La suggestion télé vient de Fabienne Larouche et je vous la refile parce que c'est un produit de catégorie supérieure dans ce même esprit parano-policier à la Broadchurch, avec une couche de tristesse plus épaisse.

Il s'agit de la minisérie policière britannique The Missing, offerte sur la chaîne anglophone canadienne Super Channel et dont les huit épisodes d'une heure s'achètent à la pièce sur iTunes. Maintenant, croisons fort les doigts pour qu'un réseau francophone s'approprie les droits de ce petit bijou, qui vous captivera, c'est garanti.

Le sujet pivot de The Missing, soit la disparition mystérieuse d'un enfant, a été traité abondamment en télévision, notamment dans The Killing. C'est la façon de déballer l'histoire de cette famille anglaise qui est envoûtante: The Missing insiste autant sur l'enquête (qu'est-il arrivé au gamin, seigneur?) que sur les conséquences désastreuses pour un couple d'un événement aussi tragique. D'où les nombreuses comparaisons avec Broadchurch, un autre «meurtre et mystère» ensorcelant. Avec son climat étouffant, The Missing ressemble aussi, je trouve, à Apparences de Serge Boucher.

De façon très agile, l'histoire terrible des Hughes nous est livrée en deux temps - 2006 pour la disparition et 2014 pour la suite de l'investigation - et pas du tout en ordre chronologique. Le premier épisode est une magistrale leçon de télévision pour tous les scénaristes et producteurs en ville. Tous les éléments d'un succès y sont mélangés avec une belle dose d'intelligence: intrigue solide, kyrielle de suspects, atmosphère lugubre et surprise énorme à la toute fin. The Missing nous hante et ne nous lâche plus.

Huit ans après le rapt de leur fils unique Oliver, Tony et Emily Hughes, joués par James Nesbitt et Frances O'Connor, ne se parlent plus. Leur union a éclaté en mille morceaux. Je ne brûle pas de punch ici, car le divorce des Hughes est amené dans les premières minutes de The Missing. Emily a refait sa vie avec un autre homme. Tony, lui, a complètement été brisé par l'enlèvement du petit Oli, âgé de 5 ans. Il est obsédé et ne pense qu'à faire rouvrir l'enquête policière, qui n'a jamais abouti.

Désespéré, Tony retourne sur les lieux du drame, la petite ville de Châlons-du-Bois, dans le nord de la France, où sa famille a passé quelques jours de vacances en 2006, en pleine Coupe du monde de soccer. La police locale refuse toujours de reprendre les recherches malgré un indice très prometteur apporté par Tony, qui sollicitera alors l'aide de Julien Baptiste (Tchéky Karyo), l'ancien détective affecté au dossier, maintenant à la retraite.

Ensemble, Tony et Julien reprendront tout du début, révélant aux téléspectateurs, couche par couche, les dessous de cette triste affaire. Entrent ensuite en scène un promoteur immobilier beaucoup trop généreux, un pédophile récidiviste, un policier manipulé par un journaliste sans scrupule et un gang de rue roumain.

Quand les événements racontés dans The Missing se déroulent en 2006, l'image se colore de jaune. Quand nous sommes en 2014, tout se teinte d'un bleu mélancolique. C'est fascinant.

L'actrice qui incarne la maman, Frances O'Connor, a perdu aux Golden Globes dimanche soir, battue par Maggie Gyllenhaal. The Missing a également été éclipsé par Fargo pour le trophée de la meilleure minisérie. N'empêche, c'est à voir.

Parlant des Golden Globes, pendant que toute la planète admirait le teint orangé et luisant des stars hollywoodiennes dimanche, une scène osée du premier épisode de la quatrième saison de Girls sur HBO a causé beaucoup de brouhaha aux États-Unis. On y a vu le personnage de Marnie (Allison Williams) dans un acte sexuel peu montré à la télévision conventionnelle, l'anulingus. Pour ceux qui n'ont pas encore déduit de quoi il s'agissait, je vous laisse aux bons soins de Google.

Le père de l'actrice, le présentateur de NBC Brian Williams, a même dû commenter la «performance» de sa fille, rappelant que «cela faisait partie de son travail d'actrice». Merci pour cette précision éclairante, Brian.

Les médias ont décortiqué et analysé ce «moment choquant» - qui ne dure que quelques secondes - de toutes les façons possibles. Honnêtement, il y a des choses pires que ça à la télévision, vous en conviendrez. Comme, par exemple, l'horrible chemise d'hôpital que porte Linda/Laurie dans Mémoires vives. Ça, ça vous heurte.

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Quel film tordu mais ô combien fascinant de David Fincher (Fight Club, Seven). C'est l'histoire d'un jeune couple soi-disant parfait. Elle (superbe Rosamund Pike) disparaît. Lui (Ben Affleck) est soupçonné de l'avoir tuée. Que s'est-il donc passé entre eux pour que ça dérape de la sorte? La vérité vous jettera par terre. Un thriller exceptionnel, aux multiples facettes.

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Déjà, elle est moins assommante que celle avec la voyageuse vénitienne. Trivago se la joue maintenant hipster cool avec un personnage barbu. Ce n'est pas tant la réclame qui dérange que sa fréquence. Encore une fois, on nous la mitraille à toute heure du jour, sur toutes les chaînes. Le matraquage en règle de l'été dernier n'a pas donné de leçon aux patrons de Trivago?