L'arrivée sur les écrans des aventures des célèbres robots géants est clairement due à un sentiment de nostalgie. De l'aveu même de ses artisans, Transformers s'adresse avant tout aux trentenaires qui ont grandi avec les célèbres jouets au cours des années 80.

Michael Bay l'affirme sans ambages: il ne connaissait strictement rien du phénomène Transformers avant que Steven Spielberg ne lui offre de veiller aux destinées du projet de film. «Tout au long de ma carrière, on m'a souvent offert de mettre en images des aventures de super-héros mais aucun de ces projets ne m'a vraiment tenté, déclarait récemment le réalisateur au cours d'une conférence de presse tenue à Los Angeles. Mais Steven semblait tellement convaincu que j'ai dû y repenser. Un séminaire Transformers m'a convaincu. Maintenant, je suis très fan.»

En évoquant ce «séminaire», Bay fait référence à une visite qu'il a faite dans les quartiers généraux de Hasbro, la célèbre maison spécialisée dans la fabrication de jouets, dont le siège social est situé à Pawtucket au Rhode Island. En compagnie des producteurs et scénaristes, le cinéaste a ainsi pu assimiler les 24 ans d'histoire que comptent les personnages robotisés. «L'ampleur de la chose est phénoménale, fait remarquer Bay. C'est aussi là que les premières images du film sont nées dans mon esprit. Ma perception du phénomène a alors complètement changé.»

Sur ce projet, Bay s'est entouré principalement de trentenaires incollables qui se passionnent pour les Transformers depuis qu'ils sont gamins. Si les artisans ne cachent pas vouloir d'abord attirer les nostalgiques, qui retrouveront sur grand écran des personnages qui ont bercé leur enfance, le cinéaste estime que sa position de «non initié» comporte aussi de belles vertus.

«Je compte évidemment séduire les admirateurs "naturels" des Transformers - je ne voudrais surtout pas les décevoir -, mais je tenais aussi à faire un film que les non initiés pourraient apprécier, explique Bay. C'est pourquoi il y a quand même ici une approche plus adulte. Le fait que je n'aie moi-même pas été fan au départ rend probablement ce film plus accessible.»

Cela dit, tous les artisans savent que leur superproduction est attendue au tournant par les admirateurs. Ceux-ci s'expriment d'ailleurs depuis des mois sur différents sites Internet, et les artisans ne cachent pas avoir parfois pris acte de leurs préoccupations.

«On se tient évidemment à l'écoute mais à l'arrivée, il faut quand même faire des choix, dit Bay. Certains admirateurs vont assurément m'accuser d'avoir massacré leurs souvenirs d'enfance. Je n'en serai pas du tout surpris!»

Une vision plus humaine

De l'avis des principaux créateurs du film, la clé du succès réside dans l'élaboration d'une vraie trame dramatique dont l'enjeu peut aussi se jouer au plan humain. La guerre féroce que se livrent sur Terre les deux clans de robots ennemis, les «Autobots» et les «Decepticons», aura en effet pour témoin Sam, un jeune homme innocent (Shia Labeouf). Qui se retrouvera avec le destin de l'humanité sur les épaules, rien de moins...

«Mais avant tout, précise le scénariste Roberto Orci, il s'agit du parcours d'un ado qui entre dans le monde adulte. Tout le récit se déroule du point de vue d'un gars qui achète sa première bagnole. Symboliquement, cette étape est importante dans la vie d'un homme. L'indépendance, le sexe, la liberté...»

Bien sûr. Sauf que la vieille Camaro défraîchie dont Sam devient propriétaire possède des caractéristiques un peu plus particulières que la «minoune» attendue...

Plusieurs humains font ainsi partie de l'histoire, dont quelques-uns sont interprétés par des acteurs accomplis, notamment Jon Voight et John Turturro, deux figures d'autorité de l'appareil gouvernemental. Josh Duhamel, Megan Fox, Tyrese Gibson, Anthony Anderson et Rachael Taylor font aussi partie de la distribution.

Reconnu pour sa rapidité d'exécution, Michael Bay dit par ailleurs ne pas se gêner pour exploiter les qualités d'improvisation de ses acteurs. «Quand le contexte s'y prête, bien entendu. On ne peut toutefois avoir recours à l'improvisation pendant les scènes d'action.»

Réputé difficile, le cinéaste alimente aussi sa propre légende. «Je peux parfois être encore plus redoutable que le plus dur des coachs de basketball. Je peux être celui qui hante vos pires cauchemars!»

Shia Labeouf, qui fut choisi avant qu'il ne soit vraiment révélé par Disturbia, ne contredit pas vraiment le réalisateur à ce chapitre.

«Un tournage avec lui, c'est complètement malade! , lance-t-il. Michael est un général sur un plateau. Heureusement qu'il a aussi beaucoup d'humour! Cela dit, on se soumet quand même à sa vision car on sait qu'on a affaire à quelqu'un qui maîtrise solidement tous les éléments du film. Sur un plateau de cette dimension, il faut complètement s'abandonner aux directives du metteur en scène car il n'y a aucun moyen pour nous de deviner ce que tout cela donnera au final.»

Doté d'un budget d'environ 150 millions de dollars, Transformers est l'une des rares superproductions originales à prendre l'affiche cet été. Un Transformers 2 figurera probablement dans les plans du studio Dreamworks mais aucun détail précis n'émerge encore à cet effet. «Je ne ferme pas la porte à un numéro 2, dit de son côté Michael Bay. Mais il n'y a encore aucun scénario d'écrit. On verra bien.»

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Transformers prend l'affiche mardi 3 juillet.

Les frais de reportage ont été payés par Paramount Pictures (Dreamworks).