assuré. Aldo hérite d'une Formule 1 qui, après toutes ces années, connaît mieux la chanson que quiconque. En fin de compte, peut-être que sa tâche ne sera pas si difficile. Il suffira qu'Aldo modère les idées de grandeur de Céline. Et qu'il l'empêche de se blottir trop souvent dans les bras des fausses statues de marbre...

ON EN A BEAUCOUP PARLÉ

Du boom de la musique québécoise depuis que Boom Desjardins a déclaré, dans une entrevue, que depuis Kaïn, il n'avait rien entendu dans la musique québécoise qui se démarque. Ses camarades musiciens se sont empressés de le rappeler à l'ordre en énumérant une longue liste d'artistes qui se démarquent. Les soeurs Boulay, Lisa LeBlanc, Louis-Jean Cormier, Radio Radio, autant de noms dont Boom semblait ignorer l'existence. Faut dire que l'ex-chanteur de la Chicane est devenu agent immobilier. Ça fait un bail qu'il ne s'est pas démarqué musicalement.

ON N'EN PARLE PAS ASSEZ

De la Coupe du monde de soccer. Étant donné qu'il y a 24 heures dans une journée et qu'on ne parle de soccer que 23 heures par jour, il y a un manque à gagner d'une heure qu'on devrait combler. Heureusement, il nous reste un mois complet pour le faire. #ironie.