Le grand jour approche pour Jean Pascal. Se disant remis d'une blessure récurrente à l'épaule qui l'a forcé à une longue inactivité, le boxeur de 26 ans part aujourd'hui pour l'Angleterre, où il livrera dans 10 jours le premier combat de championnat du monde de sa jeune carrière.

Passé chez les pros en 2005, Pascal (21-0-0, 14 K.-O.) affrontera l'Anglais Carl Froch au Trent FM Arena de Nottingham, le 6 décembre. À l'enjeu: la ceinture des super-moyens du WBC, détenue par Éric Lucas entre 2001 et 2003. 

Le titre est vacant depuis que son titulaire, le Gallois Joe Calzaghe, l'a abandonné pour aller boxer chez les mi-lourds, il y a un an. Invaincu en 23 combats, Froch est le premier aspirant à la ceinture; Pascal est le troisième.

Pascal n'a pas boxé depuis sa victoire par décision unanime aux dépens d'Omar Pittman, en janvier 2008, mais à l'entendre, son épaule droite, qui l'a ennuyé à ses trois derniers combats, est parfaitement guérie. «J'ai été blessé à l'épaule, moi? Je n'en ai aucun souvenir», a-t-il blagué en conférence de presse, hier matin.

Sur une note plus sérieuse, le boxeur lavallois a qualifié ses ennuis de santé de «mal pour un bien». «Je gagnais des combats avec une épaule qui n'était pas en santé, alors imaginez ce que ce sera le 6 décembre», a-t-il dit.

On verra. Ébranlé au moins une fois à chacun de ses deux derniers combats, Pascal sera confronté à un solide cogneur. Âgé de 31 ans, Froch (19 K.-O.) sera un adversaire d'autant moins commode que le combat aura lieu dans sa ville natale, devant une foule qui promet d'être hautement partisane.

Mais Pascal, revenu dimanche d'un séjour de deux mois en Arizona, se montre confiant. «J'ai beaucoup de respect pour Froch, mais il n'a pas ma vitesse ni mon habileté et je doute qu'il soit plus puissant que moi», a dit le boxeur, membre de l'écurie GYM.

Son entraîneur, Marc Ramsay, se montre encouragé par le sérieux que son protégé a mis dans sa préparation. «Nous avons été trois mois en camps d'entraînement loin de toute distraction et Jean s'est donné à fond, jour après jour. Il est aussi prêt qu'il est possible de l'être en prévision de cet affrontement déterminant pour sa carrière.»

La suite à Nottingham, où La Presse passera la semaine prochaine en prévision du combat.

Le dilemme de Jim Popp

À moins qu'Anthony Calvillo ne reçoive de mauvaises nouvelles au sujet de la santé de sa femme, Alexia, en rémission d'un cancer, il devrait être de retour chez les Alouettes l'an prochain. Idem pour son vieux complice Ben Cahoon.

Ça se comprend: après tout, ces vétérans ont été des éléments-clés dans la participation des Alouettes à six finales de la Coupe Grey au cours des neuf dernières saisons.

Calvillo est l'un des deux meilleurs quarts de la Ligue canadienne de football - Henry Burris peut aussi légitimement prétendre au titre -, tandis que les mains de velcro de l'inusable Cahoon feraient le bonheur de n'importe quelle équipe. Bref, si ces deux étoiles veulent revenir, le directeur général, Jim Popp, va s'empresser de leur faire signer un contrat. Il n'a pas vraiment le choix: ce n'est pas comme si les joueurs de leur valeur couraient les rues.

Mais je connais quelques fans des Oiseaux qui commencent à se poser de sérieuses questions. Qu'est-ce que ça donne de sortir vainqueur d'une division Est souvent faiblarde si l'équipe perd systématiquement en finale? On peut blâmer la malchance ou le hasard tant qu'on veut, le fait est que les Alouettes de l'ère Calvillo ont une fiche de 1-5 lors de la grande finale. Les Bills de Buffalo du Nord, vous dites?

Popp doit espérer que l'entraîneur-chef, Marc Trestman, maintenant fort d'une année d'expérience dans la LCF, sorte un lapin de son chapeau l'an prochain. Parce qu'il y a une limite aux déceptions qu'on peut infliger à ses partisans.