Week-end de télévision hyper chargé, alors ne nous empêtrons pas dans les préambules longuets: le maire Denis Coderre a entamé sa carrière télévisuelle à LCN, MC Gilles a quasiment passé l'aspirateur sur les tapis rouges à ARTV, P.K. Subban a complété sa grande séduction sur tous les postes disponibles et l'avion de Vol 920 a évité l'écrasement.

Commençons avec le hockey, sujet de discussion inépuisable à la machine à café. Après un passage explosif chez Éric Salvail lundi dernier, P.K. Subban a assisté Julie Snyder dans l'ouverture des valises au Banquier de TVA dimanche soir. Le défenseur étoile du CH, présent pendant la moitié du jeu de variétés, aime la caméra et la caméra l'aime tout autant. Voilà un jeune homme charismatique qui fait mentir tous les préjugés sur les hockeyeurs incapables d'aligner deux phrases sans s'enfarger ou sans commettre une erreur de langage à la Jean Perron.

Pas étonnant que la sainte Flanelle autorise au numéro 76 toutes ces sorties médiatiques. Ah oui, si vous ne saviez pas que le Canadien de Montréal débarque à TVA Sports demain soir, je pense que Le banquier s'est bien acquitté de nous incruster cette information dans le crâne. Demain. Soir. TVA Sports. C'est clair?

Parlant d'infos, la démone blonde a aussi levé le voile, devant 1 901 000 téléspectateurs, sur ses fréquentations avec Vincent Damphousse à la fin des années 90.

Chez Tout le monde en parle (1 277 000 fidèles), P.K. Subban a donné son dernier coup de patin sans patin, parfaitement réussi, mais c'est la collègue Michèle Ouimet - pour la publication de son premier roman, La promesse - qui a accordé l'entrevue la plus pertinente et la plus éclairante de la soirée.

À propos de la carte ultra-plate que Dany Turcotte a remise à Caroline Néron, il me semble que le fou du roi aurait pu se forcer pour trouver une réplique mieux tournée que: «J'aurais voulu t'offrir un bijou, j'ai cherché partout, je suis même allé sur carolineneron.com, mais je n'ai rien trouvé de beau.» Ce n'était ni un gag acide bien envoyé ni un jeu de mots drôle, juste un commentaire très ordinaire destiné à une cible trop facile.

Vitesse de croisière

À TVA, la téléréalité Vol 920, vue par 970 000 personnes dimanche soir, a voyagé sur les ailes du désir en mettant davantage l'accent sur les relations amoureuses et les tensions entre les participants. Si les filles ont commencé à se crêper vivement le chignon, c'est fou à quel point les gars s'entendent à merveille. Beaucoup de «bromances» à l'écran, dont celle entre Charles-Olivier et Maxime.

Les défis, tels le sciage de rondins et le pelletage de glace, ont été raccourcis, Dieu merci, et Vol 920 a embrayé sur une vitesse plus acceptable. Un message aux candidats, ici: pourquoi s'inscrire à une téléréalité pour démissionner à la première turbulence? Cela fait deux célibataires qui exigent un rapatriement à Dorval en à peine trois semaines. Belle façon de gâcher le suspense des éliminations.

Du côté de LCN, l'émission J'ai une question, Monsieur le maire a pris les ondes vendredi à 20h30. En compagnie de l'animateur Jean-François Guérin, Denis Coderre s'est prononcé sur une kyrielle de sujets chauds dont le péage universel sur les ponts de la métropole (contre!), le virage à droite sur les feux rouges à Montréal (contre!) et la possibilité d'assouplir les règles de stationnement les dimanches (pour!). Le maire n'a rien esquivé et a couvert énormément de terrain.

Y aura-t-il assez de matériel pour remplir les 26 autres émissions du maire de la saison? Denis Coderre avait un peu l'air contrarié derrière son pupitre. Comme si cet exercice citoyen télévisé ne lui tentait pas trop. Allez, un petit sourire, Monsieur le maire.

Pour les anglophones, Denis Coderre se prête au même jeu, deux vendredis par mois, dans une portion du bulletin de 18h de CTV intitulée Talk of the Town. Ça dure huit minutes. C'est punché et un peu plus efficace qu'à LCN.

Quant à Paparagilles, l'Infoman du milieu culturel relayé une fois par mois par ARTV, j'ai moins détesté cela que je ne l'aurais cru. Les collaborateurs Fabien Cloutier et Katherine Levac ont été très amusants. Oreilles sensibles s'abstenir dans le cas du dramaturge et comédien Fabien Cloutier, qui a égratigné plusieurs stars connues lors de sa visite au musée Grévin. L'humoriste Katherine Levac privilégie une approche plus sarcastique, mais plus douce, pour se moquer, elle aussi, des vedettes d'ici.

Parmi les segments moins réussis de Paparagilles, notons celui des bonshommes animés. L'idée de lire des extraits d'émissions - comme celle de Denis Lévesque - est excellente et évoque le délirant cabaret littéraire à l'émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit.

Comme pour J'ai une question, Monsieur le maire, la question se pose pour Paparagilles: y aura-t-il assez de stock pour remplir toute une saison? Il se pratique de moins en moins de journalisme culturel à la télévision. Et ce n'est pas ARTV qui fait grimper la moyenne, mettons.