C'est une des histoires d'amour qui est racontée avec le plus de délicatesse et de tendresse au petit écran québécois. Et elle implique deux personnages parmi les plus adorables d'Au secours de Béatrice à TVA, soit la tante massothérapeute Ginette (Linda Sorgini) et la codirectrice des urgences de l'hôpital Saint-Hippolyte, Bernadette (Monique Spaziani).

La relation entre ces deux femmes matures s'est tissée en douceur, sans jamais que l'une brusque l'autre. Bernadette vivait avec son mari Bernard (Alain Zouvi) depuis des lustres, tandis que Ginette, alias Gin, alias ma Grosse, cumulait les déceptions avec les hommes. Au fil des épisodes, nous avons assisté aux rapprochements, d'abord subtils, entre ces deux amies. Une main sur une épaule, un regard insistant. Rien n'a été précipité.

Même que nous, simples téléspectateurs, avons deviné et décodé avant elles que c'était plus que de l'affection qui les unissait. Tout s'est fait naturellement entre Bernadette et Ginette, sans drame, sans crise existentielle et sans qu'aucune des deux essaie d'apposer une étiquette sur leur couple.

Elles s'aiment, tout simplement. L'auteure du téléroman, Francine Tougas, a fait preuve d'une sensibilité exceptionnelle en dépeignant cette liaison pas du tout dangereuse. Lors de la finale automnale d'Au secours de Béatrice diffusée mercredi soir, Béatrice (Sophie Lorain) a surpris les deux amoureuses dans leur intimité. Heureusement, Bernadette et Ginette se sentaient prêtes à vivre leur amour publiquement. Hâte de voir la suite en janvier. Monique Spaziani et Linda Sorgini sont deux actrices formidables.

Semaine chargée

Ce fut une semaine chargée pour les finales de nos séries québécoises, qui reprendront presque toutes l'antenne après le congé de Noël.

Du côté d'Unité 9, une nouvelle détenue, l'avocate Kim Vanier (Élise Guilbault), nous cache bien des choses, à commencer par tout un arsenal sado-maso dans son placard. Nous l'avons vue dans un habit de cuir super moulant, hyper osé, qui révélait un corps de rêve. Et nous l'avons également aperçue, dans les extraits à venir en 2016, dans une séance de domination avec un personnage campé par la chanteuse Anik Jean.

Cette Me Vanier, qui ferait une bonne présidente du comité des détenues de Lietteville, a agressé un policier, mais dans quelles circonstances? Dans son donjon? Mystère.

Parlant d'énigme à résoudre, il ne faudrait pas que l'auteure Danielle Trottier oublie de revenir sur le cas de l'infirmière sexy Gwendoline (Patricia Larivière), celle qui allume tant Jeanne (Ève Landry). Il manque encore plusieurs pièces à son casse-tête personnel.

Dieu merci, Benoît (Patrice L'Ecuyer) n'aura pas de procès pour la (supposée) agression sexuelle envers Léa (Frédérique Dufort). Peut-être que Marie Lamontagne (Guylaine Tremblay) canalisera maintenant ses énergies dans une activité plus constructive.

On soupçonnait fortement le proprio de l'animalerie où travaille Suzanne (Céline Bonnier) d'être sinistre, voire dangereux, et on a obtenu un bout de confirmation dans les dernières secondes de l'épisode de mardi soir. Collé dans le dos de Suzanne, il avait les mains beaucoup trop baladeuses.

Le départ de Michèle (Catherine Proulx-Lemay) en semi-liberté a donné lieu à une scène - muette - crève-coeur. Abandonnée une fois de plus par les gens qu'elle aime, Suzanne pleurait en mangeant sa part de gâteau, toute seule dans sa chambrette. Cette belle séquence parlait plus que 54 pages de textes.

À TVA

Chez Boomerang à TVA, la rafraîchissante comédie s'est terminée là où elle avait démarré: dans un sous-sol. Après avoir été évincés de la cave de Pierre et Monique (Marc Messier et Marie-Thérèse Fortin), Patrick et Karine ont échoué dans celle de la belle Stéphanie (Magalie Lépine-Blondeau), un de mes personnages préférés de Boomerang.

Ce rôle de beauté désespérée va comme un gant à cette actrice, que l'on a souvent vue dans des drames lourds. TVA relaiera la deuxième saison de Boomerang en septembre 2016.

Finalement, chez les O'Hara, Philippe (Louis-David Morasse) a enfin découvert que la désaxée Mina (Noémie Godin-Vigneau) faisait semblant d'avoir un cancer du sein afin de réunir sa famille éclatée.

Elle n'a pas été très prudente, notre chère Mina, on va se le dire. N'importe qui aurait pu découvrir ses boîtes de Tic Tac et ses faux bracelets d'hôpital en ouvrant un tiroir de son bureau. Et elle n'avait pas envie d'effacer l'histoirique de navigation de son ordinateur? Ça sentait l'acte manqué à plein nez. Comme si Mina voulait à tout prix que son mensonge soit découvert afin que la mascarade s'arrête. Et que ses cheveux repoussent.