De mon vivant, j’espère pouvoir écrire la même chose à propos d’une cérémonie québécoise comme celle des Jutra ou des Artis. Ça viendra peut-être un jour ou l’autre, pour paraphraser Isabelle Boulay, bref, j’ai vraiment hâte de couvrir les Golden Globes demain soir, un gala toujours pétillant et rafraîchissant.


Exactement comme le champagne qui coule en cascade aux tables où papotent les stars du grand comme du petit écran. Il n’y jamais de temps mort dans cette soirée ultra glam et l’animateur Ricky Gervais, sarcastique et mordant à souhait, n’y remet que des trophées importants. Pas de statuettes pour le meilleur montage sonore d’un court métrage estonien ou pour le plus beau costume d’époque dans un téléfilm tourné dans une autre langue que l’anglais.


Que des prix, de gros prix. Au rayon de la télévision, ça barde dans la catégorie de la meilleure série dramatique avec la sélection de Boardwalk Empire, Dexter, The Good Wife, Mad Men et The Walking Dead. Les quatre premières émissions jouent en français sur nos stations et la dernière, c’est un truc de zombies qui passe sur la chaîne câblée AMC. Paraît que les zombies sont les nouveaux vampires à Hollywood.


Prédiction : The Good Wife triomphera, une série furieusement bien écrite et superbement jouée. Le gagnant de l’an dernier, Mad Men, devrait mordre la poussière. Car la Hollywood Foreign Press Association, composée de journalistes étrangers installés à Los Angeles, récompense habituellement la nouveauté et la fraîcheur, plutôt que la continuité et la stabilité.


Beaucoup de trafic dans les comédies avec 30 Rock, The Big Bang Theory, The Big C, Glee, Modern Family et Nurse Jackie. Mon choix : la délirante Modern Family, déjà lauréate d’un Emmy, une consécration qui lui a d’ailleurs valu un bond de 34 % dans ses cotes d’écoute.


C’est Glee qui a été couronnée l’an dernier. D’après ce que j’ai vu de la deuxième saison, la qualité des épisodes a légèrement diminué. Mais un gros buzz enveloppe encore cette comédie musicale télévisée. Et pour ceux qui ne connaissent pas The Big C, il s’agit d’une série de Showtime où Laura Linney, épouse de banlieue et prof au secondaire, souffre d’un cancer en cachette. Une trame qui évoque celle de Breaking Bad.


Chez les actrices dramatiques, je croise les doigts très fort pour que Julianna Margulies, la femme exemplaire, répète son exploit de l’an passé. Faudra notamment qu’elle batte Elisabeth Moss (Peggy dans Mad Men) et Kyra Segwick, toujours aussi formidable dans The Closer.


Du côté masculin, Hugh Laurie de House n’a pratiquement aucune chance d’éclipser Michael C. Hall de Dexter (vainqueur en 2010), Jon Hamm de Mad Men, Bryan Cranston de Breaking Bad et Steve Buscemi de Boardwalk Empire. Chouchou des Emmy, Cranston part favori.


J’aime encore d’un amour inconditionnel Tina Fey de 30 Rock, mais j’ai l’impression que son règne aux Golden Globes est terminé. La nouvelle reine, c’est Toni Collette de United States of Tara, victorieuse l’an dernier. Edie Falco de Nurse Jackie pourrait brouiller les cartes tandis que Lea Michele de Glee ne fait pas le poids ici.


Dans le même registre comique, la bagarre se fera entre Alec Baldwin de 30 Rock et Jim Parsons, alias Sheldon Cooper, l’über nerd dans The Big Bang Theory. Baldwin est le préféré des Golden Globes et Parsons vient de rafler un Emmy. Avantage : Parsons. Bazinga !

Côté cinéma, s’il y avait un prix remis à un groupe d’actrices de soutien, il aboutirait directement aux sept sœurs de Mark Wahlberg dans The Fighter. Quel casting incroyable, qui incarme votre pire souvenir du début des années 90, toupets soleil, cheveux peroxydés et jeans à taille haute inclus. Ces sœurs, même si elles parlent peu, volent la vedette à chacune de leurs apparitions.


Grâce à une séance de rattrapage intense, j’ai vu tous les films importants de cette 68e remise des Golden Globes : Black Swan, The Fighter, The Social Network, Inception et The King’s Speech. Honnêtement, je n’ai aucune idée de l’issue du vote. Black Swan m’a solidement ébranlé, surtout Natalie Portman, époustouflante dans son rôle de ballerine.


Pour la meilleure comédie, pas de doute, il s’agira de The Kids Are All Right, qui expédiera au tapis Burlesque, Alice in Wonderland, The Tourist et Red. Et qui de Annette Bening ou de Julianne Moore sera choisie? Annette. Parce qu’elle est tout simplement lumineuse, voilà. Tous les résultats demain à 20 h sur les ondes de CTV et NBC.


Je lévite
Avec Apple TV. Fans d’Apple, de télé et de cinéma, il vous faut ce petit bidule noir qui vous permet - entre autres - de louer des films en HD pour 6 $, de regarder sur votre écran plat des séries téléchargées à partir de la boutique iTunes et même de vous connecter à Netflix. Avec ça, vous ne sortirez plus jamais de votre maison (et bye-bye la vie sociale).


Je l’évite
Les publicités de Re/Max pendant Trauma. D’abord, il y en trop, beaucoup trop. Au début et à la fin des pauses commerciales, c’est extrêmement agaçant. Ensuite, Marcel Lebœuf qui apparaît dans les décors d’un blanc immaculé où sa fille Laurence joue, quelle étrange idée. Serait-il en train de surveiller sa progéniture?