La nouvelle série du service Netflix, Love, porte la griffe du prolifique et drolatique auteur, producteur et réalisateur Judd Apatow, qui a supervisé des oeuvres télévisuelles marquantes comme Girls ou Freaks and Geeks.

Au cinéma, Apatow privilégie les gags bien gras et l'humour vulgaire, disons, ce qui a fonctionné à merveille pour Bridesmaids, Trainwreck ou The 40 Year-Old Virgin. Trois comédies super efficaces, qui ont parfaitement rempli leur mandat de déclencher des rires. Rien à redire là-dessus.

Au petit écran, Judd Apatow assemble des émissions aux propos sensibles, leur confère un aspect réaliste et les recouvre d'une couche de sarcasme. En fait, sa télésérie Love ressemble à des films cultes des années 90, période grunge, comme Reality Bites et Singles, que j'ai vus au moins 578 fois chacun.

C'était une époque de désillusion collective, d'avenir professionnel bouché, et Love recrée ce climat, mais transposé en 2016.

Love, c'est doux-amer, c'est «malaisant», ça fait grincer des dents, c'est l'opposé d'une comédie romantique avec Kate Hudson ou Jennifer Lopez, toujours avec un bon fond de tendresse, cependant.

Pendant dix épisodes, offerts en anglais et en français sur Netflix, Love suit deux trentenaires peu ambitieux de Los Angeles, qui émergent chacun d'une relation amoureuse étouffante. Elle, c'est Mickey (épatante Gillian Jacobs), 32 ans, directrice des programmes d'une radio satellite où sévit un certain Dr Greg, experts de conseils de psycho-pop.

Lui, c'est Gus (Paul Rust), 31 ans, tuteur d'un enfant star sur le plateau d'un populaire feuilleton et aspirant scénariste à Hollywood. Autant elle est nonchalante, cool et désabusée, autant il est coincé, plate et nerd à l'os.

Mickey l'autodestructrice fume comme une cheminée, carbure au café filtre et avale des sédatifs avec son verre de vin rouge. Gus le gars bonasse se pâme sur les extras de sa collection de disques Blu-ray et pense à la couleur du tapis pendant qu'il couche avec son ex.

Ces deux-là n'ont absolument rien en commun et ne se sauteront pas dans les bras au deuxième épisode sous une pluie de roses, rassurez-vous. Leur première rencontre, dans un dépanneur générique, se fera tout croche, sans chanson folk-pop de circonstance, comme ça se passe souvent dans la vraie vie.

Et Love ne navigue pas dans le Los Angeles bling-bling des Kardashian ou le Los Angeles des bobos de Silver Lake qui ne se nourrissent que de chou frisé et d'eau de coco. Nous explorons le Los Angeles anonyme de la classe moyenne, le Los Angeles des appartements beiges ou ceux, trop chers, qu'il faut partager à deux pour payer le loyer.

Il y a quelque chose de touchant à assister à la transformation (lente, il faut le préciser) de deux êtres solitaires un peu perdus. Autant l'égocentrisme intense des quatre filles de Girls peut nous exaspérer, autant les imperfections de Gus et de Mickey dans Love nous les rendent sympathiques.

Si vous aimez des séries réalistes comme Transparent ou Togetherness de HBO, Love vous fera passer un très bon moment. C'est bien meilleur que Master of None, que je n'ai pas été capable de terminer.

S.O.S. Jeunes loups

Pas étonnant que TVA ait choisi de ne pas acheter de troisième saison des Jeunes loups. L'écoute en direct de la télésérie de Réjean Tremblay ne s'emmieute pas. Lundi soir, 579 000 personnes ont suivi les péripéties des reporters du Matin, contre 1 124 000 qui ont fréquenté Les pays d'en haut à la SRC.

Côté intrigue, Réjean Tremblay se gâte royalement: les liens incestueux de la presse sérieuse avec le pouvoir politique, le congédiement d'une chroniqueuse partie au Toronto Star (bonjour l'affaire Chantal Hébert), les comparaisons avec les croisades, la constitution d'une armée locale pour défendre le Québec, les allusions aux Templiers ou les commandos de justiciers qui tabassent des criminels qui ont échappé au système, le scénariste tire partout. Comme s'il voulait à tout prix trouver un véhicule pour ses propres idées. Le Bleuet a même rappelé que l'indépendance du Québec, elle ne se fera pas sur Facebook, OK? Ne l'oublions pas, s'il vous plaît.

Québécoise aux Césars!

Devinette. Qui assurera la mise en scène du gala des Césars, que la chaîne Planète+ relaiera en direct vendredi dès 15h? Nulle autre que la Québécoise Josée Fortier, collaboratrice de longue date de plusieurs humoristes d'ici, dont Claude Meunier, Yvon Deschamps et Marc Labrèche. Ce n'est pas rien.

La 41e fête célébrant le cinéma français sera pilotée par l'humoriste Florence Foresti, avec qui Josée Fortier travaille depuis plusieurs années à Paris.

Famille nucléaire explosée

Confirmé: la comédie de Télé-Québec qui remplacera Une histoire vraie à l'automne portera le titre de Conseils de famille. Il s'agira d'un collage de vignettes humoristiques, un peu dans le style des Parent, qui tourneront autour de Clovis, 13 ans, dont la famille élargie habite le même grand duplex.

Plus jeune du clan Blondin-Dupuis, Clovis croisera quotidiennement son père Yves, 45 ans, ses grandes soeurs Alexandra et Sophie, âgées respectivement de 18 et 21 ans, de même que sa belle-mère Vicky, 34 ans.

La distribution de l'émission n'a pas été annoncée. C'est la boîte KOTV de Louis Morissette qui produira Conseils de famille, d'après une idée développée par Marie-Hélène Lebeau-Taschereau et Benoît Pelletier.